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palestine - Page 9

  • Libération de Salah Hamouri

    Communiqué du comité de soutien à Salah Hamouri

     

    Je veux, tout d’abord dire à Salah, au nom de son Comité national de soutien, toute la joie qui est la nôtre aujourd’hui de le savoir libre.

    Salah_Hamouri3.jpgNous partageons cette joie immense avec sa famille – avec sa mère, Denise, avec son père, Hassan, avec sa sœur, Caroline, et son frère, Samir.

    Salah est enfin près de vous, il est libre !

    Vous pouvez désormais l’embrasser pour la première fois depuis près de 7 ans. L’embrasser… Tout simplement.

    Depuis 4 ans son Comité de soutien a été mis en place en France. Et ce sont des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, de jeunes spécialement, qui l’ont rejoint.

    A part l’extrême droite, des représentants de tous les partis démocratiques qui existent en France étaient présents dans ce Comité et ils ont agi, chacun selon, pour sa libération. De même que des personnalités, des élus, des citoyens de toutes les origines ou de toutes les croyances se sont rassemblés pour lui. Tous doivent en être remerciés. Très sincèrement. Du fond du cœur.

    Dès le premier jour nous avons dit clairement, sur la base des faits, que Salah était totalement innocent de ce qu’on lui reprochait puisqu’il n’avait commis aucun acte négatif. Et donc, depuis le premier jour, nous avons demandé sa libération.

    Nous avons multiplié, avec sa mère très souvent, des initiatives de toute sorte et des rencontres dans toute la France pour parler de son cas mais aussi, comme il l’a toujours souhaité et demandé, pour parler des prisonniers palestiniens.

    En France on l’attend avec impatience aujourd’hui. Beaucoup d’amis aux quatre coins du pays veulent le voir. Et l’écouter aussi. Sa famille s’est agrandie.

    Bien sûr cette libération arrive bien tard à nos yeux. Pour nous : il n’aurait pas du faire un seul jour de prison puisqu’il n’a commis aucun acte qui soit contraire au droit. Cela tient au fait que, en haut-lieu et c’est tout dire, on n’a pas porté à sa situation la même attention que celle qui a été apportée à d’autres cas et encore moins on n’a multiplié les mêmes efforts – sauf ces tous derniers temps – pour le faire libérer.

    Nous n’avons rien eu à dire de négatif, et nous n’avons rien dit, contre le fait que les autorités françaises se soient mobilisées pour un franco-israélien.

    Ce que nous n’avons pas admis, par contre et cela clairement, c’est le « deux poids, deux mesures » qu’elles ont observé dans cette affaire, et cela depuis le début. Voilà ce que nous n’avons jamais admis, et rien d’autre.

    Nous ne sommes pas tombés dans une sorte d’émulation sordide alors que pourtant, on peut le constater, Salah sort de prison à l’occasion d’un échange de prisonniers lié à Guilad Shalit. Comme si le sort de ces deux jeunes devait être absolument lié alors que leur situation était absolument toute différente.

    Nous avons, nous, estimé que la liberté ne se découpait pas ; qu’elle était valable pour tous ; qu’elle était universelle ou bien qu’elle n’était pas. Nous en sommes restés à la défense de principes et de rien d’autre. Et nous avons rassemblé comme rarement en pareille occasion. Encore merci à toutes et tous.

    Maintenant Salah est enfin libre et il va pouvoir enfin « revivre » sa jeunesse en respirant l’air pur et tonique de la liberté. Nous lui redisons toute notre estime et notre admiration pour avoir tenu comme il a tenu – c'est-à-dire dignement. Et pour s’être toujours effacé pour qu’on ne parle que des autres et non pas de lui.

    Reste qu’il est très connu maintenant en France. Et nous l’attendons, je lui redis. Qu’il prenne le temps qu’il lui faudra. Nous pouvons bien attendre un peu…Maintenant.

    Au nom de notre Comité de soutien, je lui redis notre joie. Je lui redis notre amitié. Je lui redis, ce jour, notre attachement absolu à la liberté comme à la liberté « inévitable » de la Palestine.

    Et que chacun le sache : maintenant notre Comité de soutien met Salah sous sa protection. Sous la protection de l’opinion publique française.

