Chômage: "amélioration de la tendance" mais "pas de baisse du nombre de demandeurs d'emploi" (27/04/2015)
Tout le monde ne peut pas être ministre, il faut des compétences exceptionnelles pour atteindre ce niveau de responsabilité. François Rebsamen, ministre en charge du travail et de l'emploi, possède une des qualités essentielles au bon accomplissement de la tâche qui lui a été confiée : il parle couramment la langue de bois.
Les chiffres du chômage pour mars 2015 viennent d'être publiés, et le communiqué officiel note une amélioration de la tendance. Faut-il comprendre que le nombre de demandeurs d'emploi diminue ? Non, il continue d'augmenter, de 0,4 % sur un mois et 4,9 % sur un an pour la catégorie A (et 0,5 % pour un mois et 6,7 % sur un an pour les catégories A, B et C). Un simple calcul montre que ces chiffres sont tout à fait dans la moyenne de ces 12 derniers mois.
Il faut vraiment triturer les chiffres dans le sens que l'on veut leur faire dire pour voir "une amélioration de la tendance". L'augmentation persiste, et sur un rythme comparable à celui des 12 mois précédents. Le rôle d'un responsable est, entre autres, d'insuffler un peu d'optimisme et remonter le moral des Français. Mais à force de se réjouir de chiffres catastrophiques, et d'entretenir un espoir pour une échéance qui recule sans cesse, c'est plutôt un sentiment d'abandon et une attitude de rejet que le ministre suscite.
Voici les chiffres officiels :
Les chiffres nationaux donnés par la DARES
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 509 800 en France métropolitaine fin mars 2015. Ce nombre augmente par rapport à la fin février 2015 (+0,4 %, soit +15 400). Sur un an, il croît de 4,9 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en activité réduite (catégories B et C) s’établit à 1 780 700 en France métropolitaine fin mars 2015 : sur un mois, il diminue de 0,4 % pour l’activité réduite courte (catégorie B, +4,5 % sur un an) et augmente de 1,4 % pour l’activité réduite longue (catégorie C, +14,8 % sur un an).
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 5 290 500 en France métropolitaine fin mars 2015 (5 590 600 en France y compris Dom). Ce nombre augmente de 0,5 % (+28 000) au mois de mars. Sur un an, il augmente de 6,7 %.
Les chiffres régionaux communiqués par la DIRRECTE :
Fin mars 2015, dans le département des Ardennes, 17 319 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégorie A. Ce nombre diminue de 0,6 % par rapport à fin février 2015 ( - 101). Sur un an, il est en augmentation de 5,0 %.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, B, C s'établit à 24 879 dans le département des Ardennes, fin mars 2015.
Ce nombre augmente de 0,1 % (soit + 27) sur un mois. Sur un an, il augmente de 4,9 %.
En Champagne-Ardenne, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A augmente de 0,6 % par rapport à février 2015 (soit + 5,1 % en un an).
En Champagne-Ardenne, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, B, C augmente de 0,6 % par rapport à février 2015 (+ 5,6 % en un an).
21:56 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : chômage, ardennes, rebsamen, chômage mars 2015 | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Tant qu'aucun parti politique en capacité de gérer notre pays (UMP, UDI, FdeG, EELV) ne présente pas une politique efficace de ré-embauche et en même temps d'audace industrielle et écologique, je ferai confiance aux Président et gouvernement actuels. D'ailleurs, des éléments positifs se profilent.
Daniel
Écrit par : Doyen | 28/04/2015
Comment présenter une autre politique quand Valls et Hollande disent qu'il n'y a aucune autre politique que la leur ? Ils suivent en toutous fidèles les ordres de Bruxelles et de Merkel . Tous ceux qui essaient de présenter une autre route sont immédiatement abattus en vol par les médias aux ordres de la finance , l'ennemie du candidat Hollande en 2012 . Une hirondelle ne fait pas le printemps comme les frémissements ressentis depuis 2013 .
Écrit par : jean-jacques | 28/04/2015
Proposer à qui et comment?
Le gouvernement et sa majorité exercent le pouvoir et sont aux responsabilités sans partage. Des propositions ont été exprimées qui n'ont pas été mises en œuvre. Je pense à une grande réforme fiscale, toujours promise, jamais tenue.La transition énergétique ouvre de nouveaux marchés qu'il faudrait encourager. Mieux cibler les aides à l'investissement en excluant les grands groupes et en favorisant les PME, pourvoyeuses d'emplois. Ce gouvernement a d'abord réduit les aides à l'apprentissage ce qui a eu des conséquences négatives avant , aujourd'hui, d'encourager l'apprentissage. Les frondeurs ont fait des propositions constructives, toujours rejetées. Nier ces faits et affirmer qu'il n'existe aucune alternative à l’inefficacité actuelle, c'est un déni absolu!Tout n'est pas à jeter mais à l'évidence, la grande réforme fiscale, constituerait un préalable incontournable. C'est en tout cas l'avis de nombreux économistes "de gauche". Quant aux prémisses!!! Sans rien faire, l'évolution démographique sera créatrice d'emplois. Il suffit d'attendre!
