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écologie - Page 90

  • Le vrai coût du nucléaire

    Communiqué de la FNE


    EDF demande à l’Etat d’augmenter le prix de l’électricité de 30% en 5 ans. Principale raison de cette nouvelle hausse : EDF doit investir dans un parc nucléaire vieillissant, les chantiers du futur EPR et le centre de stockage de déchets à Bure s’avèrent beaucoup plus onéreux que prévu. Alors que le géant de l’électricité française reconnait lui-même que les prix de l’électricité en France sont sous-estimés, France Nature Environnement analyse les coûts réels de l’énergie nucléaire. Enquête.


    Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « la terrible catastrophe de Fukushima imagea un impact très important dans le monde entier. Plus rien ne sera jamais comme avant pour l’industrie nucléaire qui est désormais obligée d’admettre qu’elle se trouve dans une impasse. On ne peut plus prendre un tel risque et assumer un coût économique et humain pharaonique pour satisfaire 2,5% de la consommation mondiale d’énergie. »

    Avec sa demande de forte augmentation des tarifs d’électricité en France, EDF admet implicitement que les prix actuels de l’électricité sont en dessous de ses coûts réels. C’est une première. Le mythe de l’électricité nucléaire pas chère s’écroule et illustre la vulnérabilité de notre système énergétique. La question qui se pose désormais est : quel est le coût réel du nucléaire ?

    Prendre en compte tous les coûts liés au nucléaire

    Contrairement aux idées reçues l’énergie nucléaire coûte cher et pour calculer son vrai prix il faut prendre en compte tous ses coûts : recherche et développement, extraction et importation d’uranium, exploitation, entretien, transport par des lignes THT, déchets, sécurité, risques, le démantèlement, l’assurance… Tout cela avec des effets limités sur le marché de l’emploi.

    Nucléaire, combien ça coûte ?

    • Dès 1999, le rapport de Jean-Michel Charpin, Benjamin Dessus et René Pellat chiffrait le coût pour la recherche et le développement ainsi que pour l’exploitation des centrales françaises entre 418 et 446 milliards d’euros.

    • Le coût de construction d’une centrale est aussi démesuré que difficile à estimer. La preuve avec les chantiers EPR en Finlande et à Flamanville qui accusent tous les deux de 2 à 3 ans de retard, avec un prix qui est passé de 3,3 milliards à plus de 5 milliards d’euros pour la centrale de Flamanville. En tout (pour Flamanville et la Finlande) Areva a provisionné 2,6 milliards d'euros à cause des retards. Immobilisations qui s'ajoutent aux 423 millions de pertes d'Areva en 2010.

    • Il faut ajouter à cela un coût de démantèlement chiffré à 63 milliards d’euros par la Cour des Comptes (rapport de 2005) qui s’inquiète du manque de provisions financières d’EDF et d’Areva pour couvrir ces dépenses.
    • Le combustible, uranium importé essentiellement du Niger – ce qui n’assure ni l’indépendance énergétique, ni la durabilité – coûte également cher. Son coût global a tendance à augmenter – le coût de l’uranium du Niger a doublé en 2008 - à cause de sa raréfaction et des conditions difficiles d’exploitation aggravées par la menace terroriste et les enlèvements des salariés d’Areva.
    • A cela s’ajoute le coût de l’entretien qui augmente avec le vieillissement des centrales et qui fait augmenter le coût de l’assurance. C’est la raison pour laquelle la centrale de Fukushima au Japon n’était plus assurée depuis août 2010. Son exploitant, Tepco, ayant jugé le tarif proposé par l’assureur « trop excessif ». Les assureurs rechignent à prendre ce risque seuls et sont obligés de se regrouper pour tenter de le couvrir.

    images?q=tbn:ANd9GcQ2m--AUGeEYqOsE1ujcZtGyL4OfJatyI0i4gwzCfLTTYbNeqOh4g• Le coût du transport par des lignes THT de l’électricité produite par les centrales et les pertes d’énergie pouvant aller de 10 à 20% des capacités énergétiques lors du transport longue distance alourdissent également la facture.

