Monsieur le Premier ministre,
Les annonces récentes faites dans le cadre du plan Egalité et Citoyenneté sur les personnes reconnues prioritaires DALO et les ménages qui sont sous le seuil de pauvreté vont aggraver la situation de ces personnes en leur fermant les portes de l’offre de logements accessibles et en les stigmatisant. Pour les deux collectifs en effet, empêcher les relogements de ces ménages dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville se retournera immédiatement contre les personnes les plus pauvres en leur imposant des délais supplémentaires puisque ce sont majoritairement dans ces quartiers que se trouvent les logements financièrement accessibles.
Sachant que les solutions alternatives n’existent pas encore, faute d’une programmation ambitieuse de logements très sociaux dans les quartiers plus favorisés que nous demandons pourtant depuis plusieurs années. Dans ce contexte, prévoir dès maintenant l’arrêt de la construction de logements locatifs sociaux là où il y en a déjà plus de 50 %, revient à se priver de manière dangereuse et prématurée de solutions sans garantie d’alternatives.
Pourtant, les solutions existent, et les associations de solidarité, d’hébergement et de logement vous redemandent instamment leur mise en oeuvre au plus vite. Nous vous demandons en priorité un engagement ferme sur la non remise à la rue au printemps des personnes hébergées cet hiver, l’arrêt immédiat des expulsions locatives sans relogement et la mise en oeuvre effective d’un droit à l’accompagnement global à inscrire dans le code de l’action sociale et de la famille. Une loi de programmation du logement social et très social, d’hébergements pérennes, et de mobilisation du parc privé à vocation sociale est également indispensable pour préparer l’avenir et changer la donne de manière structurelle.
Monsieur le Premier ministre, les droits au logement et à l’accueil inconditionnel, quelle que soit la situation administrative des personnes, doivent être respectés en mobilisant dès aujourd’hui les Préfets, collectivités territoriales, bailleurs et associations pour trouver des alternatives sur les territoires.
Compte-tenu de la gravité de la situation, les deux collectifs souhaitent vous rencontrer dans les meilleurs délais pour voir avec vous et les ministres concernés comment dépasser ces difficultés très préoccupantes et apporter des réponses concrètes aux ménages les plus fragiles.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, en notre très haute considération.
François SOULAGE, Président du Collectif ALERTE
Christophe ROBERT, Porte-parole du Collectif des Associations Unies
Florent GUEGUEN, Porle-parole du Collectif des Associations Unies