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  • Liu Xiaobo, un prix Nobel emprisonné

    Un texte du groupe de travail "Chine " de la Ligue des Droits de l'Homme

     

     

    Les réactions des autorités chinoises à l’octroi du prix Nobel de la Paix au prisonnier Liu Xiaobo éclairent sur le fonctionnement du régime, sur sa force et sur ses faiblesses. Le 8 octobre, il n’était pas question de parler du prix Nobel : cinq minutes à peine après l’annonce norvégienne, l’information est sortie des réseaux ; même les grands hôtels et les bâtiments diplomatiques autorisés à recevoir les chaînes étrangères n’avaient plus accès à la B.B.C. ou à C.N.N. Certes, lors d’une conférence de presse le lendemain, la question ne pouvait être éludée, mais la protestation indignée du ministère des photo_1286516834868-2-0.jpgAffaires étrangères fut reportée vers les rubriques de moindre importance.

    Comme il fallait parler le moins possible de ce sujet brûlant, c’est l’ensemble des palmarès Nobel 2010 - scientifiques y compris - qui a disparu des portails Sohu, Ten Cent, Sina, Net ease. Il s’agissait donc, au risque du ridicule, de cacher aux Chinois ce que savait le monde entier. Un grand nombre de militants ont été interrogés, éloignés, détenus, menacés s’ils persistaient à répandre la nouvelle. Simultanément, les sites étrangers chinois qui relayaient l’information et s’en réjouissaient - Penclub indépendant, New Century News, Boxun, Charter 08, Canyu notamment - ont été attaqués par des virus informatiques, sans d’ailleurs grands résultats.

    Les officiels chinois se sont efforcés ensuite de discréditer le prix ou plutôt le jury qui l’avait décerné. Ce dernier, manipulé par l’Occident dans un relent de guerre froide, cherchait à imposer à la Chine ses conceptions de la démocratie ; en récompensant un criminel, il montrait son dédain pour le système judiciaire national ; ce n’était d’ailleurs pas la première fois et de citer les réactions acerbes de la presse soviétique lors de l’octroi du prix à Sakharov (1975). À coup sûr, une référence convaincante…

    La presse chinoise s’est trouvée quelques alliés : elle a rapporté des éditoriaux de journaux pakistanais et d’Arabie Saoudite ainsi que de l’agence russe Novosti pour affirmer que le Nobel de la Paix a perdu toute signification et dignité et qu’il est redevenu un instrument de la guerre froide. Elle a même trouvé un militaire norvégien pour qui le prix aurait dû revenir au gouvernement chinois en raison des multiples bienfaits qu’il dispense à la population.

    Ces manipulations de l’appareil d’information sont à la fois dramatiquement efficaces et dérisoires. D’un côté, la grande majorité de la population chinoise ne sait rien et ne veut rien savoir du prix Nobel de la Paix et de son lauréat ; elle ignore ou a oublié les centaines de morts de 1989, en plein centre de la capitale. Cette tragique ignorance organisée par le pouvoir explique une grande part de la passivité d’un peuple cantonné dans un rôle de figurant. Mais le pouvoir ne parvient pas à tout contrôler. Les reportages étrangers diffusés sur Arte montrent que les étudiants de Beijing étaient parfaitement informés et qu’ils disposaient donc des moyens de contourner la censure des médias. Au sein même du P.C.C., un ancien secrétaire de Mao Zedong, Li Rui, signataire d’une pétition de cadres retraités du parti en faveur de l’abolition de la censure, estime que l’octroi du prix aura des effets positifs car il éveillera les esprits à la nécessité des réformes.

    Mais l’octroi du Nobel de la Paix à Liu Xiaobo porte aussi à s’interroger sur les réactions extérieures et mp_main_wide_LiuXiaoboSupporters452.jpgsur leur extrême modération pour ne pas dire leur indigence, s’agissant des capitales occidentales. L’Europe, son opinion publique et ses gouvernements, ne parviennent pas à se mobiliser comme ils avaient fait avec succès en faveur des dissidents de l’Union soviétique. Ils ne voient pas que le mépris et la répression des dissidents nationaux s’accompagnent naturellement de mépris et d’une expansion agressive sur la scène internationale. Visiblement irrité par les critiques étrangères et les demandes de libération du lauréat, le Quotidien du peuple affirmait tout de go le 12 octobre : « Peu importent les craintes et les suspicions, l’expansion de la Chine ne peut être arrêtée et l’hégémonie occidentale va vers sa fin ».

    Peut-être faudrait-il s’inquiéter quand un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies traite de criminels deux de ses prix Nobel de la paix (Liu Xiaobo et le dalai lama) et qu’il contraint à l’exil le futur prix Nobel de littérature, Gao Xinjian. Peut-être ne faudrait-il pas se contenter de rappeler l’importance des droits de l’homme comme ont fait les gouvernements européens et en particulier le gouvernement français. Le peuple chinois mérite mieux que cette compassion hypocrite et indulgente.

  • Ardennes : protestations contre le train de déchets nucléaires

    Nous vous avons annoncé le passage d'un train spécial le 5 novembre dans les Ardennes.

     

    Ce convoi doit transporter des déchets hautement radioactifs de France vers l'Allemagne. Tout au long du trajet, la mobilisation s'organise. Greenpeace et "Sortir du nucléaire" en particulier ont prévu des actions de sensibilisation et de protestation dans les principales villes traversées.

    Chistophe Dumont, sur le site de son groupe au conseil régional, appuie cette démarche et appelle à la mobilisation.

    Voici un extrait de son appel :

     

    Les déchets : cauchemar de l'industrie du nucléaire, cauchemar des générations à venir

    Castor-c397e.jpgQue ce soit à Bure où l'Etat et le lobby nucléaire forcent la main des populations pour enfouir des déchets hautement dangereux, à Soulaines, le plus grand centre de stockage de déchets nucléaires de surface au monde, où l'on entrepose depuis plusieurs années ces déchets ultimes mais pas inactifs, le dogme de l'énergie nucléaire hypothèque chaque jour un peu plus la sécurité des populations de la Région. Plus loin de nous, plusieurs hectares sur le site de La hague sont définitivement interdits à toute activité humaine avant plusieurs milliers d'années.

    Si l'Etat et les industries du nucléaire ont décidé de mettre délibérément en danger les populations, en pratiquant la désinformation, sous couvert de progrès économique, à coup de rétributions financières confortables aux localités contaminées, nous demandons, nous écologistes champardennais,  avec Sortir Du Nucléaire 08, qu'au moins les déchets restent sur les sites déjà atteints par cette modernité morbide et que les transports hautement dangereux cessent.

    C'est pourquoi nous serons mobilisés le week end du 6 novembre et proposerons des actions de protestation vigoureuse contre ce « train d'enfer ».

    Christophe DUMONT