Conseiller.es municipaux, maires, conseillers communautaires, conseiller.es départementaux et régionaux, parlementaires français.es et européen.nes : à l'initiative de la Confédération paysanne, 1098 élu.es des 13 régions métropolitaines, ont signé une tribune adressée au Président de la République. Ces élue.es demandent à Emmanuel Macron de faire de la PAC* une politique sociale et économique ambitieuse permettant à de nombreux paysans et paysannes de s'installer et de s'ancrer sur les territoires.
En tant qu’élus de collectivité locale (maire, intercommunalité, conseiller départemental, conseiller régional), en tant que parlementaires, attentifs à nos circonscriptions et à nos administrés, nous attachons beaucoup d’importance aux politiques publiques dédiées à l’agriculture et l’alimentation qui ont des effets directs sur l’aménagement de nos territoires, leurs paysages et leur tissu socio-économique. Aujourd’hui, la PAC, la politique européenne pour l’agriculture et sa déclinaison française, le Plan stratégique national, sont en train de dessiner la vie de nos campagnes, l’alimentation de nos citoyennes et citoyens. Ce que nous voulons pour cette politique agricole commune, c’est qu’elle permette enfin d’avoir des paysannes et des paysans nombreux, c’est un soutien aux emplois agricoles plutôt qu’aux surfaces (et aux volumes de productions), à l’opposé des PAC des décennies passées qui ont toutes conduit à la disparition de nombreux paysans et à la spécialisation des territoires.
Ce que nous voulons via cette réforme de la PAC, ce sont des campagnes vivantes, des territoires à même de relever les défis du XXIème siècle, notamment alimentaire et climatique. Les outils pour cette PAC plus sociale existent déjà ! Mis en œuvre, ils auraient des effets bénéfiques sur l’économie et l’environnement de notre pays. Monsieur le Ministre de l’Agriculture, Monsieur le Président de la République, nous vous demandons d’entendre notre appel et de les appliquer.
Nous voulons une PAC qui soutienne les femmes et les hommes qui auront la capacité de mettre en œuvre la relocalisation, la souveraineté alimentaire et la transition agroécologique : soutenez les petites fermes, qui ont des retombées positives en termes d’emploi, d’accès à une alimentation de qualité et de proximité et de préservation des ressources naturelles sur nos territoires. Nous voulons une PAC qui redistribue les fonds publics et mette un frein à l’agrandissement qui vide les territoires et appauvrit les paysannes et paysans ainsi que nos paysages : plafonnez les aides pour mieux redistribuer et renforcez la valorisation des premiers hectares. Nous voulons une PAC qui favorise l’emploi, crée de la valeur ajoutée et du revenu paysan, car c’est une opportunité économique et sociale majeure pour nos territoires. Poursuivre une politique agricole commune, déconnectée du revenu et de l’emploi paysan, accélératrice de l’agrandissement, aggraverait l’hémorragie des territoires ruraux et fragiliserait l’autonomie alimentaire et la santé de l’ensemble de la population. La situation sanitaire actuelle nous démontre d’autant plus l’urgence de prendre une autre direction. Une PAC sociale est la garantie de territoires ruraux plus attractifs, de reconnexion plus forte entre agriculture et alimentation par une réponse plus adaptée aux besoins alimentaires locaux et plus vertueuse pour l’emploi dans les industries agro-alimentaires, les services publics, les entreprises et les commerces de proximité.
Monsieur le Ministre de l’Agriculture, Monsieur le Président de la République, pour l’avenir, faites de la PAC une politique sociale et économique ambitieuse qui permette à de nombreux paysans et paysannes de s’installer et de s’ancrer sur nos territoires. Faites qu’ils et elles soient reconnus pour les services qu’ils rendent à l’ensemble des citoyennes et citoyens. Il en va de la légitimité démocratique de la PAC et de sa réponse aux enjeux d’intérêt général cruciaux pour nos territoires
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