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amnesty international - Page 30

  • Un demi-siècle de spoliations

    Dossier d'Amnesty International.

    Israël intensifie sa main-mise sur les Territoires palestiniens occupés.

    C'était il y a juste cinquante ans. Après une offensive éclair contre les armées arabes, Israël prend une partie de la péninsule du Sinaï et la bande de Gaza à l’Égypte, le plateau du Golan à la Syrie, la Cisjordanie et Jérusalem-Est à la Jordanie. Depuis juin 1967, ces conquêtes militaires ont profondément changé la donne dans la région, avec la poursuite par les gouvernements israéliens successifs d’une politique d'implantation de civils juifs israéliens et de confiscation des terres, principalement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

    D’abord justifié par des nécessités militaires, l’établissement d’implantations dans les Territoires occupés, a vite obéi pour Israël à des objectifs idéologiques. Résultats de très longues négociations, les accords d’Oslo, signés en 1993, ont découpé la Cisjordanie en trois zones : la A (8 % de sa superficie), où la sécurité et l’administration sont gérées par l’Autorité palestinienne, les frontières, les communications et l’espace aérien contrôlés par les autorités israéliennes ; la B (22 %), où la sécurité est gérée par Israël et l’administration civile par l'Autorité palestinienne ; la C, qui se trouve sous contrôle militaire israélien (60 %).

    Mais ces accords n’ont pas permis une paix durable, notamment en raison de l’obstination israélienne à poursuivre la colonisation. En 1993, on comptait moins de 250 000 colons. En 2017, 421 000 colons vivent en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est, pour près de 3 millions de Palestiniens. De véritables villes ont vu le jour, comme Ariel, Maale Adumin ou Modin Iilit. Et le mouvement se poursuit, le gouvernement affichant un mépris flagrant pour le droit international. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’enhardit depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui a nommé ambassadeur à Tel Aviv, un chaud partisan des colonies, David Friedman. Au 23 mars 2017, 6 219 unités de construction illégales ont été autorisées, dont 719 à Jérusalem-Est.

    Occupation, discrimination, arrestations

    La politique israélienne, depuis près d’un demi-siècle, constitue une violation grave du droit international, en outre intrinsèquement discriminatoire. En Cisjordanie occupée, les Palestiniens ont perdu leur droit à la sécurité et à la protection car les colons israéliens harcèlent fréquemment leurs communautés. Les militaires protègent ces colons le plus souvent sans assurer la protection des Palestiniens. Les plaintes ne donnent lieu à aucune poursuite et sont classées sans suite. Par contre, les manifestations des Palestiniens, le plus souvent pacifiques, contre la colonisation et le Mur (illégaux), sont systématiquement interdites et réprimées par l'utilisation d'une force excessive. Les forces israéliennes procèdent également à des milliers d'arrestations. En avril 2017, il y a eu 509 arrestations, dont 75 enfants, ainsi que 111 placements de Palestiniens en détention administrative. Des actes de torture et d'autres mauvais traitements sont régulièrement infligés aux détenus, y compris aux mineurs.

     

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  • Joël, la surveillance au quotidien

    Un reportage de Julia Mourri pour la Chronique d'Amnesty International.

    Militant écologiste de la première heure, l’engagement de Joël lui a valu d’être assigné à résidence au moment de la COP21. Maintenant constamment surveillé, il nous raconte son quotidien.

    Le soleil perce les nuages et inonde le bourg de Bure (Meuse). Joël Domenjoud, 34 ans, grand blond aux cheveux en bataille, traverse les ruelles désertes, deux pains de campagne sous le bras. Il ouvre la porte vitrée d’une grange où ont été placardés les mots : « Maison de résistance à la poubelle nucléaire », point de ralliement des opposants au stockage des déchets nucléaires sur le site de Bure. Militant écologiste de la première heure, l’engagement de Joël lui a valu d’être assigné à résidence au moment de la Conférence de Paris sur le climat, qui s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre 2015. Alors que le gouvernement a instauré l’état d’urgence, Joël sort de chez lui et sent qu’il est suivi. « J’ai tourné en rond dans le quartier, quelqu’un me collait aux fesses », se souvient-il. Pris de panique, il saute dans un bus et démonte son téléphone portable. Quand il finit par le rallumer deux heures plus tard, sa voisine l’appelle, affolée : une vingtaine de policiers est alignée dans la cage d’escalier de l’immeuble et le cherche. Joël se rend au commissariat, on l’y informe que, pendant trois semaines, il ne pourra plus sortir de Malakoff (92), où il habite.

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  • Peine de mort : les secrets mortels de la Chine

    Communiqué d'Amnesty International le 11.04.2017

    Alors que la Chine ne cesse d'affirmer qu'elle est plus en plus transparente en matière judiciaire, le pays maintient le plus grand secret autour du nombre d’exécution. Enquête

    Malgré les demandes réitérées, depuis plus de quarante ans, de la part des Nations unies et de la communauté internationale, et malgré les engagements des autorités chinoises elles-mêmes en faveur d'une meilleure transparence, des milliers de personnes sont exécutées et condamnées à mort chaque année dans le pays.

    Des milliers d’exécutions tenues secrètes

    Chaque année, nous publions un rapport sur la peine capitale, qui fournit des données chiffrées sur les exécutions et les condamnations à mort à travers le monde et analyse les grandes tendances pour l’année écoulée.

