Suite au deuxième refus du Conseil d'Administration d'avaliser la proposition d'emploi des dotations horaires, c'est la proposition du Recteur qui s'impose.
Nous avons expliqué ce processus dans notre note du 13 juillet, il s'est appliqué de manière inflexible ces derniers jours. Le Conseil d'Administration du collège multi-site Vouziers-Le Chesne a repoussé une deuxième fois la proposition de répartition de la dotation horaire faite par le chef d'établissement. Ce vote a été acquis à une voix de majorité lors de la réunion qui s'est déroulée vendredi dernier. Le Recteur n'a pas perdu de temps, et dès ce début de semaine, il a fait connaître sa décision :
Pour la rentrée prochaine, 3 niveaux fonctionneront au Chesne, de la 6ème à la 4ème, avec une classe par niveau. Les troisièmes devront rejoindre le site de Vouziers, avec tous les problèmes de transport que cela implique.
D'autres problèmes se posent, ou ne vont pas tarder à se poser. La réaction des parents risque d'être négative pour une partie d'entre eux. Des élèves pourraient être inscrits dans d'autres établissements, publics ou privés. Ces départs ne concernaient pas forcément que les troisièmes, car il n'est pas évident d'inscrire ses enfants dans un collège ainsi fragilisé. En effet, le collège va compter moins de 100 élèves, et il va vite se retrouver dans le collimateur, en particulier dans la refonte de la carte des collèges ardennais qui est "en concertation" actuellement.
Nous avons contacté le Maire du Chesne, Benoit Singlit, qui réagit négativement à cette évolution. Il ne s'explique pas la logique de ce choix, puisque le transfert des troisièmes à Vouziers n'engendrera pratiquement aucune économie. Il s'étonne qu'aucune contre-proposition n'ait été réellement étudiée, alors que les élus locaux et les parents d'élèves étaient partants pour un dialogue. Le Maire du Chesne s’inquiète de la réaction des parents, et aussi du devenir du secteur. Les nouveaux arrivants potentiels verront d'un mauvais œil l'existence d'un collège affaibli par l'absence d'un niveau. La pérennité du collège ne lui semble pas assurée, à court ou moyen terme, malgré une hausse constatée des effectifs dans le primaire. Le Maire déplore qu'aucune logique de territoire n'a été prise en compte, alors qu'une telle décision aura des implications qui vont bien au-delà de l'Education Nationale.
Un nouveau recours au tribunal administratif semble difficile à quelques semaines de la rentrée. Celle-ci risque d'être difficile, et va surement s'effectuer dans un climat de déception pour le secteur du Chesne.
Le bâtiment du collège du Chesne (photo L'An Vert DR)
Commentaires
L'esprit de réforme
On dit souvent que la France n'est pas réformable.Et pour cause!N'y souffle pas l'esprit de réforme,n'y est pas mise en œuvre une méthodologie de la réforme. Au mieux, une fausse concertation pour faire semblant.La réforme territoriale constitue un parfait exemple de ce qu'il ne faudrait pas faire!Pour ce qui nous concerne:rappelez-vous d' une visite du Préfet sur le thème de l'avenir de la ruralité. Et des promesses....des paroles...des paroles...encore des paroles et au bout du chemin, des décisions sèches, arbitraires ressenties comme des punitions par les habitants ruraux.Comment ensuite leur faire croire que leurs avis comptent,qu'on ne les méprise pas.Une démarche partagée, démocratique, ferait-elle peur à nos politiques Jacobins? Si une nouvelle République serait la bienvenue,elle doit se concevoir dans un esprit nouveau, celui justement qui refuserait les méthodes que nous subissons aujourd'hui.Cela n'a l'air de rien mais en fait, il s'agit d'une véritable Révolution!
Je croyais en mai201 avoir voté pour le changement. Avec la majorité au sénat et à l'Assemblée, pourquoi une politique contre l'électorat qui a permis au candidat du PS d'être élu ?