Communiqué de la Confédération Paysanne le 09.11.2024
La crise agricole est toujours d'actualité : la Confédération paysanne continue d’exiger un revenu pour tous les paysan·nes et une répartition juste des soutiens publics. La diminution du budget dédié à l’agriculture dans le projet de loi de finances porté par le gouvernement s’accompagne d’un transfert massif de financements. Il est inacceptable de sacrifier le revenu des paysan·nes engagé·es dans les pratiques agricoles les plus vertueuses, pour financer de nouvelles exonérations fiscales et sociales bénéficiant à l’agro-industrie et aux plus grosses fermes.
Les crédits de la mission agriculture doivent être réorientés pour soutenir les pratiques agronomiques favorables au climat, à la qualité de l'eau et de l'air, à la fertilité des sols et à la biodiversité. Un rééquilibrage a été entamé par la Commission des finances de l'Assemblée nationale, qui a adopté de nombreux amendements portés par la Confédération paysanne.
Nous appelons le Premier ministre, M. Barnier et la Ministre de l'agriculture, Mme Genevard, ainsi que l'ensemble des parlementaires, à continuer dans cette direction : rétablir les budgets de la planification écologique, en priorité ceux dédiés à la stratégie de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, au pacte en faveur des haies et au plan protéines.
L'agriculture biologique mérite un programme de soutien exceptionnel pour faire face à la crise actuelle et éviter une régression des surfaces en bio : nous demandons une aide de 15 000€ par ferme, et a minima la reconduction de l'aide d'urgence bio mise en place en 2024. De plus, l'ensemble des paysan·nes qui le souhaitent doivent pouvoir signer un contrat MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques). Les crédits actuels doivent donc être renforcés pour ouvrir la contractualisation à de nouvelles fermes tout au long de la programmation PAC*, soit jusqu'en 2027.
Dans l'attente d'une réorientation de la PAC*, nous avons obtenu en 2023 une revalorisation de 150 millions d'euros pour les MAEC et une rallonge budgétaire pour les aides d'urgence bio. Nous mettons la pression pour accélérer le paiement des aides PAC* (bio et MAEC) après des retards inacceptables. La Confédération paysanne continuera à soutenir les paysan·nes qui relèvent les défis environnementaux et climatiques et n'en peuvent plus d'être traité·es comme les « dernières roues du carrosse ».
Blocage d'une plateforme de grande distribution à St-Just dans l'Ain