Extraits de l'article de Benoît Bréville dans "Le Monde Diplomatique"
Une carcasse artificielle tombe sur la chaîne de production d’une usine aseptisée. Recouverte par une épaisse pâte blanche sortie d’un bras métallique, elle passe ensuite par une machine qui lui donne l’aspect d’un poulet bien en chair auquel on aurait coupé la tête et les pattes. Quelques pulvérisations de colorant plus tard, la volaille est empaquetée, prête à être vendue. Extraites de L’Aile ou la Cuisse, un film populaire dans lequel Louis de Funès interprète un critique gastronomique en guerre contre un géant de la restauration collective, ces images présentaient en 1976 un caractère saugrenu, propre à susciter l’hilarité.
Quarante ans plus tard, la réalité a dépassé la fiction et le rire a viré jaune. De la nourriture fade et vite expédiée a remplacé les mets savoureux sur les tables des foyers et des restaurants. Des produits qui n’ont plus rien de naturel ont envahi les étals des supermarchés : des tomates et des fraises sans goût, produites hiver comme été dans des serres surchauffées, à coups d’engrais et de fongicides ; des plats préparés avec du « minerai de bœuf », un mélange de viande, de peau, de gras et de viscères dans lequel se nichent parfois des bouts de cheval ; des pizzas garnies au « fromage analogue », qui a toute l’apparence du vrai fromage mais ne contient pas une goutte de lait. Et même des petites croquettes de poulet baptisées « nuggets », dont la méthode de fabrication paraît tout droit sortie du film de Claude Zidi : il s’agit en fait d’une pâte de volaille recomposée, enduite de panure puis passée à la friteuse.
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Déforestation, pollution des nappes phréatiques, appauvrissement des sols et destruction de la biodiversité : le productivisme alimentaire a enfin des conséquences funestes sur l’environnement. A elle seule, l’industrie de la viande accapare 78 % des terres agricoles de la planète ; elle est responsable de 80 % de la déforestation de l’Amazonie et de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre causées par l’homme. Sachant qu’il faut quinze mille litres d’eau et sept kilos de céréales pour produire un kilo de bœuf, et que, par exemple, trois mille kilos de bœuf sont consommés chaque minute en France, il suffit ensuite de faire le calcul…
Pour parer au carambolage écologique, certains envisagent d’accélérer la fuite en avant scientifique. Des biologistes et des généticiens ont ainsi mis au point le « steak synthétique », entièrement fabriqué en laboratoire, et l’œuf artificiel, conçu sans poule. Mais d’autres, toujours plus nombreux, prônent le retour à une agriculture locale, respectueuse de l’environnement et affranchie des chaînes de la grande distribution. Cette solution demeure cependant circonscrite à la minorité de la population qui peut s’offrir le luxe de se nourrir correctement sans trop amputer d’autres dépenses essentielles. Les classes populaires, elles, demeurent largement captives des produits de l’agro-business. Ainsi, le combat pour l’alimentation est également politique et social : permettre à chacun de disposer des moyens d’accéder à une nourriture de qualité.
Commentaires
Et parfois même directement chez les producteurs!
A chaque fois que nous le pouvons nous achetons nos fruits et légumes directement auprès de producteurs. Nous avons trop souvent de mauvaises surprises, des déceptions que nous considérons comme vraiment inacceptables. En effet nous consentons un effort financier et notre confiance est trompée. Les producteurs doivent veiller à ce qu'une véritable éthique existe chez eux. Il serait navrant que ce marché prometteur de goûts et de saveurs déçoive les consommateurs
Un des moyens de se nourrir mieux est de cultiver un jardin.
Il est assez lamentable de voir les jardins familiaux de la ville en friche , ils sont en grande partie à l'abandon , pas loués et pas entretenus par la ville.
Sur Vouziers personne ne souhaite ou n'a besoin d'un potager ? drôle de constat , les quelques jardiniers qui sont attachés à leur jardin sont furieux de se retrouver dans une friche , des jardiniers sont là chaque ou presque depuis plus de 30 ans pour entretenir et embellir leur terrain.
Le dernier numéro du magazine Mag'info sort un bel article sur l'historique des jardins ouvriers dans les Ardennes , un article à lire avec de belles photos sur Sedan , Charleville , Rethel, rien sur Vouziers heureusement ou malheureusement au choix
Pourtant quoi de meilleur que de récolter de bons légumes , une bonne tomate parfois dégustée dans le jardin et là c'est de la tomate .
Si ce blog pouvait motiver quelques jardiniers ce serait parfait.
à savoir que les jardins sont équipés d'une cabane , il y a de l'eau et l'ensemble est clos par un portail fermé à clé , chacun ayant sa clé.
Dans les jardins familiaux les liens entre jardiniers se créent facilement comme les échanges de plants ou de surplus , c'est aussi un lieu de rencontre et de convivialité , avis aux amateurs!
On peut regretter que les potagers familiaux soient abandonnés. L'époque veut que les consommateurs aillent au plus facile.
Quant à la qualité des aliments, toutes les anomalies décrites dans cet article sont condamnables.
Mais comme on ne peut pas vivre dans une perpétuelle suspicion, il faut savoir qu'un arsenal juridique et des dispositifs administratifs sont là pour la protection des consommateurs.
Par exemple : ANSES (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail). Si elle "travaille" bien, et je veux bien le croire, beaucoup de défaillances sont évitées ou même sanctionnées.
Il existe aussi la Direction Générale de l'Alimentation, la Répression des Fraudes, la Surveillance du Cheptel, la Police, les associations de consommateurs, etc.
Bien sûr, sans naïveté, ces indispensables dispositifs doivent, eux-même, être interrogés. Là est le devoir des citoyens et une des fonctions de leurs élus.
Daniel
L'époque du plus facile ! , ou il est plus simple et surtout plus rapide de donner un sac de pommes de terre plutôt que d'inciter les familles le pouvant ou en ayant besoin à jardiner , j'ai du mal à comprendre ce genre de démarche , c'est surement dû à mon grand âge .
Enfin mon grand âge me permet encore de jardiner et de prendre du plaisir en mangeant mes légumes BIO
qui donne des pommes de terre à qui ? je ne comprends pas qui est visé dans ce commentaire..