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C'est quoi le problème avec l'huile de palme ?

Un dossier de FNE (extraits)

S'attaquer à l'huile de palme, c'est risquer de s'attirer les foudres d'une foule de gourmands. Mais savez-vous vraiment pourquoi elle fait tant polémique ? Comment faire pour ravir vos papilles sans provoquer un drame social et environnemental ? France Nature Environnement a mis la main à la pâte pour vous éclairer sur la question et vous livrer ses (savoureuses) solutions.

Sous sa forme actuelle, la production d'huile de palme est responsable d'une importante déforestation, elleProduction-Mondiale-de-Huile-de-Palme.png contribue à la disparition de nombreuses espèces à l'image des Orangs-outangs, use de produits hautement toxiques et les conditions de travail dans les plantations y sont souvent déplorables. Bien des raisons qui invitent à changer de modèle.

L'huile de palme et la disparition des orangs-outangs, quel rapport ?

Le palmier à huile ne pousse que dans la zone équatoriale. Avec 85 % de la production mondiale, l’Indonésie et la Malaisie1 dominent le marché. Ces zones sont également celle des grands bassins de forêts denses. Problème, la demande explose : sur ces dix dernières années, la production d’huile de palme a bondi de près de 83 %. Chaque jour, ce sont donc des milliers d’hectares qui sont brûlés pour faire pousser ces fameux palmiers, faisant de cette culture l'une des principales causes de déforestation en Asie du Sud-Est, mais aussi, plus récemment, en Afrique. L’Indonésie est d'ailleurs devenue le troisième émetteur mondial de CO2 à cause de ces feux de forêts. Là-bas, l’équivalent d’un terrain de football disparaît toutes les 15 secondes.

Après avoir fait brûler les forêts, les producteurs industriels optent pour la monoculture, de gigantesques surfaces sont ainsi recouvertes par les seuls palmiers. Plantes et animaux qui vivaient sur place perdent leur habitat et disparaissent à grande vitesse. Emblème du désastre, l’extinction des Orangs-outans : leur population a chuté de plus de 90% en un siècle sur l’île de Sumatra où la culture de l'huile s'est propagée.

il ne fait pas bon vivre dans une palmeraie « industrielle »

Ces cultures industrielles sont également de grandes consommatrices de pesticides et d’engrais chimiques. À titre d'exemple, le Paraquat est couramment utilisé dans ces plantations. Ce produit hautement toxique, interdit depuis 2007 au sein de l'Union européenne, est clairement identifié comme cancérigène et nuit aux systèmes reproducteurs des animaux, humains compris. L’usage intensif et à grande échelle de produits toxiques a des conséquences désastreuses pour l’environnement. Ils affectent également la santé des habitants en contaminant les sols, l’eau et l’air.

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À ces produits dangereux s'ajoutent des conditions de travail désastreuses au sein des palmeraies. Un rapport d’Amnesty international pointe le travail forcé, le travail des enfants ou encore les pratiques abusives et dangereuses mettant la santé des ouvriers et ouvrières en péril. En prime, l’agriculture vivrière de ces pays disparaît peu à peu au profit d'une agriculture d’exportation, qui bénéficie à une minorité.

(...)

Aucun label ne garantit une huile de palme "durable"

Vous avez peut-être déjà entendu parler du label RPSO en français :« Table-Ronde pour une huile de palme durable », un dispositif mis en place par des industriels de l’agroalimentaire, des producteurs d’huile de palme et certaines ONG en 2004 pour promouvoir une « huile de palme durable » à travers un label.

Seulement, de nombreuses ONG dont France Nature Environnement constatent que ce label n’interdit pas la déforestation ni l’utilisation du Paraquat ou la technique du brûlis, forte émettrice de gaz à effet de serre. Seules les forêts primaires et les tourbières sont protégées et encore seulement depuis 2005, ce qui signifie qu’une palmeraie créée en 2004 sur une forêt primaire peut être certifiée ; elle n’en est pourtant pas moins responsable de déforestation. De plus, le dispositif est opaque et insuffisamment contrôlé : la garantie d'une huile de palme « durable » est donc très loin d'être assurée.

Et à cause des lobbies, les taxes favorisent la consommation d’huile de palme…

Autre levier insuffisamment utilisé pour réduire les désastres, les taxes, aujourd'hui fortement favorables à l'huile de palme. En effet, quand une tonne d'huile d'olive est taxée 190 euros, une tonne d'huile de palme, elle, est taxée 104 euros1. Un régime de faveur que les députés français ont tenté de faire disparaître en 2012 puis en 2016 lors du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité. Mais par deux fois, les pressions de l'Indonésie et de la Malaisie, ainsi que des grands groupes industriels, ont gagné face à l'intérêt général.

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