Article repris du site Aternatiba
Votre grille-pain a refusé de fonctionner ce matin : pas de tartines grillées au petit-déjeuner ! Vous regardez votre appareil, perplexe. Vous n’êtes pas très enthousiaste à l’idée d’en acheter un autre alors que vous avez acheté celui-ci il n’y a pas si longtemps, mais vous n’êtes pas très bricoleur•se…
Alors que faire ? Et si vous alliez dans un Repair Café (littéralement café de la réparation) ? Il y en a peut-être un près de chez vous. Le principe est simple : dans un local et avec des outils mis à disposition, vous pouvez essayer de réparer votre appareil avec l’aide de réparateurs•trices bénévoles souvent passionné•es. Ils•elles ne trouvent pas toujours la solution mais 70% des objets apportés dans un Repair Café (appareils électroniques ou électriques, meubles, jouets, vêtements, bicyclettes) repartent réparés.
Créé en 2009, sur une idée de Martine Postman, journaliste et militante écologiste néerlandaise, le premier Repair Café s’est ouvert à Amsterdam. Depuis, le concept a fait des émules et le site de la Fondation affiche 1562 Repair Cafés dans le monde (principalement en Europe).
En transmettant un savoir-faire, en apprenant aux visiteurs•ses à réparer par leurs propres moyens, en réduisant la consommation de matières premières nécessaires à la fabrication de nouveaux produits, les Repair Cafés changent la donne, contribuent à faire évoluer les mentalités et le regard porté sur les objets. Ils participent à la lutte contre l’obsolescence programmée, « ensemble des techniques par lesquelles un émetteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ».
La convivialité est un autre élément essentiel du concept : une équipe d’accueil oriente les visiteurs•ses, c’est un lieu inter-générationnel, on peut venir au Repair Café à tout âge (les enfants sont les bienvenus), se retrouver autour d’un café pour échanger, se documenter en parcourant les ouvrages sur la réparation et le bricolage mis à disposition sur les tables de lecture.
Le Repair café est installé dans un quartier et en constitue un des lieux d’animation. Il favorise le lien entre voisins. L’entrée est libre, l’aide est gratuite, seule une contribution peut-être demandée pour une pièce fournie si nécessaire. Pas de concurrence déloyale à craindre pour les réparateurs•trices professionnels•les : la plupart des personnes qui fréquentent les Repair Cafés ne sont pas celles qui s’adressent généralement à un•e professionnel•le de la réparation. Pour elles, réparer coûte trop cher et leur réflexe premier est de jeter.
Les bénévoles des Repair Cafés n’oublient jamais leur objectif premier : donner une deuxième vie aux objets et montrer qu’ils sont réparables. Il leur arrive donc régulièrement d’orienter les visiteurs•euses vers des réparateurs•trices patenté•es…
Et à la fin de l’atelier, les objets sont pesés pour évaluer la quantité d’objets qui a échappé à la poubelle !
Les Repair Cafés s’inscrivent dans un mouvement plus général de changement de mentalité pour construire ensemble une société durable. Ils sont désormais réunis dans un mouvement mondial « la Fondation Repair Café» : fondation néerlandaise à but non lucratif, financée par des subventions et des contributions de fonds).
Pour vous informer, comprendre le fonctionnement des Repair cafés ou même en créer un: https://repaircafe.org/