    Vive la liberté ! Vive la fraternité !

    Et vive cette France qui lutte pour ces valeurs que notre peuple a inventées 

     

    Jean-Claude Lefort
    Coordinateur du Comité de soutien

    Le 18.12.2011

  • Pour la reconnaissance de la Palestine en tant que membre de l’Onu

     

    Lettre ouverte adressée au Président de la République
    La LDH appelle le gouvernement français, l’Union européenne et ses Etats membres à soutenir de leur vote la reconnaissance par les Nations unies de l’Etat de Palestine.

     

     

    Monsieur le Président,

    Plus de soixante ans après l’adoption d’un plan de partage de la Palestine, si l’Etat d’Israël a été effectivement créé, l’Etat palestinien n’existe toujours pas. Les différentes résolutions des Nations unies sont restées lettres mortes et le peuple palestinien, en Cisjordanie comme à Gaza, continue à supporter occupation et blocus. La colonisation israélienne ne s’est jamais arrêtée, même pendant la période où les accords d’Oslo ont été appliqués. Aujourd’hui, contre toute légalité internationale, le Golan est passé sous souveraineté israélienne, des pans entiers de la Cisjordanie sont de fait annexés et les quartiers palestiniens de Jérusalem sont rongés par une colonisation rampante parce qu’Israël a fait de cette ville sa capitale exclusive, là aussi au mépris du droit.

    Dans quelques jours, l’Assemblée générale des Nations unies sera saisie d’une demande de reconnaissance de la Palestine en tant que membre de l’ONU. Cette reconnaissance ne permettra pas à elle seule de résoudre le conflit actuel ni de faire cesser l’occupation israélienne. En même temps, elle permettra de réaffirmer ce qui tend à être oublié : le droit des Palestiniens à un Etat souverain dans des frontières aussi sûres et reconnues que celles de l’Etat d’Israël.

    Cette reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat, membre de la communauté internationale, permettra surtout de restituer aux négociations leur point de départ : les frontières de 1967, et non la politique d’annexion de fait suivi depuis plus de soixante ans par les différents gouvernements israéliens.

    S’insérant dans l’immense revendication démocratique qui se lève partout dans la région, la reconnaissance d’un Etat palestinien fera des représentants du peuple palestinien des acteurs de plein droit de la communauté internationale, avec les mêmes droits mais aussi avec les mêmes responsabilités et ouvre de nouvelles possibilités en faveur de la paix.

    Nous appelons le gouvernement français, l’Union européenne et ses Etats membres à soutenir de leur vote la reconnaissance par les Nations unies de l’Etat de Palestine.

    Nous vous informons que cette lettre sera rendue publique.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.

    Pierre Tartakowsky

     

    jpg_QI_28_mur_et_colonies_Cisjordanie.jpg

     

  • Jaffa, la Mécanique de l'Orange

    Mardi 31 Mai: ciné-débat d'Attac08 à 20 h au cinéma "le Métropolis"

    avec

    "Jaffa, la Mécanique de l'Orange"

    A l'issue de la projection, un débat sera proposé, débat avec Thierry Rendamme et Patrick Pipet, membre et président de l'Association France Palestine Solidarité de Reims.

     

     

    Jaffa, l’une des plus anciennes villes du monde, était aussi l’une des villes les plus prospères et les plusJaffa---La-mecanique-de-l-orange.png peuplées de Palestine. Avec ses orangeraies déployées à perte de vue, elle fournissait du travail, depuis la cueillette du fruit jusqu’à sa préparation pour l’exportation, non seulement aux Palestiniens
    mais aussi à des ouvriers venus d’Egypte, de Syrie, du Liban.
    En 1948, plus de 4 000 bombes tombent sur Jaffa. Sur les 85 000 Arabes qui y vivaient, il ne va plus en rester que 3 000. Le gouvernement israélien confisque les orangeraies et s’approprie l’orange de
    Jaffa, qui est devenue le symbole des produits de la colonisation.
    Images d'archives et témoignages à l'appui, le réalisateur et écrivain Eyal Sivan se propose de revenir, dans ce documentaire, sur l'histoire des oranges de Jaffa, un symbole fort et commun aux peuples juif et palestinien.

