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Le loup doit rester une espèce strictement protégée

Onze organisations de protection de la nature lancent ce mardi 19 mars une grande pétition citoyenne pour appeler le gouvernement français à rejeter sans ambiguïté la proposition, ni nécessaire ni justifiée, de la Commission européenne visant à abaisser le statut de protection du loup.

La proposition de la Commission européenne, présentée par Ursula von der Leyen le 20 décembre, consiste à affaiblir le statut de protection du loup, qui passerait de “strictement protégé” à “protégé”. Un tel déclassement vise en réalité à passer d’un impératif de protection à une logique de régulation, afin de faciliter les tirs et d'empêcher le loup de s'installer sur de nouveaux territoires voire d'atteindre un bon état de conservation. Cette initiative, si elle était acceptée, mettrait en péril la survie d'une espèce déjà vulnérable sans résoudre les difficultés auxquelles font face les éleveurs.

Une telle décision nécessite l'accord d'une majorité qualifiée des États membres de l'UE et des parties signataires de la Convention de Berne (1979), une convention établissant la protection stricte de nombreuses espèces en danger en Europe. Elle a été transposée en droit européen par la Directive Habitats votée en 1992.

Une régression sans précédent

Affaiblir le niveau de protection d'une espèce protégée par une convention internationale serait une démarche inédite et extrêmement préoccupante. Selon l'Union Internationale de Conservation de la Nature, six des neuf populations de loups présentes dans l'UE sont vulnérables ou quasi-menacées. En outre, la Commission met également en danger d'autres espèces : plusieurs pays se sont déjà ainsi engagés dans la brèche pour demander le déclassement de l’ours et du lynx.

Nos organisations demandent donc au gouvernement français de rejeter formellement cette proposition et plaident pour l’application des solutions déjà existantes de cohabitation entre loups et éleveurs, qui sont notamment présentées dans le film “Vivre avec les loups” de Jean-Michel Bertrand. Nous invitons dès à présent les Français à soutenir la présence du loup en signant massivement une pétition citoyenne.

Signer la pétition

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Éradiqué du territoire français dans les années 1930, le loup est revenu naturellement depuis l'Italie au début des années 1990, bénéficiant d'une stricte protection. Bien que sa présence impose de nouvelles contraintes à l'élevage, les réponses doivent privilégier le soutien aux éleveurs et la mise en œuvre de mesures de protection efficientes. Le nombre de dégâts causés au bétail est en recul avec moins de 12 000 brebis tuées chaque année en France pour un cheptel national de plus de 5 millions, soit environ 0,2%.

La prédation ne peut être circonscrite qu’en généralisant la protection des troupeaux avec la combinaison chiens de protection, bergers et clôtures efficaces. Les tirs ne sont qu'une solution d’ultime recours quand les moyens d’effarouchement et de protection ont échoué. Pourtant, l’Etat français a mis en place des dérogations afin d’abattre chaque année entre 15 et 20% de la population lupine de l’Hexagone, aujourd’hui estimée à environ 1100 individus.

Ecoutons la science et les citoyens

Le projet de la Commission va à l’encontre de l'opinion publique, d’après une récente enquête européenne sur les perceptions des communautés rurales concernant la coexistence avec les grands carnivores. Selon celle-ci, plus des deux tiers (68 %) des habitants des zones rurales estiment que les loups devraient être strictement protégés et près des trois quarts d'entre eux (72 %) reconnaissent que l’espèce a le droit d’exister dans l’Union européenne.

En France, le nouveau Plan national d’actions (PNA) 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage et l’arrêté ministériel du 21 février 2024 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets viennent récemment de faciliter encore davantage l’abattage de loups sur le territoire français. La consultation publique sur le PNA avait pourtant recueilli 97% d’opinions négatives sur plus de 13000 contributions, tandis que les experts scientifiques du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) avaient émis un avis unanimement défavorable.

Les loups font partie intégrante de notre patrimoine naturel et jouent un rôle essentiel dans le maintien de l'équilibre des écosystèmes et la régulation des ongulés. Le retour de l’espèce dans des régions d'Europe où elle avait disparu constitue un succès considérable en matière de restauration de la biodiversité, qui ne doit pas être mis en péril.

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