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Gaz et pétrole : le Royaume-Uni en veut toujours plus

Extraits de l'article de Reporterre du 01.08.2023

La Méditerranée brûle, l’océan Atlantique bout, la surface de la banquise dégringole, et… l’Europe s’enferre dans les énergies fossiles. Le gouvernement britannique a promis, lundi 31 juillet, d’accorder des « centaines » de nouvelles licences d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord.

Ce projet, présenté comme un moyen d’accroître l’indépendance énergétique du pays dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine, met en péril l’avenir du climat. La neutralité carbone ne pourra en effet pas être atteinte en 2050 si l’humanité développe et exploite de nouveaux champs pétroliers et gaziers, montrait l’Agence internationale de l’énergie dans un rapport daté de 2021.

Emplois, prix et dépendance à la Russie

« Certaines personnes pensent que la meilleure manière de protéger notre environnement est d’abandonner le pétrole et le gaz britannique. Mais ça n’a aucun sens », a déclaré le premier ministre (conservateur) Rishi Sunak dans une vidéo pour le tabloïd The Sun. À le croire, la production d’énergies fossiles au large de l’Écosse serait presque une mesure écologique, dans la mesure où elle éviterait d’importer du gaz venant « de l’autre bout du monde ».

Le dirigeant du parti Conservateur, qui expliquait ce weekend vouloir lutter contre le changement climatique de manière « proportionnée et pragmatique », justifie également cette décision par la nécessité de réduire la dépendance du Royaume-Uni à des pays « hostiles » comme la Russie, de protéger des « milliers » d’emploi, et d’éviter une envolée des prix de l’énergie.

« De l’huile sur le feu climatique »

Cet argumentaire ne tient pas debout, selon Mike Childs, des Amis de la Terre Royaume-Uni. Dans un communiqué de presse, il estime que ces nouvelles licences ne feront que « mettre de l’huile sur le feu climatique », sans améliorer l’indépendance énergétique du pays. Ces combustibles fossiles seront en effet « vendus sur des marchés internationaux, et non réservés à un usage britannique », dénonce-t-il.

Pour Lorette Philippot, des Amis de la Terre France, cette annonce est « une très mauvaise nouvelle » : « Ça va à l’encontre de tout ce que dit la science depuis des années », dit-elle. Outre l’Agence internationale de l’énergie, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a mis en garde, dans son rapport de 2023, contre le développement de nouveaux projets pétroliers ou gaziers.

Si elles ne sont pas fermées de manière anticipée, les infrastructures d’énergies fossiles existantes ont déjà de très grandes chances d’exploser le budget permettant de rester sous la limite des 1,5 °C de réchauffement, indiquaient les scientifiques. En ouvrir de nouvelles atomiserait ces espoirs déjà bien maigres.

(...)

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