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  • CTP : un bilan très discutable

    Le bilan que tirent les salariés qui bénéficient d'un Contrat de Transition Professionnelle est loin d'être rose.

    Les Ardennes ont été un des bassins qui ont expérimenté ces CTP. Voici, repris de "l'Humanité" le constat fait pour les ouvriers de Thomé-Génot:



    Licencié fin 2006 dans les Ardennes, « cobaye », malgré lui, du CTP et animateur de l’Association des anciens de Thomé-Génot, Charles Rey témoigne.

    « Le seul avantage du contrat de transition professionnelle (CTP), c’est de toucher l’équivalent d’un an de salaire brut (80 % du salaire brut). 0000322288-0_w_230_h_230.jpg?1246535895L’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes, chargée de suivre le dispositif CTP), parle de 60 % de retour à l’emploi. N’importe quoi, ces chiffres. Ils comptent toutes les sorties du CTP, des CDD de trois mois, de six mois, de l’intérim. En réalité, en février dernier, seuls 20 % des licenciés de Thomé-Génot avaient retrouvé un CDI. Sur 267 salariés licenciés et entrés dans le CTP, 180 recherchent toujours un emploi durable. Mêmes résultats chez nos copains de Lenoir et Mernier, la boulonnerie de Bogny-sur-Meuse, victimes eux aussi des agissements d’un patron voyou. Ils sont rentrés dans le CTP un an après nous : 97 sont toujours au chômage. En fait, avec le CTP, on a cherché à nous parquer pendant un an. Histoire que les « Thomé-Génot » arrêtent de foutre le bordel. On nous a donné des formations, qui la plupart du temps n’ont servi à rien. Des trucs pour occuper les gens. Des formations sur « comment faire un CV » ou de l’informatique. Alors, les gens faisaient de beaux CV, et après ? Rien. Pour retrouver un travail, ça ne sert à rien. La seule formation qui ait marché, c’est celle sur le permis poids lourds : une quinzaine de personnes ont été embauchées en CDI comme chauffeurs.

    Pour moi, le CTP ne marchera jamais si on n’engage pas les patrons dans le dispositif. Après vingt ans de boîte, le gars qui est licencié ne sait rien faire d’autre que bosser sur sa machine, qu’il connaît par coeur. Il est licencié. On lui dit : « Fais une formation. » Mais comment peut-il choisir, s’il ne sait pas ce dont il y a besoin dans la région ? J’avais proposé des tables rondes avec les patrons ardennais, pour qu’on sache vers quelles formations s’orienter. Elles n’ont jamais eu lieu.

    Au terme d’un long conflit, on a réussi à monnayer notre entrée dans le CTP contre une prime de préjudice moral de 25 000 euros. Mais en vérité, ce n’est pas de l’argent qu’on voulait, on voulait du travail. Une fois que les syndicats ont négocié, on a fini par accepter. On a dit, d’accord, on prend l’argent, mais pour survivre, en attendant de retrouver un travail. S’il y avait eu le choix entre 25 000 euros et un CDI, tout le monde aurait pris le CDI, c’est évident. »

    Propos recueillis par Victoire Tuaillon

  • Thomé-Génot : la justice s'en mêle

    Les salariés de Thomé-Génot ont vécu la liquidation judiciaire de leur entreprise, et après la reprise par Ardennes Forge une deuxième liquidation : le sauveur annoncé n'a pas tenu ses promesses . Un dispositif de CTP ( contrat de transition professionnelle) a été mis en place, mais il apparaît que les salariés n'aient pas bénéficié des formations liées à ce contrat . Une partie de l'argent a-t-elle été détournée ? C'est ce que doit dire la justice qui est saisie . Voici le compte rendu du"Monde" :

     

    jaquette_NB-54c12.jpgJusqu'au bout, Thomé-Génot aura été poursuivi par le mauvais sort. Il y a vingt ans, cet équipementier automobile, niché dans la vallée de la Meuse, à Nouzonville (Ardennes), trônait en leader mondial du pôle d'alternateurs. Aujourd'hui, le coeur de l'usine a cessé de battre, mais son nom continue d'apparaître dans un interminable feuilleton judiciaire, qui vient de connaître de nouveaux rebondissements : le dernier directeur du site a été mis en examen pour abus de biens sociaux et escroquerie aux Assedic.

