Extraits de l'article de Clarisse Albertini pour Reporterre, publié le 28 décembre 2022.
En 2022, le monde n’a jamais autant consommé de charbon. Pénurie de gaz russe oblige, certains pays européens se sont tournés vers des ressources fossiles moins chères. Cette hausse de la consommation devrait être temporaire.
Ultrapolluant, le charbon est toujours massivement utilisé dans le monde. Pis, la consommation mondiale a augmenté de 1,2 % en 2022 par rapport à l’année précédente, a estimé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) — soit 8 milliards de tonnes, un record. Cette dernière a publié mi-décembre un rapport prévisionnel sur le marché du charbon concernant la période 2022-2025
Le charbon est le moyen de production d’électricité majoritaire dans le monde, ainsi que la première source de rejets de CO₂. « Le charbon devrait être le premier combustible fossile à décliner, dit Keisuke Sadamori, directeur des marchés et de la sécurité énergétiques à l’AIE. Mais nous n’y sommes pas encore. »
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Le rapport livre cependant des bonnes nouvelles : malgré des prix de revente élevés et donc des bénéfices records pour les producteurs, il n’y a pas de signe d’augmentation des investissements dans ce combustible fossile. De plus, pour l’agence internationale, la hausse de la consommation de charbon en Europe ne devrait être qu’une tendance temporaire et devrait s’inverser dans deux ans.
Au niveau mondial, la demande de charbon devrait rester stable jusqu’en 2025 — mais cela dépend de la Chine, dont le système électrique représente un tiers de la consommation mondiale, indique le rapport.
Le charbon a donc encore de belles années devant lui. Pour autant, le directeur des marchés et de la sécurité énergétiques à l’AIE précise que « la crise [énergétique] actuelle accélère aussi le déploiement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et le recours aux pompes à chaleur ». Il ajoute que « les politiques gouvernementales seront cruciales » pour assurer la transition énergétique.