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En Syrie, la guerre dure depuis 9 ans

Le 15 mars 2020, le conflit syrien fête ses 9 ans. Un triste anniversaire pour des millions de civils qui manquent toujours cruellement de perspectives d’avenir. Notre rapport annuel dresse un portrait sombre de la situation dans le pays.

Les civils : premières cibles du conflit

En 9 années, la population civile syrienne n’a majoritairement connu que la guerre et en a payé le prix fort. 500 000 personnes sont mortes depuis le début du conflit en 2011.

Selon l’ONU, 100 000 personnes auraient été victimes de détention arbitraire ou de disparition forcée, la plupart aux mains du gouvernement syrien. Plus de 6,5 millions de personnes, dont 40% d’enfants ont été forcés de changer de lieu de résidence et de survie en Syrie. Il s’agit du plus grand nombre de personnes déplacées de force, à l’intérieur de leur pays, dans le monde. Près de six millions de personnes ont également été contraintes de quitter le pays du fait de la guerre et des persécutions.

Facteur aggravant, les forces gouvernementales restreignent l’accès aux services d’aide humanitaire des Nations Unies dans toute la Syrie. Selon l’ONU, en 2019, les forces gouvernementales n’ont pas donné leur feu vert pour environ la moitié des demandes d’autorisation de missions humanitaires dans le pays. La même année, la Russie et la Chine ont également opposé leur véto au Conseil de sécurité de l'ONU contre l’acheminement de l’aide vers les zones sous contrôle de l’opposition.

L’acharnement de Bachar Al-Assad contre son peuple

Depuis 9 ans, les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés ne cessent d’attaquer directement des civils et des biens de caractère civil. Elles se sont rendues responsables d’attaques menées sans discrimination et d’attaques visant directement des logements civils, des écoles, des boulangeries, des opérations de secours, des hôpitaux et des structures médicales, tuant et blessant des centaines de civils, y compris du personnel médical et des services de secours.

Entre avril et septembre 2019, au moins 51 établissements médicaux et 59 écoles ont été endommagés à cause des hostilités à Idlib, Hama et dans le nord d’Alep, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Ces attaques sans discrimination visant des civils constituent des crimes de guerre. Dans certains cas, le caractère systématique et délibéré de ces attaques peut même constituer un crime contre l’humanité.

Le droit humanitaire violé par les autres parties au conflit

À la suite de l’offensive militaire lancée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie contre les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) le 9 octobre, les hostilités ont été marquées par des attaques menées sans discrimination contre des zones d’habitation. Les éléments de preuve disponibles incitent fortement à penser que ces attaques avaient été menées par la Turquie et les groupes armés syriens qu’elle soutenait.

Malgré des pressions croissantes, la coalition dirigée par les États-Unis a continué de nier sa responsabilité dans la mort de plusieurs centaines de civils à Raqqa, lors de la campagne de bombardement qu’elle avait menée contre l’Etat Islamique pendant 4 mois, en 2017. Le 28 février 2019, la coalition a toutefois admis être responsable de la mort de 25 civils à Raqqa, ce qui a porté à 180 le nombre total de décès pour lesquels elle a reconnu une part de responsabilité.

Ces aveux n’ont toutefois donné lieu à aucune mesure d’enquête sur de possibles violations du droit international humanitaire ou d’indemnisation des victimes, et la coalition a continué de faire barrage aux demandes visant à ce que soient révélées les circonstances dans lesquelles ces frappes meurtrières se sont déroulées. Les forces kurdes ont également, dans le passé, été responsables d’attaques indiscriminées causant de nombreuses pertes parmi les civils.

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