     

  • Un bateau français pour Gaza

    Communiqué des Alternatifs

    Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens(CNPJDPI), et la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, conformément à leurs chartes respectives, lancent l’initiative :
    UN BATEAU FRANCAIS POUR GAZA
    Nous nous associons à l’initiative pour briser le siège illégal de la bande de Gaza, au nom du droit et de la justice.

     

    bateaugaza-29b6e.jpg

     

    En nous engageant dans cette voie pacifique, nous voulons aujourd’hui :

    • Dénoncer et briser le siège israélien de Gaza
    • Promouvoir et faire respecter le droit international
    • Répondre à la crise humanitaire que subissent un million et demi de Palestiniens de Gaza

     

    Un bateau français pour Gaza, un acte citoyen !

    • Parce que nous refusons de voir 1 million et demi de personnes sous blocus ;
    • Parce que la communauté internationale doit imposer la levée totale du blocus de Gaza ;
    • Parce que nous n’acceptons pas que nos États se contentent de paroles jamais suivies d’actes ;
    • Parce que la première Flottille de la liberté a montré qu’une action citoyenne peut rompre le mur de l’indifférence.

     

    60 associations, syndicats et partis politiques, avec le soutien d’élus et de personnalités publiques, enverront un bateau au printemps 2011 aux côtés de bateaux d’une vingtaine de pays.

    arton642-23a2c.jpgSignataires du collectif national pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens.
    Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - Alliance for Freedom and Dignity (AFD) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugies Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence - Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) - Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) - Confédération Générale du Travail (CGT) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - Le Mouvement de la Paix - Les Alternatifs - Les Femmes en noir - Les Verts / Europe-Écologie - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Liberty (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Organisation de Femmes Egalité - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Communiste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - Union syndicale Solidaires

    Signataires de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
    Membres : Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association pour les jumelages entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF) - CEDETIM/IPAM - Cimade - Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement – Terre Solidaire (CCFD - Terre Solidaire) - Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient (CVPR-PO) - Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Comité Pays de Loire Gaza Jérusalem Méditerranée - Génération Palestine - Ligue Internationale des Femmes pour la paix et la liberté - section française (LIFPL) - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement International de la Réconciliation (MIR) - Pax Christi France - Terre des Hommes France - Union Juive Française pour la Paix (UJFP).
    Observateurs : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France) - Afran Saurel - Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH) - Centre de Recherche et d’Information sur le Développement (CRID) - Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Paix - Strasbourg - Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne (GAIC) - SIDI
    Autres signataires : Collectif Lyonnais pour la Palestine, Coalition contre Agrexco, Corsica Palestine

     

    pour faire un don en ligne secure.mrap.fr/Un-bateau-pour-Gaza.html

     

     

  • La LDH et le conflit israelo-palestinien

     

     

    S'il existe un domaine où un jugement ne peut se contenter d'une analyse rapide, c'est bien la situation au Moyen-Orient. Voici une tribune de Jean-Pierre Dubois, président de la LDH, publiée le 8 avril 2010 dans Libération



    Aujourd’hui comme hier, le conflit israélo-palestinien projette sur la société française un halo de passions, de solidarités et de colères. Toutes ne servent pas la solution juste de ce conflit et certaines mettent parfois gravement en danger les principes que nous avons en partage. Comment sortir de la confusion, comment agir, assurer, enfin, la victoire du droit sur le fait ?

    On a vu une ministre de la République, « ministre du droit » qui plus est, critiquer devant ses amis du Crif une campagne de boycott, et parler de « produits casher » pour désigner les « produits des colonies illégales d’Israël ». De tels propos nourrissent la confusion entre religieux et politique et de fait, légitiment une ethnicisation du politique.

    manifestation-palestine08.jpgDes aveuglements symétriques poussent d’autres acteurs politiques ou communautaires à ne plus distinguer les peuples des gouvernements, imputant à l’ensemble des Israéliens la politique criminelle du gouvernement Netanyahu… ou à l’ensemble des Palestiniens les crimes du Hamas. Certes, ceux qui ont ordonné ou commis les crimes de guerre établis, au nom de l’Onu, par le rapport Goldstone ont été légitimés par des élections libres. Et ce fait interdit d’envisager la moindre perspective de paix en les excluant d’une négociation.

