Communiqué de la Confédération Paysanne le 24.02.2023
A la veille du Salon de l’agriculture, l’ensemble de la profession attend des annonces du Président de la République concernant une aide directe aux producteurs en agriculture biologique pour les aider à surmonter la crise conjoncturelle à laquelle ils sont confrontés depuis plusieurs mois.
Dans ce contexte l'ensemble des organisations professionnelles et acteurs représentant l'agriculture biologique, amont et aval de toutes les filières, ont construit collectivement un plan de sauvegarde de l'agriculture biologique en France, basé sur une analyse détaillée de la situation et des chiffres. Des réunions de travail avaient abouti à l'unanimité à la demande d'une aide d'urgence conséquente pour envoyer un signal fort aux producteurs et productrices sur la nécessité de leur travail. Ensemble, nous avons présenté tout récemment auprès du cabinet du Ministère de l'Agriculture des propositions pour sortir de la crise dans laquelle s'enfoncent de nombreux agriculteurs∙trices et entreprises engagées en AB
Nous saluons ce remarquable effort de coordination entre acteurs de l'AB mené ces derniers mois. Il renforce la justesse et la légitimité des propositions portées dans ce plan de sauvegarde.
Face au désarroi de la profession et des filières bio, aucune réponse ne nous a été apportée par le gouvernement.
Les aménités positives de l'AB sur la qualité de l'eau, l'amélioration de la biodiversité, la préservation des sols et de la santé humaine ne sont pourtant pas contestables. Doit-on rappeler que le cahier des charges de l'agriculture biologique interdit l'utilisation des pesticides de synthèse et des OGM ?
Face à l'absence de reconnaissance de l'AB, comment ne pas s'interroger sur les soutiens publics octroyés, dans le même temps, à certaines filières aux pratiques qui bloquent la transition agricole et environnementale ?
Plus que jamais, la Confédération paysanne revendique un soutien urgent aux producteurs bios et à poursuivre le travail initié collectivement avec la Fnab*, le Synabio et d'autres.
Nous insistons sur la responsabilité du Président de la République de donner très rapidement des signaux sur les choix engagés par la France envers l'agriculture bio et les femmes et les hommes qui la font vivre au quotidien. Cela passe inévitablement par la mise en place, à très court terme, d'une aide d'urgence aux producteurs pour pérenniser leur activité. Nous exigeons aussi l'application immédiate, pleine et entière de la loi EGALIM en atteignant de façon effective les 20 % de produits bio en restauration collective.
En complément, une évolution des politiques publiques, notamment de la PAC* (aides au maintien à l'agriculture biologique, outils de régulation, de prévention et de gestion de crises...) devra être engagée à moyen terme.
Agriculteurs bio en Midi-Pyrénées. L'agriculture biologique est passée de 1,9% de la surface agricole en 2002 à 4,9% en 2015. PHOTO : Lydie Carpentier - Réa