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  • Les tilleuls abattus vite fait, mal fait ...

    Un tilleul peut vivre 500 ans, c'est un des arbres reconnu pour sa longévité exceptionnelle. Ceux de la place Carnot n'atteindront pas cet âge respectable. Ils ont été abattus lundi matin, et broyés aussitôt par l'entreprise id verde. Sur son site, elle se présente ainsi : "idverde, leader européen dans l’aménagement paysager, s’engage résolument pour la transition écologique, conscient de l’importance cruciale des espaces verts dans les milieux urbains. (...)La vie est plus harmonieuse en vert ! Un environnement végétalisé apporte une valeur ajoutée incontestable à tout quartier résidentiel. Les espaces verts augmentent la cohésion sociale et le bien-être des habitants."

    Pour qu'un projet d'aménagement augmente la cohésion sociale, il faudrait au minimum que sa conception et sa mise en œuvre associent la population concernée, les associations locales et les élus.

    Les réactions nombreuses et indignées qui se sont multipliées depuis lundi montrent un rejet de l'abattage et mettent en évidence un défaut de communication de la part de la mairie.

    Pourtant, cette question du maintien des tilleuls est revenue souvent lors des réunions organisées en 2022 et 2023 par la ville de Vouziers. De nombreuses interventions ont eu lieu pour questionner sur le devenir des arbres. Les réponses ont toujours été évasives, repoussant la décision à l'état des racines suite aux travaux, ou à un diagnostic phytosanitaire.

    Il est toujours apparu que l'option qui consiste à planter 25 nouveaux arbres était privilégiée par les élus, seul le maintien des deux tulipiers en bas de la place étant garanti.

    Les mois passant, le diagnostic phytosanitaire a tardé à être rendu public, sans avoir pu constater l'importance du problème des racines et sans nouveau débat. Et ce lundi, l'irréparable était commis en une petite matinée, l'effet de surprise ne permettant pas de réaction préventive de la part d'opposants.

    Des réactions, il y en a eu cependant dans les médias sociaux, mais aussi au sein du conseil municipal. Celui-ci s'est réuni le lendemain de l'abattage, sans que ce point soit à l'ordre du jour. Le maire a évoqué très succinctement l'événement lors de son point d'information qui introduit la séance du conseil.

    L'opposition municipale a cependant tenu à revenir sur le sujet en interpellant le maire à la fin de son propos préliminaire. C'est tout d'abord Agnès Haudecoeur qui a lu un texte dénonçant les faits et leurs conséquences, mais aussi regrettant le manque d'information et de concertation préalable. La réponse du Maire, insistant sur le mauvais état des arbres a fait réagir le public présent. Yann Dugard a alors rappelé qu'il pourrait faire évacuer la salle, si un tel mouvement d'humeur se renouvelait.

    Jean-Baptiste Machinet  a insisté sur l'émoi provoqué dans la population vouzinoise par cette disparition d'un élément fort de l'identité de la ville. Il a mis en avant la faible qualité du rapport d'expertise phytosanitaire, qui comporte beaucoup de généralités, et ne tranche pas sur l'état de santé des tilleuls. D'ailleurs une revue rapide des souches encore en place ne montre pas d’atteinte particulière de l'immense majorité des arbres, sauf un.

    Au fil des échanges, on a eu vraiment l'impression que cet abattage était la solution préférentielle depuis le début du projet, cette option rendant plus simple et moins coûteuse la mise en place de la rénovation dans la configuration choisie.

    Et le défaut de communication et d'information sur le sujet a pesé également très lourd dans le sentiment général d'indignation créé par cette action brutale et peu justifiée.

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