    Mais ces assimilations opposent la colère à la colère, la négation à la négation ; elles conduisent à la folie et au meurtre de masse. Dans ce contexte, l’alternative laïque d’un Etat de Palestine démocratique, multinational et non religieux dans lequel athées, chrétiens, juifs et musulmans cohabiteraient égaux en dignité et en droits n’est qu’un rêve. Un rêve qui serait rapidement submergé par les fantasmes de disparition de l’Autre, par la « purification » du territoire par la force.

    Faut-il alors se résigner à un avenir de sang et de terreur pour tous, y compris pour ceux qu’enivre l’actuelle supériorité militaire et financière d’Israël ?

    Notre conviction est qu’il faut tenir bon sur les principes de la justice et du droit. Même si la tâche est rude. Car nous sommes au plus noir d’une histoire sombre depuis des décennies, celle d’un peuple sur lequel l’Europe s’est déchargée de sa mauvaise conscience ; ceux qui fuyaient la « destruction des Juifs d’Europe » ont construit leur Etat-refuge autour du rêve millénaire de « l’an prochain à Jérusalem ». Nul ― et les Européens moins que tout autre ― n’a le droit d’oublier ce contexte effroyable. Mais Jérusalem n’était pas vide, la Palestine n’était pas un désert préservé inhabité et deux peuples devaient trouver un foyer national. On sait la suite ; le rêve des uns s’est nourri du cauchemar des autres, chaque jour davantage.

    Chacun sait ― citoyens, Etats comme gouvernements ― qu’aucun des deux peuples ne pourra rejeter l’autre ni à la mer, ni au désert. Mais nous laissons, par notre inertie, l’irréparable s’accomplir. Nous laissons les gouvernants israéliens briser tout espoir d’un Etat palestinien digne mur-israel-palestine_76.jpgde ce nom, détruire systématiquement toute ébauche de société palestinienne viable ; enfermer, coloniser, morceler, asservir. Les Etats-Unis financent cette violence, l’Europe en achète les fruits.

    Ce faisant, l’Europe dément quotidiennement ses propres discours sur les valeurs humanistes de l’Union ; elle se fait complice des fossoyeurs de l’avenir commun. Car cet avenir n’est pas seulement désespérant pour les Palestiniens abandonnés de tous : que sera dans dix ans un Etat d’Israël hérissé de murs et de missiles antimissiles, devenu le symbole universel de la loi du plus fort, du reniement répété de la parole donnée et de la dernière expression historique de l’oppression coloniale ? Croit-on qu’une démocratie déjà gravement malade résistera indéfiniment à la banalisation de l’injustice et, désormais, même des crimes de guerre ?

    Sauf à nous laisser contaminer par le cynisme des actuels gouvernants israéliens, nous ne pouvons continuer à détourner les yeux. Mais comment agir sans ajouter la rage à la rage et l’injustice à l’injustice ? D’abord en refusant d’assimiler les peuples et leurs gouvernants. Les Israéliens ne se confondent pas plus avec Benyamin Netanyahu ou Avigdor Lieberman que les Palestiniens ne s’identifient avec les dirigeants du Hamas. Ensuite en veillant à soutenir celles et ceux qui, au sein de la société israélienne, continuent à se battre courageusement pour que le nom d’Israël ne devienne pas synonyme d’oppression. Enfin, en sanctionnant ceux qui violent la légalité internationale. Il nous faut rappeler, fermement, que les territoires occupés, tous les territoires occupés depuis plus de quarante ans le sont illégalement ; que Jérusalem n’est pas plus la « capitale éternelle et indivisible d’Israël » que le Koweït n’était la 19e province de l’Irak de 1990 ; que chaque colonie devra être évacuée, que chaque territoire devra être restitué, que chaque morceau du mur déclaré illégal par la Cour internationale de justice devra être détruit.

    Tout simplement parce que la loi du plus fort doit plier devant le droit commun de l’humanité.

    territoire_palestinien_morcelle.jpgParler, même fermement, ne suffit pas. Il faut des actes qui sanctionnent la colonisation, particulièrement au plan économique. Il faut rendre l’exploitation des terres annexées et de ceux qui en ont été spoliés plus coûteuse que ce qu’elle rapporte.

