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Aux États-Unis, les salariés en grève de Ford remportent un accord historique

Extraits de l'article de Politis du 27.10.2023.

25 % d’augmentation salariale sur quatre ans avec un bond de 11 % dès la première année. Une hausse de 68 % du salaire minimal. Une large accélération pour atteindre le plein salaire au bout de trois ans – contre huit auparavant. Une amélioration des retraites et un élargissement du droit de grève. L’énumération – non exhaustive – parle d’elle-même. L’accord de principe trouvé entre le puissant syndicat de l’automobile américain United Auto Workers (UAW) et Ford, ce jeudi, a tout d’historique. Même s’il doit encore être validé par les salariés, les journaux américains estiment qu’il offre « les meilleures conditions de travail » aux salariés du groupe « depuis des décennies ». « C’est le meilleur contrat que j’aie vu au cours de mes 30 années chez Ford », raconte, par exemple, au New York Times, Robert Carter, 49 ans, salarié chez Ford.

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S’attaquer aux trois géants de front

UAW a donc décidé de s’attaquer aux trois géants de front, avec une stratégie élaborée : pour éviter une grève massive mais potentiellement épuisante pour les travailleurs et donc courte, le syndicat a préféré cibler les entreprises les plus rentables de ces groupes. À l’origine de cette stratégie, le nouveau président d’UAW, Shawn Fain, considéré comme bien plus progressiste que l’ancienne présidence du syndicat.

Pour Ford, qui a été présenté durant ce conflit comme le géant le plus ouvert aux discussions, le dernier coup de butoir est intervenu en début de semaine lorsque UAW a mis à l’arrêt la plus grosse entreprise de General Motors, dans le Texas, de Ford Motor dans le Kentucky et de Stellantis. Un signe fort de détermination, six semaines après le début de ce mouvement social d’envergure. « Un nouveau trimestre record, une nouvelle année record. Comme nous le disons depuis des mois : des bénéfices records équivalent à des contrats records », déclare alors Shawn Fain dans un communiqué.

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Et UAW ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Preuve en est : Shawn Fain, avant même que l’accord de principe soit validé par les syndiqués, à demander aux travailleurs de Ford de reprendre le travail. L’objectif ? Mettre General Motors et Stellantis au pied du mur face à un concurrent qui tournerait à plein régime lorsqu’eux resteraient englués dans ce conflit social. Car après six semaines de grève, les travailleurs ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Désormais, ils ont le vent dans le dos pour conquérir parmi les plus importantes avancées sociales de ces quarante dernières années pour des travailleurs américains minés par le néolibéralisme.

Pierre Jequier-Zalc 

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