France Nature Environnement le dénonçait il y a quelques semaines : à la faveur de la crise environnementale, la liste des atteintes à l’environnement s’allonge et les lobbys ne sont pas confinés ! Cette fois, c’est au tour de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, de remettre en cause les réglementations environnementales, au moment même où il lance un appel pour « rebâtir notre souveraineté alimentaire ». France Nature Environnement dénonce ces manœuvres et appelle les pouvoir publics à ne pas céder à ces pressions indécentes.
Stocker plus d’eau, préconiser la culture du maïs : des solutions datées et inadaptées
« Face aux aléas climatiques, une souplesse règlementaire est nécessaire » : c’est ce qu’a déclaré la FNSEA fin avril, par un communiqué. Pour « améliorer la résilience de la production agricole française » face à un nouvel épisode de sécheresse, le syndicat agricole majoritaire propose une nouvelle fois d’assouplir la réglementation pour multiplier les ouvrages de stockage de l'eau. Elle demande également à « déroger à la mesure de diversification des assolements » en préconisant de semer du maïs à la place d'autres cultures.
Ce n’est pas à la réglementation, mais à l’agriculture de s’adapter aux changements climatiques
Pour France Nature Environnement, ces demandes sont inacceptables. Promouvoir ainsi la culture la plus gourmande en eau est une assurance pour aggraver la sécheresse qui s’annonce ! Alors même que l'urgence de l'autonomie protéique exigerait de remplacer immédiatement le maïs par le soja, culture d’été dont le besoin en eau est deux fois moindre.
En demandant à multiplier les stockages d'eau, malgré les effets du changement climatique déjà fortement ressentis ces dernières années, le syndicat majoritaire projette en fait de s’accaparer une ressource de plus en plus rare, sans respecter les règles et méthodes adoptées collectivement au sein des SDAGE (schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux) ou l’an dernier lors des Assises de l’Eau.
La FNSEA dans le déni : les pouvoirs publics doivent tenir bon
« Vouloir, comme le fait la FNSEA aujourd'hui, mettre en danger les cours d'eau en cultivant jusqu'à leurs berges ; obtenir des préfectures des possibilités d'épandre des pesticides pendant le confinement en réduisant les distances réglementaires, prélever un maximum d’eau pour une minorité d’agriculteurs irrigants : toutes ces fausses solutions envoient l'agriculture vers le passé, plutôt que de lui permettre de préparer l'avenir », explique Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement.
Cet avenir se prépare pourtant sur tout le territoire avec de nombreuses fermes qui adoptent les pratiques agroécologiques. Cela va contre l’intérêt des agriculteurs eux-mêmes puisque le respect des milieux, des sols, de la ressource en eau, la biodiversité dont les pollinisateurs forment la base de productions robustes. De très nombreuses fermes mettent en œuvre déjà ces pratiques agroécologiques qui préparent un avenir plus résilient, il faut écouter et mettre en valeur ces véritables solutions.
Face au lobbying indécent de la FNSEA, France Nature Environnement appelle les pouvoirs publics à ne pas céder à ces pressions d’un autre temps.