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Sommet de Pau : l'obstination de l'industrie pétrolière doit cesser

Communiqué de la FNE

Quatre mois seulement après la COP21, un sommet international, nommé MCE Deepwater Development (MCEDD), réunira à Pau du 5 au 7 avril les multinationales pétrolières et opérateurs offshore pour « réussir une baisse significative des coûts pour que l’industrie opérant en mer profonde puisse rester compétitive ». France Nature Environnement s’oppose fermement à la tenue de ce sommet des énergies du passé polluantes et destructrices qui ne paient d’ailleurs pas leur « vrai prix » et dénonce une provocation des industriels quelques mois après l’accord de Paris sur le climat.

Toujours plus loin, toujours plus profond !

L’accord de Paris ne servirait-il donc à rien ? Malgré la baisse conjoncturelle du prix du pétrole, la part de 000149617.jpgl’offshore dans la production mondiale d’hydrocarbures ne cesse d’augmenter. Ne tenant absolument pas compte de l’Accord de Paris, les multinationales pétrolières et opérateurs offshore sont prêts à tout pour rentabiliser l’exploitation des hydrocarbures faisant fi des risques d’accidents et du réchauffement climatique. Aujourd’hui, on fore toujours plus loin des côtes, à proximité d’écosystèmes fragiles, et toujours plus profond. En effet, les forages peuvent atteindre les 6000 m de profondeur ! « C’est un fait, l’accroissement des risques va de pair avec la complexification des techniques de forage et la méconnaissance des écosystèmes profonds, explique Denez L’Hostis, président de FNE. Un accident survenant à plusieurs milliers de mètres de profondeur prend des mois à être traité, comme a pu le montrer l’accident de Deepwater Horizon. Ce risque n’est pas acceptable ». Alors que l’institut français du pétrole prévoyait 3000 forages exploités en eaux profondes en 2015, l’absence de prise en compte des impacts potentiels des forages sur la nature et l’environnement lors de ce sommet confirme nos inquiétudes !

Une règlementation des plateformes en mer insuffisante

La réglementation qui encadre les plateformes offshore est insuffisante à tous les niveaux. A l’échelle internationale, aucune réglementation spécifique n’encadre l’activité des plateformes offshore. L’Union européenne s’est dotée au lendemain de la catastrophe Deep Water Horizon d’une directive dont on peut regretter qu’elle ne prenne pas toutes les mesures en raison de la pression des lobbies. En France, à terre comme en mer, l’exploitation d’hydrocarbures offshore est encadrée par un code minier obsolète, datant du XIXe siècle. De plus, la directive européenne qui vise à la mise en place d’une autorité en charge du développement minier pour contrôler les risques n’est pas encore transposée !

Apprenons à nous passer des fossiles

Dans ces conditions, et tant que la réglementation ne garantira pas la sécurité des hommes et de l’environnement, FNE demande un moratoire sur l‘exploration et l’exploitation offshore d’hydrocarbures profond et ultra profond. L’exploration et l’exploitation de gisements non conventionnels doivent quant à elles être interdites. Il est également primordial de réorienter les investissements et les politiques de développement vers des alternatives renouvelables. Pour Fabien Veyret, responsable du réseau Energie, il faut apprendre rapidement à nous passer des fossiles : « Que ce soit dans la réduction des consommations dans le secteur des transports et des bâtiments, ou dans la production d’énergies alternatives renouvelables comme le biométhane carburant, il existe tout un panel de solutions qui peuvent faire vivre les territoires. Nous devons dire non à la privatisation des profits des industries pétrolières et à la collectivisation des dommages car ce sont au final toujours les citoyens qui paieront les pollutions et les impacts du réchauffement climatique ».

Pour France Nature Environnement, l’absence de prise en compte de l’environnement et de la règlementation des plates-formes en mer remet en cause la tenue de ce sommet. La course aux hydrocarbures dans des conditions de plus en plus extrêmes est incompatible avec la préservation de l’environnement. Il est grand temps d’amorcer la transition énergétique, qui doit s’articuler autour du triptyque : sobriété, efficacité énergétique et développement des énergies renouvelables.

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Commentaires

  • Après lecture de cet article, ma réaction épidermique est violente.
    Après avoir labouré en tous sens les sols hors d'eau , on veut le labourer au fond des eaux même au plus profond. Oui, l'Homme est un destructeur fou.

    Le pétrole coincé dans ces grandes profondeurs, ne peut-on pas le laisser aux générations futures, utilisé avec parcimonie pour des actions rares du type pharmaceutique ou du type plasturgique irremplaçable ?

    Les efforts économiques collectifs devront se concentrer sur la transition énergétique. Je le crois instinctivement et j'adhère au triptyque de la FNE qui conclut cet article : "Sobriété énergétique, Efficacité, Renouvelables".
    Daniel

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