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prison - Page 2

  • La réforme pénale en période de probation

    Communiqué LDH
    Attendue depuis un an, la réforme pénale nécessitait grandeur de vue et pédagogie.

    Il est regrettable que le débat estival auquel elle a donné lieu ait été marqué par l’esprit polémique et politicien. La justice méritait mieux, particulièrement après les multiples lois sécuritaires sous la période Sarkozy.

    Il faut donc se féliciter que les derniers arbitrages présidentiels semblent ouvrir la voie à des avancées notables, dont la création d’une peine de probation, déconnectée de l’emprisonnement, n’est pas la moindre. En effet, si cette sanction est mise en application de manière lisible et avec les moyens nécessaires, elle est susceptible de favoriser une rupture d’avec le tout-carcéral. Il convient de même31796481.jpg de se féliciter de l’abrogation des peines planchers et de la révocation automatique des sursis simples, qui participent de cette même volonté.

    La mise en place d’un examen automatique au deux tiers de la peine, afin de limiter les sorties sèches, constitue de même un progrès incontestable.

    En attendant de prendre connaissance du futur projet de loi, il faut toutefois s’inquiéter du silence autour de grands enjeux tels que la disparition de la rétention de sûreté, ou encore de la réhabilitation du droit pénal des mineurs. Il est tout autant regrettable que la réforme n’envisage pas de transformer certains délits en contraventions, ou, allant plus loin, de dépénaliser certains comportements qui constituent plus de simples manquements à la discipline sociale que des hostilités déclarées à des valeurs sociales fondamentales.

    Le débat parlementaire devra nourrir ce projet afin de lui donner la force et l’ambition essentielles à sa réussite. C’est ce à quoi la Ligue des droits de l’Homme invite les parlementaires, tout en pressant le gouvernement de ne pas attendre et d’inscrire au plus vite ce chantier à l’ordre du jour de la représentation nationale.

  • Le problème de la récidive, c’est que la prison n’est pas la solution !

    Communiqué LDH
    Les 14 et 15 février, la Conférence de consensus sur la prévention de la récidive a permis à l’ensemble des parties prenantes – magistrats, avocats, policiers, chercheurs – de faire le constat unanime de la faillite de cette politique de l’ultra-« sécuritaire » et du tout-carcéral.

    La Commission nationale consultative des droits de l’Homme, dans son avis rendu le 21 février, et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, notamment dans son dernier Rapport paru le 25 février, ont pleinement confirmé cette évaluation et la nécessité de rompre avec ce cercle vicieux par lequel des gouvernants ont en réalité entretenu ce qu’ils prétendaient combattre.


    Depuis de trop longues années, en France, les lois « sécuritaires » s’empilent les unes sur les autres, cglpl.pngles prisons se remplissent jusqu’à la surpopulation et aux condamnations de la France pour traitement inhumain et dégradant… et ni le sentiment d’insécurité, ni la crainte devant les risques de récidive ne reculent, bien au contraire. On disait c’est la prison ou la récidive, et nous avons eu la prison et la récidive.

    La Ligue des droits de l’Homme considère que les constats et les propositions formulées par ces instances, appuyées sur des analyses qu’aucun observateur sérieux n’a pu contester, ouvrent la voie à une autre politique qui réduirait cette fois efficacement les risques de récidive tout en respectant les droits et la dignité de tous.

    prison-valence-cellule.jpgRompre avec l’inflation pénale et pénitentiaire sans limites raisonnables ; développer les sanctions alternatives à l’emprisonnement pour les petits délits ; en finir avec des conditions de détention contraires à la dignité humaine, qui amplifient massivement les risques de récidive ; faire des prisons des lieux de respect du droit et des droits, d’accès aux services publics et aux outils de réinsertion ; dégager les moyens d’un accompagnement effectif des fins de peine en milieu ouvert et des sorties de prison : c’est agir à la fois pour le respect des droits des personnes détenues, pour l’utilité du travail des agents du service public pénitentiaire, et aussi protéger, cette fois réellement, l’ensemble de la société contre les risques d’une récidive, dont on sait ce qui y mène si souvent aujourd’hui.

    La Garde des Sceaux le disait il y a peu : « Nos prisons sont pleines, mais vides de sens  ». La République ne peut continuer à tolérer cette situation indigne et dangereuse. La LDH demande que les pouvoirs publics mettent en œuvre sans tarder le changement qui s’impose et ne tergiverse pas sur les moyens budgétaires et humains pour un résultat tangible et donc rapide.

    Paris, le 28 février 2013

  • Prisons des Baumettes : une urgence qui date de 20 ans.

