Extraits de l'article de Emmanuel Clévenot pour Reporterre
Les émissions de gaz à effet de serre en France sont reparties à la hausse au troisième trimestre 2024 par rapport à 2023. Une tendance inquiétante, qui met en danger l’objectif d’une diminution de 4,7 % par an jusqu’à 2030.
« Ceci devrait être un électrochoc pour le nouveau gouvernement. » Le 27 décembre, un aperçu inédit de la quantité de gaz à effet de serre (GES) émis par la France au cours des neuf premiers mois de l’année 2024 a été publié. Et ce baromètre n’est pas de bon augure : « Les émissions sont reparties à la hausse au troisième trimestre », déplore la directrice des programmes au Réseau Action Climat, Anne Bringault, sur le réseau social Bluesky.
Mandaté par le ministère chargé de la Transition écologique pour mener à bien cet inventaire, l’organisme Citepa détaille les chiffres dans un communiqué. De janvier à mars 2024, il a enregistré une réduction de 5 % des émissions de GES par rapport à la même période l’année précédente. D’avril à juin, cette baisse n’était plus que de 2,2 %. Et entre juillet et septembre, les émissions sont reparties à la hausse, de 0,5 %.
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À noter que, pour le moment, l’ensemble de ces chiffres n’inclut que partiellement certains secteurs, comme l’agriculture, les déchets et les gaz fluorés. De même, la quantité de carbone absorbée naturellement par les forêts et les sols n’est pas prise en compte. Or, sous l’effet du changement climatique et de la hausse des récoltes de bois, l’efficacité de ces puits de carbone s’amenuise. Il faudra ainsi patienter jusqu’à l’analyse des inventaires consolidés, dont la parution est prévue mi-2025, pour obtenir le chiffre précis de la réduction des émissions de GES en France durant l’année sur le point de se clore.
L'autoroute A1 à l'entrée de Paris. Les émissions provoquées par les transports routiers étaient en hausse au troisième trimestre 2024. - © P-O. C. / Reporterre