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Les journées du patrimoine pour (re)découvrir les richesses de l'Argonne.

La 36e édition des journées du patrimoine proposait pas moins de 24 000 événements lors de ce week-end des 21 et 22 septembre. Après la très belle journée de samedi, le temps s'est dégradé dimanche après-midi, perturbant quelque peu le déroulement de certaines manifestations.

Ces journées rencontrent toujours un succès populaire important, qui marque l'intérêt de la population pour son histoire et son patrimoine. Certains lieux, inaccessibles habituellement, sont ouverts au public à cette occasion, permettant de découvrir des richesses méconnues.

C'est le cas de l'abbaye de Chatel-Chéhéry, qui a été laissée à l'abandon depuis de nombreuses années. Elle a été fondée au XIIe siècle, par des moines venant de l'abbaye de La Chalade, qui découlait elle-même de l'abbaye de Clairvaux. L'abbaye a prospéré jusqu'au XIVe siècle, avec une activité agricole prédominante, mais aussi avec une activité industrielle (forges et verreries). La guerre de Cent Ans  et les guerres de religion mettront fin à ce développement, le site étant victime de pillages et de destructions.

Il a été rebâti au XVIIIe siècle dans un style classique, mais l'abbaye subit une baisse d'influence avec une raréfaction des vocations. Avec la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. Ils deviennent une résidence de plaisance au début du XIXe siècle, le propriétaire faisant détruire deux ailes du cloître. L'ensemble a peu évolué depuis cette date, mais a subi de gros dégâts suite à plusieurs tempêtes.

L'ensemble du site a récemment été racheté par une famille passionnée d'histoire et d'architecture. De gros travaux sont en cours et d’autres à mettre en œuvre pour mettre en sécurité les bâtiments.

C'est sous la conduite d'un des nouveaux propriétaires que les visiteurs ont pu admirer l'extérieur de cet ensemble remarquable, l'intérieur présentant un état trop dégradé pour être accessible en sécurité. Guillaume Ull est lui-même architecte, et il a su mettre ses compétences au service de sa passion pour présenter en détail et de manière vivante les richesses de l'abbaye.

Ce dimanche, dans le même cadre des journées du patrimoine, c'est l'ASPV, association locale bien connue pour son implication dans ce domaine, qui nous amenait à la découverte de Blaise et de ses environs. Après la visite de Chestres samedi, les curieux ont pu se rendre compte que ces deux villages fusionnés avec Vouziers possèdent de nombreuses richesses à découvrir.

L'après-midi a débuté avec un détour à la butte de Théline, témoignage ultime de l'emplacement de cette très ancienne paroisse. Le site de Richecourt situé sur le trajet mérite que l'on revienne sur son histoire.

L'église de Blaise nous ramène à celle de Théline : une partie des pierres employées pour sa construction viennent des matériaux de l'église détruite de Théline. L'église de Blaise est consacrée à Saint-Clément, un de premiers papes au premier siècle de notre ère. Il serait mort en martyr, précipité dans la mer avec une ancre attaché à son cou. On retrouve sa statue dans l'église, avec ses attributs et une chasse qui contiendrait des reliques du Saint.

L'église renferme un ensemble remarquable de style baroque, qui a été réemployé après la destruction de l'église de Théline. Le maître-autel en bois ciré et peint faux marbre porte la date de 1694 sur son retable, accompagné d'une copie librement inspirée par la Résurrection d'Antoine Caron (2e moitié du 16e siècle) ; les autels secondaires et leurs statues (l'Immaculée Conception au nord, saint Clément au sud) également en bois peint, ainsi que la chaire à prêcher sont de la même période.

Toutes ces visites ont été commentées par Michel Coistia, pour un public nombreux et captivé par l'érudition et la passion qu'il a  su transmettre à son auditoire.

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La façade de l'abbaye de Chatel-Chéhéry

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Dans la chapelle de l'abbaye.

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Les explications de Guillaume Ull pour un groupe de visiteurs.

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Les deux ailes qui demeurent du cloître.

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Devant l'église de Blaise, un public attentif aux explications de Michel Coistia.

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Vue intérieure de Saint-Clément.

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La statue de Saint-Clément.

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Le maître-autel de l'église, tout en bois ciré et peint.

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