Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Boire ou gaspiller, il faut choisir.

Face à l’urgence climatique, il faut un changement de notre façon de gérer l’eau : c’est en substance le message d’une dizaine d’associations environnementales, dans une tribune publiée par franceinfo. Les signataires rappellent les épisodes récents ou actuels de sécheresse, de baisse des nappes phréatiques et de feux de forêt. Et ils en appellent au gouvernement, aux élus et aux citoyens pour engager un véritable changement dans nos habitudes de consommation d’eau. Ils s’expriment ici librement.

L’eau est un élément essentiel à l’équilibre de tous les écosystèmes naturels et un bien commun vital que nous devons préserver à tout prix . Dans un monde qui se réchauffe et qui fait partout face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et intenses, les enjeux de disponibilité et d’accès à l’eau par toutes et tous deviennent aussi cruciaux qu’actuels. Ils posent la question de sa juste répartition, entre besoins essentiels pour tou-tes et usages superficiels d’une minorité. C’est donc une question de justice sociale qui nécessite de repenser urgemment nos usages en eau et sa répartition à l’aune de ces nouvelles réalités.

près un été 2022 marqué par des sécheresses historiques et des incendies ravageurs du sud de la France jusqu’en Bretagne et en Normandie, le faible niveau de précipitations de cet hiver n’a pas permis de remplir les nappes phréatiques sur une grande partie du territoire français. D’après un rapport du Bureau de Recherches Géologiques et Minières, plus de 68% des nappes sont à des niveaux inférieurs aux normales de saison (contre 58% l’année dernière) et 20% ont même un niveau “très bas”. Quatre villages des Pyrénées-Orientales ont déjà été privés d’eau potable à la sortie de l’hiver à cause d’importantes sécheresses en cours . À ce jour, plus de 40 départements font l’objet de mesures régulières de restrictions d’eau et quatre d’entre eux connaissent des situations de crise.

Dans ce contexte de manque d’eau global, les déficits hydrologiques hérités de l’été passé vont se coupler aux périodes de chaleurs annoncées pour l’été 2023. En effet, les climatologues prévoient cette année encore des épisodes caniculaires intenses et des risques de sécheresses graves très élevés dans de nombreux départements. La situation hydrique en France, déjà extrêmement préoccupante aujourd’hui, risque donc de s’aggraver dans les prochains mois.

Qui aura alors accès à l’eau ? L’ensemble de la population ou une classe de privilégié-es ? Et pour quels usages ? L’arrosage de golfs et le fonctionnement de complexes hôteliers avec piscines et spas ou les potagers des particulier-ères ? Des stations de lavage de voitures individuelles ou des fontaines rafraîchissantes pour tou-tes pendant les épisodes de canicule ? Plus globalement, souhaitons-nous continuer à privilégier un modèle d’agriculture intensive et destructrice, entre prélèvements excessifs et méga-bassines, au détriment d’une agriculture paysanne, nourricière et économe en eau ? Jusqu’à quand les multinationales de l’agroalimentaire pourront-elles prélever à outrance dans les sources ou les nappes phréatiques quand des restrictions d’usage s’appliquent aux populations ?

La crise de l’eau, exacerbée par le dérèglement climatique, pose des problèmes de justice sociale. Les dérogations aux restrictions pour des usages non essentiels ou polluants ne sont pas acceptables. Au contraire, il est essentiel et urgent de placer l’intérêt général devant celui des classes privilégiées et des secteurs économiques polluants, afin de poser les contours d’une société de demain égalitaire et qui garantirait à toutes et tous l’accès aux ressources vitales comme l’eau. Il faut repenser les politiques publiques de gestion de l’eau pour d’une part nous adapter aux évènements en cours et d’autre part diminuer l’intensité et la fréquence de ceux à venir. Et, loin des mesures radicales nécessaires, ce ne sont pas les 53 mesures, vagues et non contraignantes, du plan eau d’Emmanuel Macron qui nous permettront d’y parvenir.

Nous demandons aux pouvoirs publics, élu·es et gouvernement, de prendre la mesure de l’urgence de ces enjeux et de mettre en place dès cet été une politique ambitieuse permettant une répartition juste et soutenable de la ressource en eau. Et en premier lieu, nous exigeons qu’aucune dérogation aux restrictions d’usages de l’eau ne soit plus accordée pour des usages non essentiels ou ne permettant pas de nourrir directement les populations. Nous appelons également les citoyen-nes à se mobiliser massivement sur leur territoire afin de dénoncer et s’opposer au développement de projets, nouveaux ou existants, inutiles et gaspilleurs d’eau.

Signataires : Alternatiba, ANV-COP21, ATTAC, Dernière Rénovation, Escape Jobs, Greenpeace France, Jour de la Terre France, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Nous sommes vivants, Oxfam France, Zero Waste France.

4859792032_d1a65ffeb9_c.jpg

Commentaires

Les commentaires sont fermés.