    • Le stockage des déchets devra être assuré pendant toute la durée de leur radioactivité (100 000 ans). Aucune solution n’existe actuellement et les tentatives sont extrêmement coûteuses : le prix du centre de stockage profond à Bure est passé de 15 milliards à plus de 35 milliards d’euros en quelques années.

    • Restent encore à estimer les coûts des indirects ou externalités négatives : radioactivité, pollutions des sols et de l’eau, risques pour la santé… couverts par l’argent du contribuable. Sans oublier que la facture explose en cas d’accident !

    • Pour comparaison : la catastrophe d’AZF a coûté 2 milliards d’euros, le coût purement économique de la catastrophe de Tchernobyl s’élève lui à plus de 500 milliards de euros … alors que EDF est assuré pour tout accident seulement à hauteur de 91 millions d'euros.

    • A ce coût économique s’ajoute un coût social qui tend vers l’infini.
    Changer de modèle énergétique pour créer plus d’emplois
    D’après nos estimations, en prenant en compte uniquement les coûts de recherche et développement, construction, exploitation, réparation, transport de l’électricité et démantèlement, le coût d’un Mwh produit par le nucléaire serait égal à celui de l’éolien terrestre, mais plus cher que la biomasse, l’hydraulique ou les énergies fossiles.

    En ce qui concerne le marché de l’emploi, l’énergie nucléaire représenterait 100.000 emplois directs et indirects en France. Pour comparaison : le photovoltaïque seul, c’est 25.000 emplois en France, alors qu’en Allemagne l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse représentaient 340.000 emplois en 2009. L’avance prise par l’Allemagne en termes de création d’emplois verts s’explique d’ailleurs en partie par le programme de sortie progressive du nucléaire qui a réorienté les investissements vers les solutions alternatives. Contrairement à cela, en France, l’énergie nucléaire concentre une grande partie des investissements, notamment publics, ce qui siphonne le potentiel des énergies renouvelables.

    Pour sortir de l’impasse nucléaire, France Nature Environnement propose un programme sur uneenercoop-l-energie-a-contre-courant.jpg quarantaine d’années. Il faut commencer par sortir de l’absurde comme le chauffage électrique, peu efficace et coûteux pour les ménages, puis lancer un plan massif de rénovation des bâtiments et réduire la consommation des appareils électriques. Par ailleurs il faut investir massivement dans les transports collectifs, mais aussi réduire drastiquement la consommation des moteurs des véhicules. Objectif : diminuer la consommation de l’énergie de 62% en 40 ans. D’après le scénario de Négawatt*, ce sont des pistes crédibles et réalisables. Pour atteindre les 23% d’énergies renouvelables d’ici 2020, comme la France s’y est engagée, il est nécessaire de réorienter les investissements vers les énergies renouvelables, toutes les énergies renouvelables : solaire thermique et photovoltaïque, éolien terrestre et off shore, énergies marines, hydraulique, biomasse, et géothermie.

    Pour Bruno Genty, « il est plus que temps de changer notre modèle énergétique, pour le rendre plus durable, plus robuste, moins cher et créateur d’emplois non-délocalisables. Comme avec le modèle décrit par Nicholas Stern pour le changement climatique, il faut aujourd’hui investir dans la sortie du nucléaire et l’anticipation pour éviter d’avoir demain à payer une facture économique et humaine exhorbitante. »

  • Gaz de schiste : même Borloo se dit contre leur exploitation.

     

    Nous vous avons parlé à plusieurs reprises des projets de forages en vue d'extraire les gaz de schiste.

     

    Aux Etats-Unis, ces forages ont débuté de manière industrielle, et le film "Gasland" démontre les catastrophes engendrées par cette exploitation. Avec la hausse du prix de l'énergie, ces réserves de gaz deviennent rentables pour les grandes compagnies. Enfin rentables, à condition de ne pas prendre en compte le coût écologique qui est considérable.

