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Méga-bassines : nouvel outil du modèle agro-industriel

Communiqué de la Confédération Paysanne le 08.11.2021

Quelle utilisation de l'eau pour quelle agriculture ? C'est bien la question du modèle agricole que posent ces méga-bassines. C'est le sens du combat de la Confédération paysanne qui défend une irrigation en lien avec les écosystèmes, qui répartit équitablement et durablement la ressource en eau, au service d'une agriculture paysanne relocalisée, dense en emplois et productrice d'une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.

Quelle utilisation de l'eau pour quelle agriculture ? C'est bien la question du modèle agricole que posent ces méga-bassines. C'est le sens du combat de la Confédération paysanne qui défend une irrigation en lien avec les écosystèmes, qui répartit équitablement et durablement la ressource en eau, au service d'une agriculture paysanne relocalisée, dense en emplois et productrice d'une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.

Ce sont donc des centaines de paysannes et paysans, venus de toute la France, éleveurs, maraichers, irrigants ou non, qui ont convergé ce 6 novembre à Mauzé-sur-le-Mignon, avec plus de 3000 personnes et 25 tracteurs. Rien à voir avec le scénario simpliste d'un affrontement entre « écolos et agriculteurs » ou la caricature d'une Confédération paysanne « opposée à l'irrigation » portée par la FNSEA* et consorts. La détermination de la mobilisation de ce week-end s'est incarnée par le démontage des installations de pompage d'une méga-bassine de 5 hectares située en Charente-Maritime.

Contrairement à ce que répètent en boucle leurs promoteurs, y compris le gouvernement, les méga-bassines sont remplies principalement par des systèmes de pompage dans les nappes phréatiques et les cours d'eau. Il ne s'agit donc absolument pas de récupérer seulement une eau « qui tombe » mais bien d'aller chercher l'eau dans ses espaces naturels de stockage. De plus, l'eau stockée à l'air libre dans ces méga-bassines devient stagnante et subit donc un phénomène d'évapotranspiration. Un non-sens quand on sait que le stockage naturel dans les nappes phréatiques ne coûte rien et préserve la qualité et la quantité de l'eau.

Appelées « réserves de substitution » par leurs partisans, ces méga-bassines sont présentées comme des ouvrages qui permettraient de diminuer la pression sur la ressource en eau en « substituant » des pompages de printemps/été par des pompages d'hiver. Or pomper en hiver n'empêche pas de créer une pression sur la ressource. Avec une pluviométrie parfois insuffisante et un rechargement des nappes de plus en plus tardif, la pression exercée par le remplissage des méga-bassines sur la capacité des milieux aquatiques à se renouveler est énorme. C'est cette privatisation de la ressource en eau au profit d'une minorité, qui met en difficulté tous les autres agriculteurs et compromet de nouvelles installations, que nous dénonçons.

De plus, cet accaparement est majoritairement financé par des fonds publics – 70% s'agissant du projet de Mauzé-sur-le-Mignon - au profit de la pérennisation du modèle agro-industriel en place. Le premier enjeu est donc bien revoir ce modèle simplifié, dévastateur et extrêmement gourmand en eau et non de poser une rustine sur un schéma sans avenir.

Nous réclamons donc l'arrêt immédiat de la construction de ces méga-bassines. Une revendication que nous allons porter mercredi 10 novembre à 14h30 lors d'une conférence de presse devant le Ministère de l'agriculture.

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06.11.2021 -

Plus de 3000 personnes se sont mobilisées en Deux-Sèvres pour dénoncer les méga-bassine à l'appel de la Confédération paysanne, Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre et la LPO.

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