Ce matin, les opposants au projet de centre d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure ont été évacués par la force du bois Lejuc, à quelques heures de l’arrivée de Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique. France Nature Environnement condamne l’utilisation de toute forme de violence et en appelle à une gouvernance enfin renouvelée, pour un projet qui engage non seulement un territoire, une nation entière mais également les générations futures.
Les arbres du Bois Lejuc ne cacheront pas la forêt de casseroles traînées par le lobby nucléaire et notamment les diverses procédures judiciaires passées ou en cours. Les enjeux démocratiques liés au devenir de cette filière techniquement et économiquement à bout de souffle continueront d'exister malgré la brutalité employée à l'encontre de citoyen.ne.s qui dérangent car ils pointent du doigt les incohérences d'une industrie qui depuis trop longtemps se joue de l'Etat et donc de l'intérêt de la population.
Nous ne pouvons pas accepter de dissimuler les déchets du nucléaire sous le tapis. De même, ce n'est pas en expulsant quelques personnes d'une forêt que l'on règle un problème d'ampleur nationale. Les générations présentes ont soif d'éthique et ressentent un malaise croissant à mesure que l'on voit en France, imposées par la force, des solutions qui de plus en plus apparaissent comme mauvaises ou dérisoires face aux défis à relever.
Aujourd'hui à Bure, une envie profonde de dialogue, ainsi que l'espoir d'une gouvernance enfin renouvelée, ont été violemment attaqués par les manœuvres d'un Gouvernement qui vient de compromettre la possibilité d'avoir ce vendredi 23 à Bar-le-Duc un échange apaisé et tourné vers les alternatives à l'enfouissement avec les opposants à CIGEO. L'ensemble des composantes du mouvement France Nature Environnement en appelle une nouvelle fois au Président de la République, afin que ne se reproduise pas un drame tel que celui de Sivens et encourage la vague solidaire et pacifique de rassemblements prévue ce soir à 18h devant les préfectures de France.
Commentaires
Il est possible de mobiliser 500 gendarmes!
Régulièrement, on nous dit, que les forces policières sont insuffisantes et que si des zones de non droit existent encore, nombreuses c'est à cause de ce déficit. Or, pour 15 zadistes, non-violents et qui luttent pour défendre une conviction, un territoire et donc ne sont pas dangereux pour les autres citoyens, le gouvernement peut mobiliser 500 gendarmes! Bure serait donc la dernière zone de non droit à exister en France? Nous, nous en connaissons bien d'autres, où la drogue circule, où la prostitution sévit, où les règlements de compte se répètent et où il est impossible de mobiliser des forces de l'ordre. Pensez-y et cherchez une explication à cette contradiction! Ce gouvernement se révèle, jour après jour, réforme après réforme! Son vrai visage sort du flou pour gagner en netteté!
Emmanuel Macron, qui n'a jamais caché son engagement aux côtés de l'industrie nucléaire.
Pourtant, de la faillite avérée d'Areva à celle à venir d'EDF, du désastre des chantiers EPR (Finlande et Flamanville) au scandale des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines du Creusot, l'industrie nucléaire n'en finit plus de se déconsidérer et de plomber les finances de la France.
Il est grand temps qu'une opération soit organisée pour évacuer la "ZAD du lobby nucléaire" afin de décontaminer la République et ses institutions et laisser place à un avenir respectueux de l'environnement et des citoyens. CONVERGENCE DANS LES JOURS AVENIR A BURE