    Gaz-de-schiste2.jpgEn janvier nous avons repris un communiqué de la FNE dénonçant les dangers de l'exploitation de ces gaz.

    Pendant ce temps, une mobilisation citoyenne s'est rapidement développée en France, en particulier dans les territoires où les premiers forages devaient avoir lieu. C'est cette mobilisation et les informations venant des E-U qui ont amené à un moratoire sur les permis d'exploiter.

     

    Depuis, la mobilisation n'a pas faibli, et la perspective de l'élection de 2012 en fait réfléchir plus d'un.

    La semaine dernière, Le PS a déposé un projet de loi visant à interdire les forages pour extraire les gaz de schiste. C'est le  29 mars que le PS a demandé « l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels et l’annulation des arrêtés ministériels accordant des permis exclusifs de recherches »

    L'UMP a suivi dans le même sens, par l'intermédiaire de Christian Jacob, président du groupe UMP : le projet de texte veut interdire « l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels », « en application du principe de précaution prévu à l’article 5 de la Charte de l’environnement ». « Les permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels sont abrogés », d’après la proposition de loi. « Les conséquences environnementales sont extrêmement néfastes : pollution des eaux, de l’air et des sols, consommation considérable d’eau pour la fracturation, émissions de gaz carbonique inférieures seulement à l’énergie charbonnière, destruction du paysage pour installer les puits de forage »


    Et voila que Jean-Louis Borloo ajoute sa voix au concert des opposants. Ce qui est malgré tout3486416998-les-deputes-se-mobilisent-contre-l-exploitation-du-gaz-de.jpg?x=204&y=232&q=75&sig=7OvaImk_KagLVxKmoIzT8g-- surprenant, étant donné que c'est lui qui avait signé les autorisations en tant que ministre de l'environnement! Il tente de se justifier en disant que l'Etat n'y pouvait rien jusqu'à maintenant, mais puisqu'il n'est plus ministre il va faire changer tout cela.

    S’il existe des lois spécifiques pour l’eau ou l’air, tel n’est pas le cas pour nos sols et sous-sols. C’est ainsi qu’en 2010, et d’ailleurs jusqu’à ce jour, l’Etat ne peut que difficilement s’opposer à des demandes de permis de recherche, et in fine d’exploitation”, affirme ce texte. 

M. Borloo précise avoir déposé “une proposition de loi tendant à donner à l’Etat les moyens de mieux protéger nos sols et sous-sols et d’interdire la recherche et l’exploitation immédiates d’hydrocarbures non conventionnels”.

    S'il n'a pas fait preuve ni de volonté ni de courage politique en faveur de l'écologie, Jean-Louis Borloo montre qu'il a du nez et qu'il sait reconnaître l'odeur désagréable d'un gaz qui risque de nuire à la suite de sa carrière.

  • Semaine sans pesticides : tous les acteurs doivent jouer le jeu

    A la veille de la semaine sans pesticides, France Nature Environnement souhaite revenir sur l’état d’avancement du plan Ecophyto 2018, décidé lors du Grenelle. Si FNE souhaite une mise en œuvre efficace de ce plan, elle s’inquiète de voir certains acteurs de la filière « traîner les pieds ».


    Il faut respecter la règle

    Le plan Ecophyto est issu de la concertation du Grenelle de l’environnement. Pour atteindre son epandage-pesticides+3002003.jpgobjectif, réduire l’utilisation des pesticides de moitié d’ici 2018, une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes sera indispensable. Ce qui est loin d’être gagné.

