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Droits humains en Arabie saoudite : 36 États montent au créneau

Communiqué d'Amnesty International le 07.03.2019

Trente-six États ont remis une déclaration au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève critiquant la répression menée par le gouvernement saoudien contre les défenseurs des droits humains. Une occasion à saisir.

Les États signataires se disent inquiets du recours de l’Arabie saoudite à la législation antiterroriste pour poursuivre en justice des personnes exerçant pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et de réunion.

Leur déclaration conjointe pointe du doigt les nombreux cas de militants pacifiques qui ont été arrêtés et détenus et ont été victimes de torture et de violences sexuelles en prison. Elle demande également une enquête indépendante sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Un bilan désastreux

En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, l’Arabie saoudite a l’obligation de veiller au respect des normes les plus exigeantes en matière de promotion et de protection des droits humains.

Pourtant le gouvernement n’a jamais mis en œuvre les recommandations clefs en vue de remédier à son bilan désastreux en matière de droits fondamentaux.

Le gouvernement saoudien a sévèrement restreint la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ; il a arrêté des défenseurs des droits humains, des dignitaires religieux et des dissidents.

Malgré les quelques réformes, les femmes sont toujours soumises à une discrimination systématique en droit et en pratique en raison du système répressif de tutelle masculine.

Procès iniques et cas de torture

Le bilan des autorités saoudiennes en ce qui concerne l’équité des procès est déplorable.

La semaine dernière, le parquet saoudien a annoncé qu’il avait enfin conclu les enquêtes sur un groupe de défenseurs des droits humains, notamment des femmes, détenus sans inculpation depuis mai 2018. Il a indiqué que ces personnes seraient bientôt inculpées et déférées devant un tribunal.

Pendant les trois premiers mois de leur détention en 2018, ces militants ont été détenus au secret et n’ont pas pu contacter leurs familles ou leurs avocats.

Certains, dont plusieurs femmes, ont été torturés, violés et maltraités pendant leur détention, des allégations choquantes qui ont été niées à plusieurs reprises par les autorités.

En attendant leur libération, il est urgent qu’une enquête soit menée par des observateurs indépendants pour faire la lumière sur ces faits.

Parmi les défenseures des droits humains détenues l’année dernière figurent Loujain al Hathloul, Eman al Nafjan, Aziza al Yousef, Samar Badawi, Nassima al Sada, Shadan al Anezi et Nouf Abdulaziz.

Le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi est un autre exemple frappant montrant jusqu’où les autorités saoudiennes sont prêtes à aller pour réprimer la dissidence pacifique.

Le moment de rendre des comptes

Cette initiative du Conseil des droits de l’homme de l’ONU offre une rare occasion aux États d’adopter publiquement une position ferme contre les nombreuses violations des droits humains commises par le gouvernement saoudien.

Les États qui ne réagissent pas risquent d’abdiquer leurs responsabilités à un moment crucial et de laisser entendre à l’Arabie saoudite que le pays peut continuer de commettre de graves violations sans avoir à rendre de comptes pour ces agissements.

Cette déclaration constitue une opportunité pour demander la libération immédiate et sans condition de tous ces Saoudiens et Saoudiennes détenus pour le simple fait d’avoir critiqué le gouvernement.

Exigez la libération de Loujain, Iman et Aziza

Liberté pour ces trois défenseures des droits humains en Arabie saoudite

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