Publié le 09.08.2018 par Amnesty International
Le Sénat argentin vient de rejeter le projet de loi portant sur la dépénalisation de l’avortement. L’Argentine vient de rater l'opportunité d'une avancée historique pour les droits des femmes.
Les législateurs argentins ont choisi de ne pas tenir compte des milliers de femmes et de filles qui se battent pour le respect de leurs droits sexuels et reproductifs.
Les sénateurs qui ont voté contre l'adoption du projet de loi ou qui se sont abstenus ont donc décidé de préserver un système qui force les femmes à recourir à un avortement clandestin et dangereux.
Une occasion gâchée
Cette décision ne fait que perpétuer le cycle de la violence que les femmes sont amenées à subir. Le pouvoir exécutif avait fait passer un message en lançant ce débat, mais le pouvoir législatif n'a pas su s'emparer de cette opportunité.
En raison de la législation actuelle en Argentine – qui réprime pénalement les femmes sauf en cas de danger pour leur vie ou leur santé, ou en cas de viol – plus de 3 000 femmes ont perdu la vie au cours des 30 dernières années. Chaque année 49 000 Argentines mettent leur vie et leur santé en péril en tentant d’avorter clandestinement.
La communauté internationale a appelé l'Argentine à plusieurs reprises à modifier sa législation qui viole les droits fondamentaux des femmes et des filles.
Le pays a gâché cette occasion historique qui s'offrait à lui : celle de devenir un exemple dans la région et de suivre les pas de l'Uruguay et de la ville de Mexico. Il s'agit d'une régression impardonnable.
Une telle occasion de mettre fin à ce grave problème ne se représentera pas avant la session parlementaire de l'an prochain.