Tout le monde ne peut pas être ministre, il faut des compétences exceptionnelles pour atteindre ce niveau de responsabilité. François Rebsamen, ministre en charge du travail et de l'emploi, possède une des qualités essentielles au bon accomplissement de la tâche qui lui a été confiée : il parle couramment la langue de bois.
Les chiffres du chômage pour mars 2015 viennent d'être publiés, et le communiqué officiel note une amélioration de la tendance. Faut-il comprendre que le nombre de demandeurs d'emploi diminue ? Non, il continue d'augmenter, de 0,4 % sur un mois et 4,9 % sur un an pour la catégorie A (et 0,5 % pour un mois et 6,7 % sur un an pour les catégories A, B et C). Un simple calcul montre que ces chiffres sont tout à fait dans la moyenne de ces 12 derniers mois.
Il faut vraiment triturer les chiffres dans le sens que l'on veut leur faire dire pour voir "une amélioration de la tendance". L'augmentation persiste, et sur un rythme comparable à celui des 12 mois précédents. Le rôle d'un responsable est, entre autres, d'insuffler un peu d'optimisme et remonter le moral des Français. Mais à force de se réjouir de chiffres catastrophiques, et d'entretenir un espoir pour une échéance qui recule sans cesse, c'est plutôt un sentiment d'abandon et une attitude de rejet que le ministre suscite.
Voici les chiffres officiels :