    Boycotter, donc, les produits des entreprises coloniales ? Difficile, car le gouvernement israélien en dissimule systématiquement l’origine. Boycotter alors tous les produits israéliens, puisque ce serait « cela ou rien » ? Ce serait confondre Israël et ses colonies, c’est-à-dire faire exactement le jeu des partisans du « Grand Israël » en entrant dans leur logique. Et ce serait aussi alimenter les tentatives d’assimilation de toute critique de l’Etat d’Israël à de l’horreur de l’antisémitisme. Confondre le combat contre les gouvernants avec le boycott de toute une société, ce serait nourrir l’amalgame entre boycott des produits israéliens et « boycott des Juifs », amalgame que certains nourrissent sans scrupules. L’effroyable lapsus de la ministre française de la Justice, venant après les accusations aussi injustes qu’insultantes d’ « incitation à la discrimination raciale » dirigées contre des militants et notamment contre une adhérente de la LDH, témoigne déjà d’une légitimation par les plus hautes autorités de l’Etat de cette dérive vers une « importation ethnicisante » du conflit israélo-palestinien. Nous devons nous en garder comme de la peste.

    La Ligue des droits de l’Homme n’a, dans cette affaire comme en toute autre, qu’un seul « camp » : le camp du droit.

    C’est pourquoi elle appelle aujourd’hui tous les citoyens à exiger des autorités françaises qu’elles le fassent respecter. Il leur revient de refuser le « traitement préférentiel » ― accordé aux produits israéliens par l’Union européenne ― à toute importation de produits « coloniaux » ou même de produits dont il n’est pas indiscutablement établi qu’ils ne sont pas les fruits de l’oppression coloniale. C’est non seulement possible, c’est légal : la Cour de justice de l’Union européenne vient, dans un arrêt du 25 février 2010, de donner raison aux autorités du port de Hambourg qui ont pris cette décision.

    oppression-in-palestine.jpgL’Europe est aujourd’hui le premier partenaire commercial d’Israël : si les Etats membres de l’Union suivent l’exemple des autorités de Hambourg, la loi sera dite et les exploiteurs des territoires occupés devront bien l’entendre.

    La LDH appelle donc à élargir cette campagne aux dimensions de toute l’Union européenne. Elle appelle à cesser toute complicité même passive avec la colonisation, et à faire enfin appliquer l’article 2 de l’accord d’association entre l’Union et Israël qui fait du respect des droits de l’Homme la condition des relations commerciales privilégiées qu’il institue. Elle appelle à la sanction de tous les crimes de guerre dont le rapport Goldstone a établi l’existence à la demande de l’Onu, que ces crimes aient été commis par l’armée israélienne, par le Hamas ou par quelque autre criminel que ce soit.

    Elle appelle enfin à la mobilisation internationale pour que l’Etat palestinien promis par la communauté internationale il y a déjà dix-sept ans voie enfin le jour, dans l’intégralité des territoires volés aux Palestiniens il y a déjà quarante-trois ans, afin que cesse une des plus anciennes injustices qui font injure au droit international.

    Il y a cent douze années, face à l’antisémitisme d’Etat que révélait l’affaire Dreyfus naissaient d’une part le projet sioniste de Theodor Herzl, d’autre part la mobilisation universaliste qui créait la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen. La naissance d’Israël a donné corps au premier ; ne laissons pas la lâcheté et la haine le défigurer en oubliant les exigences du second de ces deux projets. Parce qu’il n’est pas d’avenir humain à Jérusalem hors de la coexistence de deux Etats viables pour deux peuples égaux en droits, la LDH reste fidèle au refus de l’injustice qui l’a fait naître. Ni pro-israélienne ni pro-palestinienne, encore moins « pro-casher » ou « pro-halal », elle campe du côté du droit, de l’égalité et de l’universalité des droits de l’Homme. De grands mots ? Il ne tient qu’à nous d’en faire de grands actes. L’injustice ne durera que tant que nous la tolèrerons.

  • Une paix imposée au Proche-Orient ?

