En 2009, le monde a encore progressé vers l’abolition des exécutions pratiquées par les États.
Pour la première fois dans les archives d'Amnesty International, aucun pays d’Europe n’a procédé à une exécution, et des mesures importantes ont été prises pour que les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies appelant à un moratoire sur les exécutions soient appliquées de façon concrète.
Deux pays supplémentaires, le Burundi et le Togo, ont aboli la peine de mort en 2009.
Le nombre de pays ayant totalement supprimé la peine capitale de leur législation s'élève donc désormais à 95.
Près de 100 pays du monde affichent ainsi leur refus d’exécuter des êtres humains.
Dans les Amériques, les États-Unis sont le seul pays à avoir procédé à des exécutions en 2009.
En Afrique subsaharienne, seuls deux pays ont exécuté des prisonniers : le Botswana et le Soudan.
En Asie, pour la première fois depuis longtemps, aucune exécution n'a eu lieu en 2009 en Afghanistan, en Indonésie, en Mongolie ou au Pakistan.
Ces progrès font suite à des décisions de l'Assemblée générale des Nations unies en 2007 et 2008, appelant à un moratoire mondial sur les exécutions, première étape vers l'abolition totale.
Amnesty International espère et croit que les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies – les premières en la matière – continueront à avoir une influence importante sur les pays, pour les convaincre d'abandonner le recours à la peine capitale.
À la fin de l’année 2010, une résolution similaire sera examinée par la Troisième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies.
Toutefois, même si l’opinion mondiale et la pratique se dirigent inexorablement vers l’abolition, le recours massif et politisé à la peine de mort est toujours d’actualité dans des pays tels que la Chine, l’Iran et le Soudan.
En 2009, comme les années précédentes, la plupart des exécutions ont eu lieu dans deux régions du monde : l’Asie et la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Les exécutions ininterrompues de mineurs délinquants – âgés de moins de 18 ans au moment des faits – ont continué dans deux pays : en Iran et en Arabie saoudite.
Ces exécutions constituent une violation du droit international.
Le recours à la peine de mort est une pratique entourée de secret en Chine, en Bélarus, en Iran, en Mongolie, en Corée du Nord et au Viêt-Nam.
Un tel secret n’est pas justifiable.
Si la peine capitale est un acte légitime de l’État comme le prétendent ces pays, ils n’ont aucune raison de cacher au public ou à l'opinion internationale le fait qu’ils y ont recours.
Manifestation contre la peine de mort lors du lancement du rapport 2009 à Hong Kong
(c) AI
Dix-huit pays ont procédé à des exécutions en 2009.
Selon les informations recueillies par Amnesty International, 714 personnes ont été exécutées, mais ce chiffre ne comprend pas les personnes exécutées en Chine, pays qui procède au plus grand nombre d'exécutions dans le monde.
Le total réel mondial est donc considérablement plus élevé.
En 2009, la Chine a encore refusé de révéler le nombre exact d’exécutions auxquelles elle avait procédé.
On peut toutefois estimer d'après les chiffres des années précédentes et un certain nombre de sources actuelles qu’elles se comptent par milliers.
Les méthodes d’exécution utilisées en 2009 comprenaient la pendaison, le peloton d’exécution, la décapitation, la lapidation, l’électrocution et l’injection létale.
Ce document regroupe les données mondiales ressemblées par Amnesty International sur le recours à la peine de mort en 2009.
Les informations proviennent de sources variées, notamment de statistiques officielles (lorsqu'elles sont disponibles), des organisations non étatiques et interétatiques, des défenseurs des droits humains, des médias et d'informations recueillies sur le terrain.
Les chiffres mentionnés sont établis d’après les estimations hautes que l’on peut raisonnablement déduire des informations en notre possession. Nous insistons sur le fait que les chiffres réels sont considérablement plus élevés.
Certains États dissimulent sciemment leur procédure en matière de peine de mort, d’autres n'établissent pas ou ne communiquent pas de statistiques sur le nombre de condamnations à mort et d’exécutions.