Extraits de l’article de Fabienne Loiseau pour Reporterre
Quatre ans d’enquête, des écoutes, des fouilles d’ordinateurs, une équipe de gendarmerie spécialement missionnée, un juge d’instruction et un procureur mobilisés quasiment à temps plein… Les énormes moyens débloqués — 1 million d’euros — dans l’affaire des opposants au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires, à Bure (Meuse), apparaissent bien démesurés au regard du verdict prononcé ce 26 janvier par la cour d’appel de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Les juges ont décidé de relaxer quatre des sept militants antinucléaires poursuivis depuis 2018. Les trois autres sont condamnés à quatre mois de sursis simple pour participation à un attroupement, avec mention au casier judiciaire. Ils risquaient des peines allant de huit mois de prison avec sursis à douze mois de prison ferme.
« Pendant près de quatre ans, nos vies ont été mises sous cloche »
« Tout ça pour en arriver là ! s’indigne Angélique qui écope de quatre mois de sursis. Il n’y avait pas de déclaration de manifestation, certes, mais la manifestation n’était pas interdite non plus. Pendant près de quatre ans, nos vies, nos amitiés ont été mises sous cloche. Et cela a touché bien plus que les sept prévenus. Tout notre entourage a été impacté par les contrôles judiciaires par exemple. »
Angélique ne compte pas en rester là, d’autant qu’elle estime que la répression organisée à Bure est symbolique et sert de modèle pour lutter contre de nombreuses autres associations de défense de l’écologie : « Nous irons devant la Cour de cassation et devant la Cour européenne des droits de l’Homme, notamment pour dénoncer les contrôles judiciaires que nous avons subis et pointer les irrégularités juridiques de la procédure. »
Un activiste a été emprisonné pendant sept mois et demi... et relaxé à la fin. © Raphaël Goument/Reporterre