Sommet européen sur la neutralité carbone : le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce l’attitude de la France pour promouvoir le nucléaire comme énergie "verte"
Communiqué du 17 décembre 2019
Les 12 et 13 décembre, à l’occasion du Conseil Européen sur le climat, la France, après avoir depuis plusieurs semaines fait la promotion du nucléaire, a soutenu les propositions de la République Tchèque, de la Hongrie et de la Pologne pour que le nucléaire soit reconnu comme un moyen d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Dans l’espoir d’ouvrir des possibilités de financement ultérieures pour le nucléaire par le biais du label "finance verte" en discussion au niveau européen, la France, qui se présente volontiers comme le « bon élève » dans la lutte contre le changement climatique, n’a pas hésité à s’allier avec un pays comme la Pologne, qui compte parmi les pires pollueurs de l’Union Européenne et dont les émissions de gaz à effet de serre augmentent, quitte à provoquer un blocage des négociations
Contrairement à ce que souhaitent faire croire le gouvernement et l’industrie nucléaire (à grand renfort de propagande publicitaire), le nucléaire ne constitue pas un atout dans la lutte contre le changement climatique. Comparé aux autres options, il n’apporte qu’une contribution médiocre à la réduction des émissions, à un prix inacceptable : risque d’accident majeur, pollution des mines d’uranium, production de déchets radioactifs ingérables… De plus, les investissements lourds qu’il requiert sont autant de moyens perdus pour la mise en œuvre des vraies solutions que sont les économies d’énergie et les énergies renouvelables.
L’EPR de Flamanville en fournit un excellent exemple : hors de prix et hors délai, la construction de nouvelles centrales est hors-sujet face à l’urgence climatique, comme le rappelle à juste titre le World Nuclear Industry Status Report (voir le chapitre "Climate change and nuclear power"). Il est honteux que la France, qui est par ailleurs en retard sur ses propres objectifs climatiques, prétende invoquer le climat pour sauver une industrie moribonde.
Le site de Flamanville