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Que se passe-t-il donc à Autruche ?

Si vous circulez entre Vouziers et Buzancy vous verrez des bâtiments au bord de la route départementale 947, deux kilomètres après Germont. Ce sont ceux qui furent construits par l'entreprise des Tourbières de la Bar et qui sont aujourd'hui la propriété d'une société néerlandaise. A côté se trouve une vaste surface découverte et entourée de murs de ciment préfabriqués. Dans cet espace, chaque jour, des camions déversent une matière sombre et poudreuse. D'autres camions la reprendra pour l'emmener ailleurs.

Cette matière mystérieuse c'est du fumier de volaille provenant de grands poulaillers belges ou néerlandais. Il sert de matière première pour la fabrication d'engrais.

Juste à côté de ce dépôt, se trouve une zone protégée propriété du Conservatoire d' Espaces Naturels de Champagne-Ardenne : les tourbières des sources de la Bar.

Juste en dessous de ce dépôt, se trouve une grande nappe phréatique, qui alimente en eau potable les communes des alentours.

Lorsqu'il pleut, ou lorsque les camions sont soigneusement nettoyés à grande eau et de produit moussant après leur déchargement, des jus noirs s'écoulent. Une partie se déverse dans la tourbière voisine et une autre partie s'infiltre dans le sol. Il n'y a aucune zone étanche de stockage, aucun dispositif de traitement. C'est la nature qui doit se débrouiller avec ces purins.

Cette situation qui dure depuis février 2020 inquiète de nombreuses personnes. Les autorités ont été alertées.L'entreprise a été mise en demeure de se mettre aux normes, comme c'est obligatoire pour n'importe quel éleveur qui entrepose du fumier. Une astreinte financière puis une fermeture administrative ont été prononcées.

Et pourtant, rien ne se passe.

Les camions continuent d'apporter régulièrement leur chargement dont personne ne connaît réellement la composition. Les jus continuent de s'écouler librement au risque de contaminer l'eau potable et de polluer le milieu naturel.

Faudra-t-il attendre que l'eau devienne imbuvable ? Faudra-t-il s’enchaîner aux grilles ? Faudra-t-il bloquer la circulation pour qu'enfin des mesures efficaces soient prises ?

Ou doit-on penser que le destin des zones rurales faiblement peuplées c'est d'être utilisées pour des activités dont personne ne voudrait ailleurs ?

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Le dépôt se fait à proximité des tourbières. ( photo :  D.R.)

Commentaires

  • Bonne nouvelle : ce samedi 25 mars au matin, des scellés viennent d'être installés par la force publique sur la porte d'accès aux hangars ...

  • En effet, les scellés ont bien été posés hier matin par la gendarmerie, la DSV et Anne Sembeni (Maire de Autruche). L’arrêté consiste à suspendre l' exploitation du site. Dommage que cet arrêté ne mentionne pas que le site soit immédiatement vidé de son contenu. Car si ces fientes restent sur place, les alentours et la nappe phréatique risquent d'être pollués! Le nettoyage indispensable du site est-il prévu?

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