    Jusqu’à 2009, ces rapports présentaient les chiffres des cas enregistrés en Chine. Toutes les statistiques relatives au recours à la peine de mort demeurant classées secret d'État dans le pays, les données étaient collectées principalement à partir de sources publiques, telles que les journaux ou les décisions de justice rendues publiques - donc très en deçà de la réalité. En 2009, nous avons découvert que les autorités chinoises utilisaient nos chiffres et les manipulaient pour démontrer l'efficacité des politiques du gouvernement visant à diminuer le recours à la peine de mort dans le pays.

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  • Russie : arrestations en masse, l’opposition muselée

    Communiqué d'Amnesty International.

    Plus de 1000 à Moscou, 130 à Saint Pétersbourg et des centaines dans de nombreuses villes russes, ce sont les chiffres effarants des arrestations orchestrées par les autorités après que des Russes soient descendus par milliers pour dénoncer la corruption ce dimanche 26 mars.

    Encore une fois, la liberté d’expression et de réunion a été lourdement attaquée en Russie.

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    L’arrestation symbolique d’Alexeï Navalny

    Parmi les milliers de manifestants arrêtés, des journalistes ont été placés en détention arbitraire. Le leader d'opposition russe Alexeï Navalny a lui aussi été arrêté et condamné à une lourde amende pour organisation du mouvement de protestation et à 15 jours de prison pour résistance au moment de son arrestation. Les bureaux du Fonds anti-corruption qu'il a créé ont été perquisitionnés et toutes les personnes qui travaillaient pour cette organisation ont été placées en détention pour désobéissance aux ordres légaux de la police.

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  • Le paradoxe de l’accueil

    Billet de Jean-François Dubost, responsable du programme Protection des populations pour La Chronique d'Amnesty International France

    Tiraillée entre attachement aux principes de solidarité et défiance à l’égard des réfugiés, l’opinion a besoin decimade-1.jpg?fx=r_250_250 responsables politiques qui encouragent et valorisent les initiatives locales d’accueil.

    À la question « Pensez-vous qu’il faille protéger les personnes qui fuient la guerre et les persécutions ? », une majorité stable de Français répond « oui ». À celle de savoir si l’on peut accueillir en France ces mêmes personnes, c’est le « non » qui l’emporte.

    Ces tendances générales se dégagent de différents sondages conduits sur la question de l’accueil des réfugiés auprès d’échantillons représentatifs de la population française au cours de l’année écoulée. Ce « paradoxe de l’accueil » met en tension l’affirmation d’un attachement aux principes et valeurs de protection et une sorte de défiance ou de détachement quant à leur mise en application.

    Cette situation a de quoi étonner sauf si l’on considère que la mise en œuvre de ces principes, auxquels est attachée une bonne partie de la population, relève de la responsabilité des femmes et hommes politiques, de leurs choix, de leur vision.

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  • Frontière franco-italienne : des contrôles aux frontières du droit

    Publié le 08.02.2017 par Amnesty International

    Notre récente enquête à la frontière entre la France et l’Italie révèle que les contrôles sur place portent atteinte au droit d’asile et ne respectent pas la législation française. Des révélations accablantes alors que la justice française doit se prononcer sur la situation de Cédric Herrou pour « délit de solidarité ».

    Une mission d’observation dans les Alpes-Maritimes, réalisée du 19 janvier au 26 janvier 2017, a permis de dresser un constat précis des violations de la France à l’encontre des réfugiés qui franchissent la frontière franco-italienne.

    Les autorités n’appliquent pas les garanties et ne respectent pas les droits des personnes qu’elles contrôlent à la frontière. Le plus souvent, les renvois vers l’Italie sont organisés sans formalités, dans des conditions qui laissent penser que tout pourrait très bien être organisé de façon à ce que les personnes ne puissent exercer leurs droits.

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  • Syrie l'horrible prison de Saidnaya

    Une enquête d'Amnesty International

    Entre 2011 et 2015, chaque semaine, des dizaines de prisonniers ont été exécutés. Des pendaisons de masse réalisées dans le plus grand secret lèvent le voile sur une véritable politique d’extermination.

    Dans cette prison, les pendaisons se sont déroulées une à deux fois par semaine, habituellement le lundi et le mercredi, au milieu de la nuit.

    Des pendaisons de masse chaque semaine

    Jusqu'à 50 personnes peuvent être pendues en une seule nuit. Les corps des victimes sont emportés en camion et enterrés secrètement dans des fosses communes. Leurs familles ne sont pas informées du sort qui leur a été réservé. On assure aux détenus qu'ils vont être transférés dans une prison civile en Syrie. Au lieu de cela, ils sont emmenés dans une cellule située au sous-sol de la prison, où ils sont passés à tabac. Ils sont ensuite transférés vers un autre bâtiment de la prison, toujours sur le site de Saidnaya, où ils sont pendus. Pendant tout le processus, les victimes gardent les yeux bandés. Elles ne savent pas quand ni comment elles vont mourir, jusqu'à ce que la corde leur soit passée autour du cou.

    "Ils les laissent [se balancer] là pendant 10 à 15 minutes. Certains ne meurent pas parce qu'ils sont légers. Surtout les jeunes, car leur poids ne suffit pas pour les tuer. Des assistants les détachent alors et leur brisent la nuque."

    Un ancien juge qui a assisté aux pendaisons.

    "Des détenus emprisonnés dans les étages situés au-dessus de la « salle d'exécution » ont signalé qu'ils entendaient parfois le bruit de ces pendaisons.

    En collant l'oreille contre le sol, on pouvait entendre un bruit, comme une sorte de gargouillement. Cela durait environ 10 minutes... Nous dormions au-dessus de personnes en train de mourir étouffées. Cela me paraissait normal à ce moment-là."

    « Hamid », ancien militaire arrêté en 2011.

     

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