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Tapis rouge gouvernemental pour un modèle agricole climato-incompatible

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Le Salon de l’agriculture ouvre ses portes le 21 février. Alors que Paris accueillera la 21ème conférence climat des nations unies (COP 21) au mois de décembre, il est plus que temps de repenser notre agriculture pour qu’elle soit plus économe en eau et en énergie. Au lieu de quoi, le gouvernement recule à nouveau en annonçant des mesures au bénéfice du seul lobby agro-industriel. Réaction de FNE.

Exit l’agroécologie… place au lobby !

A la suite de son entretien avec le Premier ministre Manuel Valls, Xavier Beulin, président de la FNSEA, s’est empressé d’annoncer à la presse les mesures qu’il a voulu dicter au gouvernement pour alléger les soi-disant « contraintes environnementales », avant même le Conseil des ministres ! Parmi elles, l’assouplissement des règles à respecter pour la création ou l’agrandissement des élevages de volailles (passage du régime Autorisation ICPE au régime Enregistrement pour la moitié des gros élevages). Le stockage de l’eau pour l’irrigation a également été évoqué.

Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-président de FNE en charge des questions agricoles : « Les mesures annoncées sont d’arrière-garde et totalement à l’opposé du projet agroécologique mis en avant par le Ministre de l’agriculture. Que ce soit d’un point de vue économique, social, environnemental, ou encore en en ce qui concerne le respect des animaux, l’agriculture industrielle va dans le mur. »

La nécessité de changer de modèle

L’agriculture représente 21% des émissions françaises de gaz à effet de serre. Face au changement climatique, l’agriculture doit réduire ses émissions mais aussi s’adapter à ces nouvelles conditions de production.

Pour répondre à ce défi, c’est bien l’agroécologie qui doit être encouragée, c'est-à-dire une agriculture diversifiée, adaptée à son territoire, qui utilise peu d’intrants (engrais, pesticides, énergie, eau d’irrigation, alimentation du bétail importée...) et qui stocke du carbone dans les prairies et les éléments du paysage que sont par exemple les haies et les bosquets.

Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, chargée de mission agriculture, explique : « En réduisant les coûts au lieu d’alimenter la course aux rendements et à l’exportation, en favorisant la qualité plus que la quantité, l’agroécologie est aussi plus proche des attentes de la société et finalement plus compétitive sur le plan économique. »

Les mesures nécessaires à l’agroécologie

Au lieu de soutenir ainsi les agrandissements des élevages industriels, FNE demande un plan national pour recréer un lien entre l’élevage et son terroir avec un soutien à l’élevage à l’herbe et à l’alimentation des animaux par les cultures du territoire. L’idée est que la taille des exploitations d’élevage doit être en adéquation avec les ressources du territoire qui permettent de nourrir les animaux et d’absorber leurs déjections (fumier, lisier). C’est la seule solution pour s’affranchir des importations massives d’aliments du bétail, souvent OGM, et résoudre le problème de la pollution des eaux par les nitrates et les algues vertes, dont le coût pour le contribuable vient encore une fois d’être pointé du doigt dans un rapport de la Cour des comptes rendu public le 11 février.

Quant à la raréfaction de la ressource en eau, FNE rappelle que la construction de retenues ne saurait être une réponse systématique et risque au contraire d’accélérer les déséquilibres quantitatifs et les situations de crise. Surdimensionnement, accaparement de la ressource par l’agriculture industrielle, destruction des écosystèmes aquatiques… L’approche par « projets de territoires », annoncée par le gouvernement, doit être mise en œuvre en associant l’ensemble des acteurs et dans une logique d’économie et de partage de la ressource en eau.

Denez L’Hostis, président de FNE : « Notre priorité reste la réorientation vers une agriculture plus diversifiée et moins consommatrice d’eau. L’irrigation doit devenir plus stratégique, en se mettant au service de la transition agro-écologique. Le partage de l’eau entre les différents usages doit se faire de manière concertée avec l’ensemble des acteurs concernés. Sans cela, des conflits similaires à celui qui entoure le barrage de Sivens, se multiplieront.»

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