    Claudine Joly, spécialiste des pesticides à FNE, s’inquiète : « De nombreux acteurs en particulier les industriels, les coopératives, les représentants de la profession agricole et même les services de l’Etat revoient à la baisse les objectifs du plan : de moins 50% l’objectif devient souvent moins 30%. Nous demandons un engagement fort et clair des représentants de l’Etat et des conseils régionaux dans la démarche. »

    Si le plan Ecophyto ne porte pas ses fruits…

    Le plan Ecophyto fait le pari qu’un engagement volontaire de toutes les parties prenantes permettra de réduire l’usage des pesticides. Il ne comporte pas de mesures contraignantes.
    Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE, alerte : « Nous demandons la publication rapide du rapport annuel prévu par la loi sur l’usage des pesticides. Si nous ne constations aucun progrès dans les toutes prochaines années, nous exigerions des mesures contraignantes, comme la taxation dissuasive des pesticides.. »

    Un symbole : le Cruiser

    Inquiète de l’impact de cet insecticide sur les abeilles, FNE avait engagé une action en justice pour demander l’annulation de ces autorisations et lancé une pétition qui avait recueilli plus de 45 000 signatures. Dans sa décision du 16 février annulant l’autorisation du Cruiser pour 2008 et 2009, le Conseil d’Etat reconnaît que « l’ampleur du risque à court et à long terme auquel les abeilles communes pourraient être exposées après l’application du produit Cruiser » a été insuffisamment évaluée. FNE a engagé un nouveau recours pour l’interdiction de ce produit en 2011.

    Tous responsables, tous acteurs du changement !

    FNE tient à rappeler que les agriculteurs ne sont pas les seuls responsables de la forte dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Pour Bruno Genty, Président de FNE : « Des fabricants et distributeurs de pesticides, qui ont un intérêt économique évident à vendre toujours plus de pesticides, jusqu’au consommateur, souvent exigeant quant à « l’esthétique » des fruits et légumes qu’il achète, en passant par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution qui imposent leurs normes et leurs standards, c’est l’ensemble des maillons de la chaîne qui est concerné par ce changement de modèle agricole. »

    FNE appelle à signer sa pétition pour l’interdiction des pesticides les plus dangereux
    pour la santé et l'environnement et l'application pleine et entière du plan Ecophyto 2018 :
    /fr/nos-dossiers/Agriculture/campagne-2011/la-petition.html

  • Encore un trou dans le "Grenelle"

    Pour la transparence des entreprises en matière sociale et environnementale

     


    Communiqué LDH
    A rebours des aspirations de la société, au moment où des catastrophes d’ampleur soulignent l’urgence de la transparence et du contrôle, le gouvernement revoit au rabais l’obligation de transparence des entreprises en matière sociale et environnementale, reniant du même coup ses engagements du Grenelle de l’environnement.
     

     

    Le projet de décret d’application de l’article 225 de la loi « Grenelle » communiqué par le ministère du Développement durable réduit le nombre de nouvelles entreprises assujetties et repousse leur obligation de transparence à 2014 pour la plupart. De plus, ces rapports annuels sur les pratiques sociales et environnementales des entreprises n’ont d’intérêt que s’ils portent sur une liste précise d’indicateurs comparables entre entreprises et stables dans le temps. Or les entreprises seront libres Grenelle_environnement.jpgde présenter « les données pertinentes » (sans en préciser la signification) parmi une liste limitative. Cette liste est non seulement en retrait par rapport à celle de la loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE) de 2001 qui s’appliquait aux grandes entreprises cotées en bourse, notamment en matière sociale, mais pire encore, elle place les droits de l’Homme avec la lutte contre la corruption et les mesures concernant la santé et la sécurité des consommateurs, sous une rubrique intitulée « loyauté des pratiques ».

     

    La Ligue des droits de l’Homme regrette vivement ce désaveu du droit de regard des citoyens sur les activités des entreprises dont ils sont clients, salariés ou victimes pourtant recommandé par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme en avril 2008. La LDH s’associe pleinement aux propositions de corrections préparées par le collectif d’associations et de syndicats réunis au sein du Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises et elle en appelle aux ministres compétents pour réviser leur position.

    Paris, le 24 mars 2011

  • Politique énergétique française : quel scénario crédible d’abandon du nucléaire ?

