Publié le 04.08.2022 par Amnesty International
Les autorités polonaises ciblent les personnes LGBTI à coups de discours stigmatisants. Quand celles-ci tentent de s’exprimer, notamment dans la rue, elles sont réprimées. C’est ce que conclue notre nouvelle enquête sur le terrain.
Depuis 2019, la situation des personnes LGBTI s'est rapidement détériorée en Pologne. Les politiques et les discours hostiles se sont multipliés à leur encontre, y compris de la part de responsables de haut niveau.
Certaines collectivités locales ont adopté des résolutions ouvertement homophobes, comme la création de « zones sans LGBTI ». Ces zones ne sont pas juridiquement contraignantes mais elles restent nuisibles car elles alimentent le climat d'hostilité envers les personnes LGBTI vivant dans ces régions.
De moins en moins d’espace pour revendiquer les droits des personnes LGBTI
Les personnes LGBTI et leurs alliés qui manifestent courageusement pour leurs droits subissent les attaques de contre-manifestants homophobes sans que la police n’intervienne. Lors de plusieurs prides à Bialystok, Gniezno et Lublin, des manifestants ont ainsi été attaqués sans être protégés de manière adéquate par la police.
« Nous ignorons où s'arrêtera cette campagne de haine. Des véhicules portant des slogans homophobes circulent dans les rues en toute impunité, mais c'est nous qui devons être sanctionnés et souffrir. »
Jacek, militant et organisateur des Marches pour l'égalité
Dans certains cas, c’est la police elle-même qui les a pris pour cible et a utilisé des méthodes brutales. Les restrictions illégales, les exigences et les sanctions sévères imposées aux personnes LGBTI et à leurs soutiens limitent l'espace qui leur permet d'exercer librement leurs droits humains et créent un climat de peur.
Aux violences physiques et psychologiques s’ajoutent les poursuites pénales
Au cours des cinq dernières années, les autorités se sont délibérément servies d’obligations de déclarations onéreuses et complexes pour interdire ou limiter les manifestations LGBTI de manière arbitraire et discriminatoire. Les autorités tentent ainsi de dissuader les militants et militantes de s’engager dans un espace déjà réduit pour la société civile.
Au lieu de s’en prendre aux personnes LGBTI et aux défenseurs et défenseuses des droits, les autorités doivent respecter, protéger et promouvoir leurs droits et agir de toute urgence pour garantir et mettre fin à toute discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre réelle ou présumée. Le gouvernement polonais doit agir maintenant pour renverser cette situation déplorable.