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Les député·es manquent l'occasion de mettre un terme à la jungle de l'agrivoltaïsme et du photovoltaïque au sol

Après un long débat la nuit dernière, l’Assemblée nationale accouche d’une souris en termes de protection des espaces agricoles, naturels et forestiers. Les député·es manquent l’occasion de créer un cadre national pour protéger ces terres de l’appétit des marchands de soleil. Ils n’ont pas pris leur responsabilité, renvoyant aux échelons locaux le cadrage et les visuel%20RS2.pngautorisations des projets photovoltaïques sur les terres agricoles. Nous regrettons ce choix tant ces échelons sont soumis à des pressions clientélistes et des conflits d’intérêts alimentés par la manne financière des énergéticiens.

La Confédération paysanne n'a eu de cesse de dénoncer le miroir aux alouettes que constitue l'agrivoltaïsme et ses effets pervers : atteinte à la vocation nourricière de la terre du fait de l'artificialisation et d'une moindre disponibilité foncière, fausse solution empêchant l'adaptation au changement climatique, précarisation des paysan·nes, perte de la qualité de vie au travail, dégradation des paysages et de la biodiversité… Nos arguments ont été largement relayées dans le débat via des amendements déposés par différents groupes politiques, de droite comme de gauche.

 Si nous pouvons nous satisfaire que les débats aient enfin pris en compte l'ensemble des problématiques, nous regrettons amèrement que les députés n'aient pas osé prendre les décisions qui s'imposent.

C'est le cas en particulier de l'interdiction des centrales photovoltaïques au sol. Notre alerte a été entendue sur le vide juridique que contenait le texte issu du Sénat, les dispositions sur l'agrivoltaïsme ne s'appliquant pas au PV au sol. Mais la solution finalement adoptée d'un encadrement plutôt qu'une interdiction n'est pas à la hauteur des enjeux. Autoriser le PV au sol sur des « terres incultes » depuis plus de 10 ans est une prime aux propriétaires ayant fait de la rétention foncière, alors même qu'il faudrait œuvrer pour les remettre en culture pour permettre l'installation de plus de paysan·nes. De même, la définition de l'agrivoltaïsme offre des possibilités de contournement pour les projets alibi. Le cadre que les député·es instaurent reste trop large et permissif pour mettre un terme à la prédation sur les terres agricoles, naturelles et forestières.

La Confédération paysanne va donc rester très vigilante et sera mobilisée pour riposter localement aux projets photovoltaïques sur les terres agricoles et défendre les paysan·nes pour qu'ils et elles puissent vivre dignement de leur métier qui doit rester la production d'alimentation.

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Parc photovoltaïque dans les Alpes du Sud.

 

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