     

     

    L’actualité dramatique souligne l’impérieuse nécessité d’un véritable débat à propos de l’usage de l’énergie nucléaire et de la politique énergétique française. Pour la fédération France Nature Environnement les trois points essentiels sont la réduction des consommations, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Explications.




    Economies d’énergie : les choisir avant de les subir

    Pour FNE, la construction d’une politique énergétique qui vise une société « robuste », capable de résister aux crises à venir et de satisfaire les besoins des français doit avoir pour fondement une action forte dans le domaine des économies d'énergie. Le gaspillage énergétique est encore considérable dans notre société, alors que certains de nos concitoyens sont déjà en précarité énergétique. La réduction de notre consommation énergétique est inscrite dans les objectifs de l’Union européenne (-20% d’ici à 2020) mais ne se traduit pas du tout dans la réalité. Les scénarios en cours d'élaboration au niveau français montrent que les politiques mises en œuvre à ce jour ne permettront pas d'atteindre les objectifs du Grenelle en ce qui concerne la réduction des consommations. Cette réduction passe notamment par la lutte contre l’étalement urbain, la rénovation thermique des bâtiments, des transports collectifs de voyageurs performants, du fret ferroviaire (et pas des camions de 44 tonnes pour rendre la route plus rentable), mais aussi par des changements de comportements. Au-delà des postures et des gesticulations venant de tous bords, seule une mise en responsabilité de tous peut créer une dynamique volontaire en faveur d’une réduction des consommations d’énergie dans notre pays. L’indépendance énergétique c’est aussi ne pas être dépendant de hauts niveaux de consommation énergétique !

     

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    La proposition de FNE

    Alors que le Président de la République avait exclu le dossier nucléaire des débats du Grenelle de l’environnement, France Nature Environnement souhaite que l'abandon progressif du nucléaire se prépare en concertation avec l’ensemble des acteurs de la société civile. Bruno Genty, président de FNE : « Nous demandons l’organisation d’un véritable débat citoyen pour préparer l’abandon progressif de l’énergie nucléaire en France qui, au niveau mondial, ne représente que 2,5% de la consommation énergétique. Il est clair que cette sortie sera, pour la France, plus difficile que pour d'autres pays et qu'elle prendra plus de temps. C'est pourquoi il faut commencer rapidement en abordant des questions concrètes comme par exemple les modalités de mise en œuvre du scénario Négawatt . L’objectif est d’élaborer un programme partagé par la majorité des citoyens associant une incontournable réduction de notre consommation d’énergie à un développement des énergies renouvelables».



    Les conditions pour un débat citoyen

    FNE garde un mauvais souvenir de la dernière consultation sur le photovoltaïque : elle n’a été d’aucun effet. Dans le cadre du débat public sur Penly, l’expertise complémentaire a montré l'inutilité du réacteur et pourtant le projet continue. Le cahier des charges (modalités de déroulement, pluralisme des informations disponibles, prise en compte des conclusions...) devra être élaboré de manière concertée. Au préalable, il nous semble important qu’un signal fort soit adressé avant le débat de ce débat citoyen. Ce pourrait être la fermeture d’une centrale obsolète ou l'abandon de Penly 3.

    (1) L’association Négawatt est animée par une vingtaine d’experts et de praticiens de l’énergie. La synthèse de son scénario pour sortir du nucléaire est consultable via le lien ci-dessous. La nouvelle édition de ce scénario devrait sortir dans le courant de l’année 2011. Elle devra intégrer des éléments contextuels nouveaux : l’augement de la contribution de l’éolien offshore au bouquet énergétique et la réduction de la part fournie par les agrocarburants en la réservant à l’auto-consommation.
    http://www.negawatt.org/telechargement/Scenario%20nW2006%20Synthese%20v1.0.2.pdf

     

