Quand on associe transport de marchandises, écologie et économie, on pense plutôt transport ferroviaire, c’est à dire un mode de transport qui émet le moins possible de CO2. Parce qu’on a gardé en mémoire l’histoire de la crevette et de ses 5400 km parcourus en camion entre sa mer du Nord natale et notre assiette, en passant par le Maroc pour y être décortiquée. Mais la mondialisation est passée par là, et l’Europe, en accord avec les gouvernements français successifs, a ouvert le fret à la concurrence, l’usager est devenu « le client », les mots « service public » sont devenus tabou, les politiques et le lobby des camionneurs ont préféré le transport routier au fret ferroviaire.
Le fret est donc en train de mourir, mais est-ce une bonne idée à l’heure du réchauffement climatique ? Depuis les années 2000, plus d’un million huit cent mille camions circulent en permanence sur la route au niveau national. Aujourd’hui 85% des marchandises voyagent par la route, à peine 10% par le rail. Pourtant beaucoup d’infrastructures ferroviaires sont encore viables et le savoir faire des cheminots est toujours là. Les infrastructures routières coûtent 14 milliards par an ! Les embouteillages 17 milliards par an ! Et la pollution 103 milliards par an ! Pour exemple : 100 tonnes transportées de Lille à Marseille par camion, c’est 7 tonnes de CO2 !
Ce n’est pas faute pour les cheminots d’avoir tiré le signal d’alarme, mais rien, pas de débat public sur ce sujet, ni dans la presse… Le film donne la parole à des salariés, à des élus salariés, à des syndicalistes du fret et nous fait prendre conscience de l’étendue et de l’étendue des dégâts et de la rapidité de la casse.