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Hiroshima, Nagasaki : où en est-on 72 ans après ?

Communiqué de Greenpeace  le 7 août 2017(extraits).

L’ONU a adopté le mois dernier un projet de traité visant à bannir les armes nucléaires. Greenpeace se réjouit que les idées qu’elle défend depuis plus de 40 ans aient enfin fait leur chemin dans la communauté internationale. Cependant, elle condamne l’attitude du Japon et des États qui possèdent l’arme nucléaire (dont la France) : en refusant de participer aux négociations, ils ont trahi la mémoire des victimes d’Hiroshima et de Nagasaki et les espoirs des survivants.

Septembre 1971. Les États-Unis mènent des essais nucléaires sur l’île d’Amchitka, au large de l’Alaska. Une dizaine de militants pacifistes décident de s’opposer à cette folie nucléaire. Ils affrètent un bateau et se rendent sur place. Greenpeace était née.

Près de 50 ans plus tard, en juillet 2017, les Nations unies adoptent enfin un traité visant à bannir les armes nucléaires. Ce texte interdit de mettre au point, de tester, de fabriquer, de posséder et d’utiliser des armes nucléaires, mais aussi de menacer d’en faire usage. Il sera ouvert à la ratification des États à partir du 20 septembre.

(...)

Boycott des États nucléarisés

Ce texte « méprise les réalités de l’environnement sécuritaire international », ont déclaré dans un texte commun les États possédant l’arme atomique, dont la France. Il y a quelques mois, Emmanuel Macron rappelait son attachement à la dissuasion nucléaire. Ce jeune président, qui prétend incarner le renouveau de la politique, va à contre-courant de l’histoire et se fait ici le défenseur d’un monde ancien et dépassé.

Rappelons qu’entre 300 et 450 kilos de plutonium (provenant du combustible usé des centrales françaises) sont transportés chaque semaine sur les routes de France entre les usines de La Hague et de Marcoule pour y être « retraités », et que seuls quatre à huit kilos de plutonium suffisent pour fabriquer une bombe atomique. Que se passerait-il si ce plutonium tombait entre des mains malintentionnées ? Drôle de conception de la « dissuasion nucléaire » que celle de la France.

L’adoption de ce traité historique représente cependant une victoire de haute lutte pour les hibakushas (terme japonais désignant les survivants des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki). Il est une reconnaissance de leur témoignage. Et l’écrasante majorité qui a voté en sa faveur (122 pays sur 192)  « met au ban » la possession de ces armes et leurs détenteurs.

Bien entendu, ce traité ne permettra pas à lui seul de faire disparaître du jour au lendemain les armes nucléaires. Cependant, il constitue une avancée historique car il reflète la prise de conscience de la communauté internationale de la nécessité de désarmer.

En ce triste anniversaire, nous affichons notre solidarité avec les survivant-e-s de ces deux bombardements, avec toutes les autres victimes du nucléaire, de Rongelap au Niger en passant par la Polynésie et l’Algérie, et avec toutes celles et tous ceux qui, dans le monde entier, militent pacifiquement et sans relâche contre le poison du nucléaire sous toutes ses formes. Greenpeace fait campagne pour la fin du nucléaire militaire et civil depuis ses débuts en 1971. Ce traité est une lueur d’espoir qui nous montre que nos combats d’aujourd’hui peuvent devenir les normes internationales de demain.

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Dans le port de Cherbourg, Greenpeace manifeste contre le transport de 1,8 tonne de plutonium vers le Japon. Mars 2009.
© Greenpeace / Pierre Gleizes

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