    Un plan Marshall pour les énergies renouvelables

    Le Gouvernement souhaitait réguler et encadrer le coût pour la collectivité du développement du solaire photovoltaïque. Mais le projet actuel met danger une filière naissante dont la crise de croissance, réelle, méritait un traitement adapté. Quant à l'éolien qui approche de la rentabilité, ce sont des mesures réglementaires, dont beaucoup sont inutiles, qui entravent son développement. Dans 30 à 40 ans, si nous le voulons, les énergies renouvelables couvriront la majeure partie des besoins des français. Il serait dommage qu'on importe alors l'essentiel des équipements car la France n'aura pas su prévoir l'avenir. Le soutien sans faille de l’Etat français à l’égard du nucléaire est grandement responsable du retard de la France en matière d’énergie renouvelable. Rappelons ce que déclarait Nicolas Sarkozy dans son discours de clôture du Grenelle de l’environnement : « Là où nous dépensons un euro pour la recherche nucléaire, nous dépenserons le même euro pour la recherche sur les technologies propres. » Ce n’est pas par hasard si les allemands, qui ont mis un coup de frein sur leur programme nucléaire, sont si en avance quant au développement des filières éolienne et photovoltaïque.

    Le monde entier est à un carrefour sur les énergies : ce sera les renouvelables ou le nucléaire. Avec un accident dramatique tous les 20 ans, le nucléaire n'a plus d'avenir. Ce que des dirigeants politiques de différents bords semblent avoir du mal à intégrer, formatés qu’ils sont par le discours lénifiant des industriels du nucléaire, rabâché depuis plusieurs décennies en France. Si nos centrales sont sûres, pourquoi évoquer un renforcement des mesures de prévention ?

  • Quelles leçons tirer des catastrophes du Japon ?

    Communiqué de la FNE

     

    Le plus important séisme depuis plus d'un siècle vient de frapper le Japon. Il a entraîné un tsunami sans précédent et un nombre considérable de victimes encore impossible à recenser vu le nombre de disparus. Les pensées de France Nature Environnement vont d'abord aux victimes et à ce pays profondément meurtri par la violence de cette catastrophe.

    Mais, au-delà des risques de répliques, France Nature Environnement (fédérant environ 3000 associations) s'inquiète des conséquences sur les réacteurs nucléaires, en particulier ceux de la centrale de Fukushima Daiichi qui comporte 6 réacteurs, analogues aux réacteurs français, (ce qui n'était pas le cas de Tchernobyl), mais de puissance bien moindre car s'échelonnant de 439 Mwe à 1067 Mwe (alors que les Français vont de 900 à 1450 MWe) et vieux de 30 à 40 ans. Le réacteur qui a explosé est le plus petit (439 Mwe), mais deux autres sont dans un état critique par manque de refroidissement.

     

    Cet accident ressemble plus à celui de Three Miles Island, en 1979, aux USA, qu'à Tchernobyl sur un aspect essentiel : l'incertitude sur l'évolution des réacteurs, d'où des informations qui évoluent d'heure en heure.

     

    France Nature Environnement félicite tout d'abord le gouvernement japonais qui, en ces douloureuses circonstances, a assuré l'évacuation de la population la plus directement menacée, d'abord sur 3 km, puis 10 km et maintenant 20 km avec distribution d'iode, reconnaissant le risque de fusion du coeur, se démarquant ainsi du discours lénifiant de l'exploitant. FNE aimerait être sûre qu'en de telles circonstances le gouvernement français serait aussi réactif et transparent.

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    Et en France ?

     

    Tout d'abord, si le risque sismique est moindre, les précautions face à ce risque sont aussi bien moindres qu'au Japon, pays exceptionnellement entraîné. Il suffit de rappeler que le centre nucléaire de Cadarache se situe sur la faille de la Durance, qu'il a fallu des années pour arrêter l'atelier plutonium et que ce n'est sans doute pas un hasard si les normes sismiques en usage en France viennent récemment d’être relevées.

