Extraits de l'article de Moran Kerinec pour Reporterre
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Dès ses premiers mois au pouvoir, Laurent Wauquiez a choisi de ne pas renouveler les conventions pluriannuelles établies avec France Nature Environnement (FNE). Exit les subventions dédiées à l’éducation à l’environnement des écoliers et au projet Sentinelles de la nature (braconnages et dépôts sauvages). Près de 50 salariés de FNE ont été licenciés suite à ces coupes.
Les fonds régionaux ont été réorientés en faveur de la Fédération régionale des chasseurs. En contrepartie, les chasseurs ont la charge de veiller au respect de la biodiversité, d’entretenir les trames vertes et bleues, et de sensibiliser les écoliers à l’environnement, avec des activités telles que des pistages d’animaux chassables.
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Le passage de flambeau à Fabrice Pannekoucke, jusqu’ici discret vice-président à l’agriculture, n’augure aucun changement de cap. Pourfendant « l’écologie punitive » qu’il résume à « la décroissance », le nouveau président de région affirme que la transition écologique repose sur « de grands projets d’infrastructures comme le Lyon-Turin ».
Dans l’opposition, le nouveau venu est observé avec une retenue prudente. « C’est une façon d’éteindre les projecteurs sur la région Auvergne-Rhône-Alpes avec quelqu’un de peu connu », juge Maxime Meyer, le coprésident du groupe écologiste. Chez les socialistes, Najat Vallaud-Belkacem espère ainsi « tourner la page » de Laurent Wauquiez et de sa gouvernance « violente, clientéliste, opaque ». Élu communiste du Puy-de-Dôme, Boris Bouchet abonde sans se faire d’illusion : « On espère un changement de style, mais la main invisible de Laurent Wauquiez sera toujours là. »
Fabrice Pannekoucke et Laurent Wauquiez, le 5 septembre 2024. - © Moran Kerinec / Reporterre