EDF a annoncé ce matin que le démarrage de l’EPR de Flamanville, en chantier depuis 15 ans, était repoussé de plusieurs mois, à la mi-2023. Le coût de ce projet, déjà multiplié par 6, augmente à nouveau. Cet énième dérapage de la technologie EPR interroge sur le positionnement de certain-es candidat-es à l’élection présidentielle qui en font une promotion irresponsable et déconnectée des faits. Greenpeace France demande un moratoire sur les travaux de l’EPR de Flamanville, afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR.
Pour Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France, « à l’heure où beaucoup de responsables politiques s’obstinent sur la voie du tout-nucléaire en promettant la construction de nouveaux réacteurs, il faut regarder la réalité en face et arrêter les frais. L’EPR n’est pas une technologie fiable, elle ne permet la maîtrise ni des délais ni des coûts. C’est un fiasco international ».
L’incident qui a conduit à l’arrêt du premier EPR mis en service dans le monde, à Taishan, en Chine, il y a près de 6 mois, reste à ce jour non résolu. Au-delà des déboires de chantiers, la technologie EPR se révèle donc défaillante même en fonctionnement.
L’urgence climatique impose une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Dans ce contexte, le développement du nucléaire, beaucoup trop lent, est une fausse solution. S’illusionner sur les capacités de l’industrie nucléaire, c’est perdre la course contre les changements climatiques. Au contraire, miser sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables permettrait à la France d’atteindre ses objectifs climatiques.