Communiqué de Greenpeace le 18.06.2020
Il faut interdire la publicité liée aux énergies fossiles, à leurs produits et services. C’est une nécessité pour se donner une chance de contenir le dérèglement climatique. Les entreprises polluantes arrêteront alors de dépenser des milliards pour nous inciter à voyager en avion ou acheter des voitures, au-delà de nos besoins, et au-delà des ressources de la planète. Problème : pour Aurore Bergé, députée LREM, « soutenir la publicité est une mesure d’urgence et de relance ». Voyons cela !
Publicité : pourquoi elle nuit au climat ?
La publicité commerciale façonne nos envies : elle crée des valeurs artificielles, où l’achat et la consommation sont associés à la réalisation de soi et au plaisir. Voyager en avion est ainsi synonyme de légèreté et d’évasion, alors que c’est un mode de transport (très) polluant. Quant aux voitures, les publicités pour des SUV, innombrables en ce moment, célèbrent un asphalte lisse au milieu d’une zone déserte, sur lequel la voiture révèle le suréquipement dont elle est bardée. Un véritable appel à l’aventure et à la performance… bien loin de la pollution, des bouchons et des limitations de vitesses qui rythment le quotidien des automobilistes.
En associant des produits nocifs pour le climat à des expériences faussement exaltantes, la publicité masque la réalité du réchauffement climatique, et nous incite à l’aggraver. Biodiversité et humanité sont en danger. Pas demain, mais dès aujourd’hui. Des milliards de vies sont déjà menacées par l’emballement du climat.
Énergies fossiles : il faut une loi Évin Climat
Les secteurs automobile, aérien et des énergies fossiles ont dépensé plus de 5 milliards d’euros en France en 2019 dans des opérations de publicité. Dans la rue, les médias ou sur internet, ces secteurs remplissent l’espace public de publicités qui formatent notre imaginaire collectif. Il est insensé de demander aux individus de faire attention à l'environnement, tout en laissant les industriels dépenser des milliards pour les inciter à détruire la planète par leur consommation.
En 1991, la loi Évin a encadré la publicité pour l’alcool et le tabac pour protéger notre santé. Aujourd’hui, la France doit interdire les publicités liées aux industries fossiles pour préserver notre climat. Les citoyen·nes ne doivent plus faire leurs choix de consommation sous influence d’une publicité faussement positive, créée par les marques des secteurs les plus climaticides.
Exigeons l’interdiction de la publicité climaticide
Notre récent sondage a montré que 65 % des Français·es sont favorables à une interdiction des publicités aux marques qui contribuent au changement climatique. Le message citoyen à l’endroit des classes politiques est clair : le modèle néolibéral, où les intérêts privés passent avant l’intérêt général, est incompatible avec l’urgence climatique. Pour mettre fin à la consommation excessive de produits climaticides, il faut commencer par en interdire la publicité. C’est une décision pragmatique à laquelle Greenpeace appelle dans un rapport aux côtés de Réseau Action Climat et Résistance à l’Agression Publicitaire.
C’est aussi la demande des militant·es de Greenpeace Paris et RAP et qui ont fait leur retour dans la rue ce jeudi 18 juin pour demander une loi Evin Climat.
Et vous aussi, vous pouvez agir, en parlant autour de vous du rôle dévastateur de la publicité pour le climat et notre cerveau :
Agissez dans la rue
Imprimez l'affiche "Cette pub pollue notre climat et notre cerveau" et scotchez-la sur les publicités climaticides que vous croiserez pour sensibiliser autour de vous.
Agissez en ligne
Sur mobile, utilisez notre filtre Instagram "Cette pub pollue notre planète et notre cerveau" et partagez votre story en mentionnant le compte @greenpeace_france (uniquement sur mobile).