Écrit par : michel Coistia | 28/04/2015
La politique du logement en échec
Les besoins sont énormes, les financements sont disponibles et pourtant la construction de logements n'a jamais été aussi faible. Cet échec retentissant, que les incertitudes législatives, seules, expliquent, détruit de l'emploi alors qu'il est un formidable marché créateur d'emplois. C'est un comble. Et quand le bâtiment ne va pas.....
Écrit par : michel coistia | 28/04/2015
A Jean-Jacques, je voudrais dire ceci et poser une question. Un pays doit respecter ses engagements au sein de l'UE.
L'UE a été fondée sur des bases démocratiques. Elle fonctionne sur des accords démocratiquement élaborés. Son parlement agit notamment en proposant des mesures, en votant des directives et en surveillant leur bonne application. La France fait ses propositions à travers ses élus. Elle a le devoir de respecter comme les 27 autres pays les accords établis et les directives votées.
En se rappelant ces règles et cette manière normale d'un bon fonctionnement d'une grande institution, ne pensez-vous pas que les reproches imagées que vous utilisées sont déplacées et de ce fait sans plus aucun intérêt ?
Daniel
Écrit par : Doyen | 28/04/2015
Les suggestions faites par Michel sont intéressantes. Et il a raison de les avancer dans le débat. Ce qui me chagrine ici ce sont certaines de ses expressions. Je lis en effet : "...inefficacité actuelle...,...déni absolu...,échec retentissant." Replacées dans leur texte, je ressens ces expressions comme étant trop fortes. Pourquoi? Parce que l'Exécutf agit prudemment, me semble-t-il. Si non, dans quel état serait la France ? Il faut se poser la question.
Je ne crois pas que les propositions des opposants proches conviennent à la situation. Je n'en sais rien, je l'avoue.
Ce que je veux dire à propos des grands partis d'opposition s'ils étaient au pouvoir : leurs politiques auraient-ils de meilleurs résultats. J'en doute. En fait, je l'ignore aussi.
Daniel
Écrit par : Doyen | 29/04/2015
En réponse à Daniel sur les bases démocratiques de l' U.E :
le 29 mai 2005, les Français ont voté contre le traité constitutionnel Européen . Les politiques de droite comme de Gauche ont passé outre .
Aujourd'hui, la presse nous informe que Goldman Sachs a dépensé plus de 700.000 € en lobbying à Bruxelles en 2014 .Au nom de le démocratie ?
Écrit par : jean-jacques | 29/04/2015
Je ne pense malheureusement pas que nous puissions prendre une position citoyenne de spectateurs des décisions politiques.
Il faut nommer un chat, un chat, et exprimer par le vote et par l'activisme politique la réalité des chiffres et du terrain.
C'est là le sens d'une démocratie.
Aucune institution, aucune procédure et aucun système n'est inscrit dans le marbre. (L'empire romain a vécu et il est mort.) Se cacher derrière l'institution quand on est en responsabilité politique est tout à fait infantile.
La question est de savoir si les forces politiques veulent travailler dans le respect et pour le bien de toutes et de tous. Ou si le confort de leurs fonctions justifie que les urgences soient passées sous le tapis. En prétextant qu'après la pluie, vient le beau temps.
De l'objectif et de la gestion du temps : nos dirigeants politiques en France ont un discours audible pour la gauche, mais leurs actes et leurs gestion du temps est catastrophique, car elle ne permets pas de répondre à des urgences sociales et environnementales qui accablent depuis des décennies notre démocratie. (comme si c'est urgences n'est pas vues ou plutôt regardées par ces dirigeants).
Le taux d'inscription sur les listes électorales, le taux d’abstention et le score des partis extrêmes sont autant d'indicateurs qui prouvent que notre système est profondément malade.
La manière dont l'Executif utilise son temps, joue non seulement en sa défaveur mais aussi en la défaveur d'une stabilité du système démocratique. Ne pas regarder la maladie que les symptômes nous montrent est extrêmement inquiétant.
C'est le sentiment de la peur qui prévaut aujourd'hui le plus au sein de notre population,(qu'on soit riche ou pauvre).
Comment un responsable politique en démocratie peut accepter que le système qu'il supervise, contrôle et adapte, fonctionne sur la peur ?
Écrit par : Jean | 29/04/2015