    La prison des Baumettes à Marseille est dans un tel état de dégradation que le fait de maintenir cet établissement en fonctionnement constitue un scandale officiellement reconnu.

    Depuis 1991 des rapports alarmants sont publiés tant au plan national qu'au plan européen. Une prison reçoit par définition des détenus, condamnés par la justice ou en attente de jugement. Ce qui ne leur enlève pas leur statut d'êtres humains, sensés pour la majorité retourner dans la société à un moment donné.

    Des conditions de détention respectant le minimum de la dignité humaine s'imposent à ces lieux. Un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté vient d'être rendu public en application de la procédure d'urgence, et il démontre la gravité du problème.

    Il affirme que "Après ces constats régulièrement faits depuis vingt ans, le contrôle général est amené à constater qu’en 2012 aucune amélioration substantielle n’a été apportée, en dépit des efforts des directions successives de l’établissement."

    Des photos sont jointes au rapport, elles démontrent à ceux qui parlent de prison 4 étoiles qu'ils sont dans un déni de réalité.

    Il existe malheureusement d'autres secteurs qui ont connu des évolutions presque identiques. Mais souhaite-on faire des ces prisonniers des personnes encore plus marginalisées ou faire du temps de l'incarcération le début d'un retour à la vie sociale quand cela est possible ?

    L'état des lieux engendre des violences internes (voir le rapport), on imagine bien comment en ressortent ces prisonniers après des mois ou des années .

    D'après les visiteurs européens cet établissement est probablement un des pires au niveau du continent, et ce depuis deux décennies au moins. Un pays qui se veut civilisé ne peut admettre une telle situation, d'autant que les conséquences négatives sont vécues non seulement par les détenus, mais aussi par les gardiens et au final par toute la société.

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  • Construire « 30 000 » nouvelles places de prison est un non sens humain, économique et juridique


    Texte d’Emmaüs France et d’un collectif d’organisations, dont la LDH


    Les députés examinent du 10 au 12 janvier 2012 un projet de loi dit « de l’exécution des peines ».

    images?q=tbn:ANd9GcSgTeDbDyIc_MPTCG6mrwwuCbWVFCAF8jSW8_1SBU_lm5jXxT-f6AEmmaüs France et un collectif d’organisations d’horizons très divers, organisations de la société civile et professionnels du monde judiciaire, s’oppose fermement à ce projet de loi qui prévoit entre autres de porter à 80 000 places le nombre de places de prison.

     

    Or, construire 24 397 nouvelles places de prison n’est pas la solution miracle pour lutter ni contre l’insalubrité réelle de certains anciens établissements, ni contre la surpopulation de nos prisons.
    L’objectif réel de ce projet de loi est bien de faire de la prison la peine de référence et d’incarcérer massivement, y compris des personnes condamnées à de courtes peines. Or cette logique favorise la récidive en rompant les liens sociaux et représente un coût que les gouvernants ne peuvent ignorer !


    Cette analyse argumentée, nous l’avons accompagnée de propositions concrètes que vous pouvez découvrir dans le document ci-joint, document envoyé ce jour aux députés. Nous demandons à ces derniers de porter nos propositions, à rebours de la politique sécuritaire sous-tendue par le projet de loi et au nom des valeurs qui nous sont chères.

     

    Premières organisations signataires
    l’AFC / l’ANJAP / Ban Public / la Cimade / la CGT des chancelleries & services judiciaires / la CGT justice PJJ / la CGT pénitentiaire / Citoyens et Justice / la Croix Rouge / Droit d’Urgence / Emmaüs France / FARAPEJ / la Fédération Protestante de France / la FNARS / le Genepi / la Ligue des droits de l’Homme / l’Observatoire International des Prisons / le Secours Catholique / le SNEPAP-FSU / le SNEPES-PJJ-FSU / le Syndicat de la Magistrature

  • peine de mort

    Grâce à Robert Badinter, ministre de la justice de F. Mitterrand, et à d'autres militants des droits de l'Homme, la peine de mort a été abolie en France .

    On sait depuis longtemps que cette peine n'a aucune valeur exemplaire, et qu'elle représente un châtiment particulièrement cruel . Quelque soit irlande7g.jpgle crime commis, une société ne doit pas se mettre au même niveau que le criminel . Les quelques pays au monde qui appliquent encore la peine de mort sont plus connus pour leurs atteintes au droits de l'Homme dans de nombreux domaines que dans l'obtention d'une société pacifiée, qui serait débarrassée de ses grands criminels . Il faut aussi tenir compte des erreurs judiciaires, loin d'être rares, qui prennent une tournure particulièrement tragique quand un condamné innocent a été exécuté .

    istockphoto_6000591-prison.jpgPourtant, en France, on continue à mourir en étant condamné (ou bien simplement mis en examen) . D'après "Le Monde" le chiffre de suicides en prison est considérable :

    Quatre vingt-sept détenus se sont suicidés en prison depuis le début de l'année, un chiffre qui comprend l'adolescent de 16 ans décédé lundi à Metz, a-t-on appris jeudi soir auprès de l'Administration pénitentiaire (AP).