    Dépouillée de sa trésorerie par des actionnaires américains indélicats, l'entreprise avait été poussée à la liquidation en octobre 2006 (Le Monde du 22 novembre 2006). Mais les collectivités locales s'étaient démenées pour sauver l'activité. Vice-président du conseil général, à p-mathot.jpgl'époque, Philippe Mathot (photo ci-contre) avait fait venir des investisseurs, avec l'appui d'un autre élu de l'assemblée départementale, Boris Ravignon, aujourd'hui conseiller à l'Elysée. Finalement, Bruno Quéval, patron d'une filiale du groupe néerlandais Farinia, avait repris l'affaire et créé, sur les cendres de Thomé-Génot, une nouvelle société :Ardenne Forge

    Pour favoriser l'envol de cette SARL, le conseil général et Oseo, un établissement public qui soutient les PME, avaient donné un coup de pouce. Durant plusieurs mois, une partie de la rémunération des salariés avait été prise en charge dans le cadre du contrat de transition professionnelle (CTP), un dispositif réservé à certains bassins d'emploi. De même, des aides à la formation avaient été accordées à l'entreprise.

    Malgré toutes ces mesures, Ardennes Forge a dû fermer ses portes, après une seconde mise en liquidation prononcée en juin 2008. Epaulés par leur avocat, Me Xavier Médeau, les salariés ont alors déposé plainte contre le directeur d'Ardennes Forge : ils lui reprochaient d'avoir empoché des subsides en contrepartie d'actions de formation qui ne furent pas dispensées, selon eux.

     

    "QUE JUSTICE PASSE"


    Le parquet de Charleville-Mézières a ouvert une enquête préliminaire, puis une information judiciaire. Début novembre 2008, M. Quéval a été placé en garde à vue pendant un peu plus de 24 heures, et interrogé par les enquêteurs du SRPJ de Reims. L'un de ses collaborateurs a, comme lui, été mis en examen - mais uniquement pour escroquerie, indique-t-on au parquet. Outre la question des formations qui seraient inexistantes, les policiers mènent des investigations sur des sommes qui auraient transité d'Ardennes Forge vers d'autres sociétés.

    M. Quéval ne comprend pas les reproches qui lui sont faits. "Ça me paraît disproportionné", confie-t-il. Les dispositifs, dont Ardennes Forge a 0000024128-0_w_230_h_230.jpg?1235767212profité, lui avaient été proposés par "les services de l'Etat, avec la bénédiction de tout le monde". "Que justice passe, déclare-t-il. On rétablira la vérité."

    M. Mathot, lui, assume pleinement le rôle qu'il a joué fin 2006, début 2007, et se dit même "très fier" d'avoir "mis M. Quéval dans le circuit". Cet industriel, ajoute-t-il, a fait preuve de "courage" en reprenant une usine qui évoluait dans un secteur où la concurrence est féroce. La tournure prise par cette affaire est "écoeurante", aux yeux de M. Mathot.

    Bertrand Bissuel
  • thomé-génot : l'année commence bien

    Après la liquidation de leur entreprise, les salariés de Thomé-Génot ont mené une lutte exemplaire, grâce à laquelle ils ont réussi à obtenir certains avantages . Ils ont bénéficié du CTP qui permet un reclassement avec indemnités . C'est ce dispositif réservé à quelques bassins permanence-mediatheque-et-assemblee-de-janvier-2007012.jpgd'emploi que Sarkozy souhaite étendre .

    Mais les indemnités de décembre ne seront pas versées : pas d'argent dans les caisses . Combien de milliard pour les banques qu'il faut sauver ? On va bien trouver ce qu'il faut . Mais des salariés qui n'ont pas l'argent attendu en pleines fêtes et au milieu de l'hiver, cela ne semble pas déranger beaucoup les autorités locales . Voici le communiqué des "Thomé-Génot" :(lien vers leur site)

     

     

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    L’état a-t-il les moyens d’un dispositif qu’il entend généraliser ? C’est la question que peuvent légitimement se poser les anciens Thomé-genot. En effet, une partie d’entre nous ont, suite à leur passage dans le Contrat de Transition Professionnel, repris des emplois sous rémunérés en contrepartie d’une allocation de compensation salariale appelée Allocation Temporaire Dégressive. Cette mesure, véritable pierre angulaire du CTP, n’est plus manifestement à ce jour financée, puisque suite au retards de paiement et à une intervention de notre association auprès de la direction départementale du travail, il nous a été répondu que l’absence actuelle de crédits dédiés entraînerait un report de paiement à fin février voir début mars !!!

    PICT0016.JPGLes sommes à percevoir ne sont pas insignifiantes au regard des salaires (souvent le SMIC) des ‘’ayant droits’’ puisqu’elles vont de 1500€ à 2000€ mais aussi car cette nouvelle leur est annoncée en période de fêtes de fin d’année.

    Ces faits sont totalement inacceptables car ils discréditent la parole donnée de l’état. Les anciens salariés de Thomé-Genot ont, à ce jour, intégralement respecté leurs engagements ainsi que la signature qu’ils ont apposée au dit contrat. Ils entendent, par l’intermédiaire le leur association, faire en sorte que l’état en fasse autant !!!


    Yannick Langrenez

    Président de l'association

    des anciens Thomé-Genot