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Au Pérou, la répression violente contre les manifestations 

Le Pérou traverse une crise politique de longue date qui s’est intensifiée au début du mois de décembre par des actions de protestation contre le nouveau gouvernement. Une flambée de violences a gagné le pays. Plus de vingt personnes ont été tuées, dont des mineurs. Point sur la situation.

 

Les manifestations en cours au Pérou font suite à la destitution de l’ancien président Pedro Castillo qui avait tenté de dissoudre le Congrès national, le 7 décembre. Le Tribunal constitutionnel et le Congrès ont rejeté cette décision et Pedro Castillo a été arrêté le jour même. En signe de protestation contre le Congrès et les nouvelles forces politiques en place, des mobilisations se répandent dans le pays. Les forces de sécurité usent de méthodes répressives violentes pour contenir les manifestations.  

La nouvelle présidente, Dina Boluarte, doit mettre fin au recours excessif à la force contre des manifestants et utiliser toutes les ressources disponibles afin de protéger la vie et l’intégrité des personnes blessées.

Des morts et des blessés

Au cours des dernières semaines, on compte plus d’une vingtaine de morts de civils, dont des mineurs : Romario Quispe Garfias, 18 ans, et un autre garçon âgé de 15 ans ont été tués le 11 décembre dans la ville de Andahuaylas.

Nous avons pu vérifier des images montrant des policiers tirant des bombes lacrymogènes directement et à faible distance sur des manifestants sur la place centrale de Lima. Nous rappelons que la force ne doit être utilisée que lorsque cela est strictement nécessaire et de façon proportionnée. Face à des actes de violence, les forces de l’ordre doivent réagir de façon individualisée contre les responsables des troubles et des agissements qui mettent en danger la vie ou l’intégrité d’autrui.

Par ailleurs, l’Association nationale des journalistes du Pérou a recensé des attaques contre 21 journalistes dans les villes de Lima, Apurímac, Huaura, Arequipa et Puno, alors qu’ils couvraient les manifestations entre les 7 et 11 décembre. 

Besoin d'enquêtes indépendantes

Le 19 décembre, le gouvernement de la nouvelle présidente Dina Boluarte a indiqué que les enquêtes sur les atteintes aux droits humains dans le cadre des manifestations seront menées par la justice militaire. Préoccupés par cette annonce, nous rappelons aux autorités péruviennes que les juridictions militaires ou policières ne sont pas compétentes, au titre des normes internationales, pour connaître et juger des atteintes aux droits humains et en sanctionner les responsables. Les violations présumées des droits humains ne doivent pas relever de la compétence de la justice militaire.

Cette répression contre les manifestants et des manifestantes appelle à une intervention rapide, impartiale et efficace des instances compétentes et spécialisées en vue d’enquêter sur les faits, d’identifier les responsables et de les amener à rendre des comptes dans le cadre d’une procédure régulière.

Les autorités péruviennes doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante et impartiale, sur toutes les allégations de violations des droits humains dans le contexte de la crise actuelle. Nous suivrons de près la situation des manifestations au Pérou. 

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