Les chiffres publiés ce jour du nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi font apparaître une baisse importante en catégorie A ( moins 60 000 par rapport au mois de février, soit une baisse de 1,7 %). De quoi rendre optimiste la ministre de tutelle. Elle écrit dans son communiqué de presse :"Cette baisse du nombre de demandeurs d’emploi sans activité est le résultat de l’amélioration graduelle de l’activité économique qui s’est déjà traduite par une reprise des créations d’emploi en 2015, grâce notamment aux effets du Pacte de responsabilité et de solidarité."
La prudence reste de mise, et nous répétons à longueur d'année qu'une tendance réelle ne peut pas être validée sur un seul mois. D'autant qu'une lecture attentive des données de la DARES montre des chiffres moins favorables dans le détail. Voici la situation mensuelle des entrées et des sorties des listes de Pôle Emploi :
En France métropolitaine, le nombre moyen d'entrées en catégories A, B, C des trois derniers mois augmente de 0,4 % par rapport à la moyenne des trois mois précédents (+1,6 % sur un an).
Sur trois mois, les entrées pour fin de contrat à durée déterminée (–2,9 %) et autre cas (–3,4 %) sont en baisse. Les entrées pour licenciement économique sont stables. Les entrées pour fin de mission d'intérim (+5,3 %), autre licenciement (+2,1 %), démission (+10,4 %), première entrée (+16,5 %) et reprise d'activité (+9,2 %) sont en hausse.
Ce trimestre, le nombre d'entrée sur le listes de Pôle Emploi continue d'augmenter
En France métropolitaine, le nombre moyen de sorties de catégories A, B, C des trois derniers mois augmente de 536 000(5,1 %) par rapport à la moyenne des trois mois précédents (+8,9 % sur un an).
Sur trois mois, les sorties pour reprise d'emploi déclarée 100 000 (+1,4 %), entrée en stage 49 000 (+9,3 %), arrêt de recherche (+1,0 %), cessation d'inscription pour défaut d'actualisation 225 000 (+8,3 %), radiation administrative 43 000(+2,3 %) et autre cas (+0,7 %) sont toutes en hausse.
La baisse est donc la conséquences d'une augmentation forte des sorties. Mais parmi les causes de sortie, la reprise d'emploi est très minoritaire par rapport aux radiations, défauts d'actualisation et entrées en stage.
Il faut donc relativiser la baisse de ce mois, et reprendre l'explication de Myriam El Khomri pour la hausse du mois précédent : "Cette augmentation s’explique en très grande partie par la bascule en catégorie A de personnes déjà inscrites à Pôle emploi mais qui exerçaient une activité (catégories B et C) les mois précédents."
En effet ce mouvement de bascule se retrouve en mars, mais en sens inverse. En catégorie A la baisse est de 60 000 et en catégorie B et C la hausse est de 51 300.
Voici les chiffres officiels pour la France et la Région :
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