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    Voici un lien vers un article intéressant sur la paix possible (souhaitée ?) entre Israel et les Palestiniens.


  • L'occupation au quotidien

    Voici un dossier d'Amnesty International sur les violences dont sont victimes les Palestiniens dans les territoires occupés.

    Voir le dossier complet.

     

    Plus de 280 habitants des villages de Ras al Ahmar et Hadidiya en Territoires occupés palestiniens sont menacés ou subissent des démolitions de leurs maisons, des expulsions forcées et n’accèdent pas à leur eau.

    Le 4 juin 2009, l’armée israélienne a démoli les maisons et les enclos pour animaux de 18 familles palestiniennes (composées de plus de 130 demolition_hadidiya2_300_200.gifpersonnes, dont de nombreux enfants) dans le village de Ras al Ahmar, situé dans la région de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé.


    Elle a confisqué le réservoir d’eau dont les villageois sont dépendants, ainsi que le tracteur et la remorque qu’ils utilisent pour rapporter l’eau jusqu’au village.
    Les habitants de Ras al Ahmar sont désormais privés de logement et de source d’eau, alors que les températures locales sont actuellement élevées.

    Il existe un puits près du village, mais seuls les colons israéliens sont autorisés à s’en servir. Pour survivre, les villageois ont besoin de leur tracteur et de leur remorque pour pouvoir rapporter de l’eau de diverses sources, dont certaines sont situées à 20 kilomètres du village.

    Cinq familles vivant dans un village voisin, Hadidiya, sont également menacées d’être expulsées de manière imminente et au moins 12 autres contestent des ordonnances d’expulsion et de démolition devant un tribunal militaire israélien, avec peu de chances d’obtenir gain de cause.
    Au total, plus de 150 personnes, dont la plupart sont des enfants, risquent de perdre leur maison et d’être contraintes de quitter la région.




    Certaines de ces familles ont vu leur maison démolie à plusieurs reprises ces dernières années, et toutes vivent dans la crainte d’être de nouveau déplacées car l’armée israélienne a intensifié les efforts qu’elle mène depuis plusieurs décennies afin de forcer la population palestinienne à évacuer de larges zones de la vallée du Jourdain, région qu’elle a qualifiée en majeure partie de «zone militaire fermée».
    Elle prive ces villageois d’accès à l’eau, restreint encore davantage leur liberté de mouvement et met en péril leurs moyens de subsistance en confisquant leurs animaux.
    À la suite des précédentes démolitions, les familles ont reconstruit leur logement sur place ou à proximité, mais il leur est désormais de plus en plus difficile de survivre dans la région.


    INFORMATIONS GÉNÉRALES



    Même s’ils sont très isolés, les villageois sont déterminés à rester dans la région où ils demolition_hadidiya3_300_200.gifvivaient déjà bien avant l’annexion des territoires palestiniens occupés par l’armée israélienne en 1967.
    Ils se réjouissent de la solidarité et des pressions internationales sur les autorités israéliennes pour protester contre les démolitions.
    Toutefois, au fur et à mesure que l’attention internationale se détourne d’eux, la menace à laquelle ils doivent faire face se fait plus vive, d’où l’importance d’intervenir aujourd’hui une nouvelle fois en leur faveur.

    Depuis de nombreuses années, l’État d’Israël mène une politique de démolition discriminatoire d’habitations qui a permis l’établissement de dizaines de colonies israéliennes (illégales aux termes du droit international) sur les territoires palestiniens occupés.
    Les Palestiniens, eux, se voient confisquer leurs terres et refuser des permis de construire, tandis que leurs maisons sont détruites.
    Les terrains rendus ainsi disponibles sont souvent utilisés pour bâtir des colonies israéliennes illégales. Le droit international interdit en effet à une puissance occupante d’installer ses propres citoyens sur le territoire qu’elle occupe.
    Les Palestiniens, et en particulier les villageois de la vallée du Jourdain, subissent des pressions très fortes. Une grande partie de la vallée du Jourdain, dans la Cisjordanie occupée, est aujourd’hui considérée comme une «zone militaire fermée» par l’armée israélienne ou occupée par quelque 36 colonies israéliennes.