L'EPR ( centrale nucléaire de nouvelle génération) qui est en construction à Flamanville n'en finit pas de rencontrer des difficultés. Les retards succèdent aux retards, et les surcoûts atteignent des proportions gigantesques.
L'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) a imposé à EDF en juin dernier la réfection de soudures non-conformes dans une partie essentielle du réacteur. L'ASN déclarait alors ceci :
"EDF avait proposé en 2018 une démarche visant à justifier le maintien en l’état de ces soudures. L’ASN avait alors jugé que l’issue d’une telle démarche était incertaine et avait invité EDF à engager les opérations préalables à la remise en conformité des soudures (...)
Par courrier du 7 juin 2019, EDF a sollicité l’avis de l’ASN sur la possibilité de réparer ces soudures vers 2024, après la mise en service du réacteur.
Dans son courrier du 19 juin, l’ASN note que la remise en conformité des soudures de traversées avant la mise en service du réacteur est techniquement réalisable. Le report des opérations de réparation après la mise en service du réacteur soulèverait plusieurs difficultés, notamment au regard de la justification de la sûreté du réacteur durant la période transitoire. L’ASN considère donc que la réparation des soudures concernées avant la mise en service du réacteur constitue la solution de référence."
EDF ne pouvait que suivre l'avis de l'ASN, ce qui va retarder la mise en service à 2023 au plus tôt, au lieu de 2012 qui était programmé initialement. Les coûts explosent, passant de 3,3 Milliards à plus de 12,4 Milliards (276 % d'augmentation).
La solution préconisée par EDF pour reprendre les soudures défectueuses n'est pas encore validée par l'ASN, des surprises (et des surcoûts) sont encore possibles.
Voici ce qu'écrit EDF le 09.10.2019 :
"Le scénario de reprise des soudures de traversées privilégié par EDF est l’utilisation de robots télé-opérés, conçus pour mener des opérations de grande précision à l’intérieur des tuyauteries concernées. Cette technologie a été développée pour le parc en exploitation et doit être qualifiée pour la reprise des soudures de traversées. L’objectif est que la qualification de ce scénario et sa validation par l’ASN puissent intervenir au plus tard à la fin de l’année 2020, date à laquelle EDF pourra engager les travaux. Un second scénario, fondé sur l’extraction et la remise à niveau dans les bâtiments auxiliaires de sauvegarde, est conservé à ce stade à titre de solution de repli. (...)
Le calendrier prévisionnel de mise en œuvre du scénario privilégié de reprise des soudures de traversées conduit, si l’objectif mentionné ci-dessus s’agissant de la validation par l’ASN est respecté, à prévoir une date de chargement du combustible à fin 2022 et à ré-estimer le coût de construction à 12,4 milliards d’euro, soit une augmentation de 1,5 milliard d’euros."