    Un autre mineur de 16 ans, qui venait d'être transféré du quartier pénitentiaire pour mineurs de Metz-Queuleu à Strasbourg, a tenté de mettre fin à ses jours jeudi après-midi et était en début de soirée dans un état critique au CHU de Strasbourg-Hautepierre, selon un syndicaliste de l'Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap) d'Alsace-Lorraine.

    A seize ans, on peut mourir en prison dans la France d'aujourd'hui, cela mérite certainement de réfléchir sur le fonctionnement de notre justice .

  • mission humanitaire et appel d'offre

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    La Cimade  est une association dont la mission, selon l'article 1 de ses statuts  est :

    "de manifester une solidarité active avec ceux qui souffrent, qui sont opprimés et exploités et d’assurer leur défense, quelles que soient leur nationalité, leur position politique ou religieuse" .

    A ce titre elle intervient en particulier dans les centres de rétention, ce qui perturbe le ministère de l'immigration qui supporte mal que l'on puisse contrôler son action .

    Le ministère souhaite une procédure d'appel d'offre pour les organismes qui remplissent cette mission . C'est faire renter une logique de profit dans le domaine humanitaire, et à terme fera perdre toute valeur à cet accompagnement des personnes en centre de rétention .

    La Cimade proteste contre cette évolution du ministère :

    Rétention administrative : un décret qui réduit les droits des migrants et met en cause le rôle des associations

    Par un décret du 23 août 2008 et la publication le 28 de l’appel d’offres relatif au marché public de la mission d’«information, en vue de l’exercice de leurs droits, des étrangers maintenus dans les centres de rétention administrative», le ministère de l’Immigration vient de modifier profondément les conditions d’exercice des droits des étrangers en rétention administrative.

    L’existence même d’une mission associative d’aide juridique en rétention, menée par la Cimade depuis 1984, est mise en cause. Le gouvernement poursuit une logique d’enfermement et de réduction des droits des migrants, de plus en plus traités comme des indésirables, il impose le silence à ceux qui les défendent et prive d’informations les citoyens qui pourraient s’en indigner.

    Avant d’envisager les réactions nécessaires avec ses partenaires, la Cimade attire l’attention et souhaite que chacun prenne conscience de la gravité pour les étrangers comme pour l’ensemble des citoyens de ces orientations plus qu'inquiétantes.

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    L'assemblée générale de la Cimade du 04/10 envisage une riposte à ces mesures :

    04 Octobre 2008 | Communiqué de presse suite à l'Assemblée générale de la Cimade

    La Cimade est déterminée à poursuivre son action de défense des étrangers placés en rétention, mais elle refuse le morcellement de la mission en lots éclatés attribués à des prestataires de service.

    Réunie en Assemblée générale extraordinaire le samedi 4 octobre, la Cimade a réitéré sa volonté de poursuivre son action au service des migrants.

    L'Assemblée générale a donné mandat au Conseil de rechercher avec des associations et organisations non gouvernementales, les conditions permettant la mise en oeuvre d'une mission nationale cohérente assumée conjointement.

    En conséquence, la Cimade demande au ministre de l'Immigration de modifier le dispositif prévu par le décret et l'appel d'offres publiés fin août.

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  • vous êtes prévenus

    cellule-de-prison.jpgEn l'an 2000, un texte de loi a été voté, pour permettre aux prévenus de bénéficier d'une cellule individuelle en cas d'incarcération . Rappelons qu'un prévenu n'est pas encore jugé, et qu'il est donc présumé innocent . Et que la mise en détention doit être une mesure exceptionnelle . Mais ces deux règles restent plus théoriques que réelles .

    C'est en 2003 que la loi devait s'appliquer . Mais les prisons étant surpeuplées, un délai supplémentaire de 5 ans a été ajouté .

    Nous voilà en 2008, et les prisons sont encore plus surpeuplées . Le gouvernement prévoit donc un nouveau délai de 5 ans pour appliquer la mesure de l'an 2000 . C'est une façon de résoudre les problèmes tout à fait particulière : on réforme, mais on remet à plus tard l'application réelle . Conclusion : de simples prévenus se retrouvent en prison, dans des conditions que les instances internationales dénoncent comme non conformes aux textes des conventions européennes .