Publié le 31 octobre par Attac Europe
Nous voulons exprimer notre soutien et notre solidarité à tous les mouvements, aux militant·e·s, aux communautés marginalisées du Brésil qui se réveillent ce matin dans le cauchemar de Jair Bolsonaro élu président.
Aucun mandat électoral ne rend acceptable ou démocratique le fait d’accéder au pouvoir par la démonisation des adversaires, l’utilisation de l’étiquette « terroriste » pour discréditer les mouvements sociaux et les menaces sur les droits et les libertés des citoyen·ne·s désignés comme boucs émissaires des problèmes causés par l’économie mondialisée. Ceux qui s’adonnent à ces pratiques sont responsables des crimes les plus atroces du vingtième siècle.
Le racisme, le sexisme et l’homophobie de Bolsonaro, tout comme sa nostalgie d’une dictature militaire au Brésil, ont fait l’objet de nombreux commentaires au niveau international. Mais Bolsonaro ne constitue pas seulement une menace pour les droits (civiques et humains) des citoyen·ne·s brésilien·ne·s. S’il met en œuvre les politiques annoncées, elles vont creuser encore davantage les inégalités en appauvrissant celles et ceux qui sont déjà sous le seuil de pauvreté. Elles détruiront l’environnement et empêcheront les opposants de se faire entendre.
Lors de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre 2016, nous redoutions qu’elle n’encourage aussi ailleurs ceux qui se réclament de la xénophobie, du nationalisme et de l’autoritarisme. L’élection de Bolsonaro en est le dernier exemple en date. Il nous faut d’urgence construire une opposition mondiale à cette politique de haine et refonder l’internationalisme que nos mouvements ont pu susciter pour s’opposer à l’inhumanité de la guerre et du néolibéralisme. Nous ne pouvons admettre la normalisation de l’arrivée au pouvoir de figures comme Bolsonaro, Trump ou d’autres nationalistes à tendance dictatoriale.
Cette nouvelle forme de fascisme ne vient pas de nulle part. Ces dernières décennies, la mondialisation dominée par les multinationales et la finance a mis en pièce le tissu social un peu partout sur la planète. Quand la recherche du profit est l’objectif ultime de l’humanité, des pans considérables de la population mondiale se retrouvent marginalisés et incapables de se faire entendre. Des territoires énormes sont livrés à l’extraction dévastatrice. Ceux qui mettent en place de telles politiques mortifères apportent leur soutien à des Bolsonaro et des Trump pour étayer le pouvoir des 1%.
Nous voulons une transformation radicale du système mondial qui fasse passer les gens et la planète avant les profits des riches. Nous voulons un monde basé sur l’égalité, la reconnaissance plein et entière des droits humains et la soutenabilité environnementale. C’est là notre lutte au niveau international – le défi majeur que nous relevons en tant que citoyen·ne·s, communautés et mouvements. Ce ne sera pas facile, mais l’histoire nous montre que la victoire est possible si nous gardons vivants en nous l’espoir et la solidarité.
Un autre monde est possible.
Rio de Janeiro : Buildings et Favelas