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Retraites : après une « première victoire », inscrire le mouvement dans la durée

Extraits de l'article de Politis

« Un raz-de-marée », une mobilisation « hors-norme », « puissante », qui a « dépassé nos ambitions ». Les mots manquaient presque aux différents représentants syndicaux après une journée de manifestations contre la réforme des retraites qui a rassemblé entre 1,12 millions de personnes (selon le ministère de l’Intérieur) et « plus de deux millions » (selon les syndicats) partout en France. 

Des chiffres importants qui dépassent – déjà – ceux de la contestation contre la précédente réforme des retraites fin 2019. C’est donc ravis que les représentants des organisations professionnelles se sont présentés devant la presse, peu après 19 heures ce jeudi 19 janvier, dans les locaux de Solidaires, dans le 10e arrondissement parisien pour annoncer les prochaines échéances du mouvement.

Face à la cinquantaine de journalistes présents, les syndicats et les organisations de jeunesse ont continué à jouer la carte de l’unité. Dans un communiqué commun, ils appellent à une « nouvelle journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles le 31 janvier ».

D’ici à là, ils « invitent la population à signer massivement la pétition, et appellent à multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire ». « L’idée est de construire un processus de mobilisation qui fasse flancher le gouvernement. L’intersyndicale est soudée pour qu’on atteigne cet objectif », confie Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT.

(...)

Faire céder le gouvernement

« Il faut inscrire ce mouvement dans la durée et le faire monter en puissance pour qu’il soit massif, majoritaire et populaire », souligne Catherine Perret. « L’enraciner sur plusieurs semaines », abonde Murielle Guilbert, co-secrétaire national de Solidaires. Car tous, aussi, savent qu’il faudra plus qu’une journée de mobilisation pour faire flancher un gouvernement qui, à ce stade, ne cède pas d’un pouce.

En déplacement en Espagne, Emmanuel Macron a ainsi réaffirmé sa volonté de faire passer cette – sa – réforme des retraites, rappelant qu’il avait été élu « il y a quelques mois seulement » sur ce programme. « Cet argument n’est pas bon. Cette réforme n’a quasiment pas été débattue pendant la campagne présidentielle », rappelle Marylise Léon.  

« Voir autant de monde faire grève, se mobiliser partout dans le pays, malgré la période d’inflation, ça montre qu’on touche à un sujet fondamental et sensible pour les Français » note Murielle Guilbert.  « Ça fait des mois qu’on les prévient : « Reculez l’âge de départ à la retraite et ce sera l’explosion sociale. » Cette première journée est un camouflet sans nom pour ce gouvernement qui n’arrêtait pas de nous dire que la mobilisation allait faire « pschitt » », raille Simon Duteil qui rappelle « que plus d’un ont finalement cédé face à la colère sociale »

Ce mouvement sera-t-il assez puissant pour faire céder celui d’Elisabeth Borne ? Seules les prochaines semaines le diront. À ce stade, selon la CFDT, aucune discussion n’a été engagée entre le gouvernement et les organisations syndicales.

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L'intersyndicale, la plus large depuis très longtemps, s'est affichée unie au départ de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites d'Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, le 19 janvier 2023 à Paris.
© Michel Soudais

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