     

    L'accident le plus redouté, la fusion du coeur, peut se produire sans séisme. Il suffit que le système de refroidissement tombe en panne. Et là, toutes nos centrales de bord de mer ont une fragilité particulière face aux coups de mer et aux risques de submersion marine. Pour Jean Séname, membre du directoire risques et impacts industriels : " Les Pays Bas ont mis en œuvre à grands frais un plan Delta, la Belgique un plan Sygma. En la matière, et en dépit de l’alerte du Blayais, fin 1999, où une catastrophe provoquée par un mascaret fut évitée de justesse, nos défenses de côtes sont notoirement insuffisantes, incapables d’enrayer, comme ce fut le cas avec Xynthia en Vendée, une brutale montée de eaux. "

     

    Il faudra tirer toutes les leçons de cet accident et ne pas le minimiser comme ce fût le cas en France au moment de Tchernobyl et comme nous venons déjà de l'entendre de la part du ministre de l'énergie, qui considère qu'il s'agit d'un " accident grave ",  mais pas d'une " catastrophe nucléaire ". Discours normal de la part d'un ministre qui nous a déjà dit qu'il soutenait totalement le nucléaire.

     

    Pour Bruno Genty, Président de FNE, " il est urgent que la prévention des risques soit une priorité absolue et que, face à des risques nucléaires croissants, on se donne les moyens d'en sortir par une politique énergétique qui privilégie avec constance et détermination la maîtrise des consommations et les énergies renouvelables ".

  • Savigny : la mobilisation contre le barrage continue

    Ce samedi se tenait à la salle des fêtes de Savigny l'assemblée générale de la DSVA.08

     

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    Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes, et le nombre d'adhérents, bien qu'en baisse, montre que les habitants du secteur restent mobilisés. L'actualité récente moins aigue semble expliquer cette diminution des cotisants.

    écologie,vallée de l'aisne,barrage,savigny sur aisneLe président Franck Maillard a rappelé les actions et les temps forts de l'année passée.

    Il faut retenir de ces derniers mois la remise en question des conclusions de l'Entente Asine-Oise, qui regroupe les départements traversés par ces rivières, parmi lesquels se trouvent les Ardennes.

    Grâce aux arguments fournis par l'association, les choix de l'Entente ont été remis en question, en particulier sur l'implantation d'un barrage à Savigny.

    Les conclusions de l'expertise n'ont été connues qu'en janvier 2011.

    L'Entente va donc revoir son travail, et de nombreux autres sites vont être à nouveau envisagés. Il faut savoir que ni l'expertise ni le département des Ardennes ne remettent en cause la nécessité d'un barrage dans le secteur. Il a été rappelé que ce barrage amenait des inconvénients ici pour préserver des zones urbanisées en aval, ou  éventuellement permettre d'urbaniser de nouvelles zones en périphérie parisienne.

    Le travail de Mr Theret a permis de démonter les arguments de l'Entente, mais il a rappelé que pour lui écologie,vallée de l'aisne,barrage,savigny sur aisnele combat s'entendait pour la préservation de toute la vallée. Si, à son avis, le site de Savigny a peu de chances d'être à nouveau retenu, il estime cependant qu'un autre site pourrait être validé : ce pourrait être Vandy, Voncq, ou un site plus en aval.

    Le combat est donc loin d'être terminé, et il a été rappelé qu'au-delà des arguments de sécurité, la question de la défense écologique de zones naturelles est posée.

    La vallée de l'Aisne est un site exceptionnel en France, une des rares vallées où la rivière est encore libre de vivre au gré des saisons et des crues.

    Des secteurs de cette vallée sont classés Natura 2000, et doivent être préservé à ce titre. La richesse de leur patrimoine écologique vaut bien la richesse du patrimoine industriel du département de l'Oise.

    A noter la présence de deux candidats aux prochaines élections  dans le canton de Monthois Le sortant écologie,vallée de l'aisne,barrage,savigny sur aisneThierry Deglaire qui a été élu en grande partie sur son opposition au barrage, et son opposant de droite Eric Haouy qui s'occupe de la commission nature de l'association.

    Il n'y a pas eu de passe d'armes entre les deux hommes, qui vont retrouver les électeurs dimanche prochain pour lea désignation du conseiller général du canton de Monthois.