La Pologne était sensée détenir dans son sous-sol d'immenses réserves de gaz de schiste.
Les réserves de gaz de schiste en Pologne sont évaluées à entre 800 et 2.000 milliards de m3, fourchette très large qui montre bien la marge d'incertitude existante. D'autant qu'il faudrait également déterminer si ce gaz est exploitable, techniquement et économiquement.
Une cinquantaine de forages ont jusqu'à présent été réalisés. Pour décider de la rentabilité de l'exploitation commerciale, il en faudrait au moins 350 au total. Le gouvernement prévoit d'investir à cet effet 12,5 milliards d'euros d'ici à 2020.
Mais les conditions géologiques se sont montrées plus défavorables que prévues, et les grands groupes énergétiques quittent le terrain les uns après les autres.
Le groupe gazier italien ENI va se retirer de Pologne où il explorait des gisements de gaz de schiste, a rapporté mardi le quotidien économique polonais Puls Biznesu.
ENI serait ainsi le quatrième groupe, après Exxon, Talisman et Marathon, à se retirer de Pologne.
Le journal "Le Monde" écrit : "Fini l’euphorie dans laquelle baignait la Pologne voici à peine trois ans, lorsque certaines estimations – américaines – sur les ressources potentielles du pays en gaz de schiste avaient laissé entrevoir des perspectives flamboyantes."
En France, le ministre de l'écologie a confirmé récemment l'interdiction de la recherche et de l'exploitation des gaz de schiste (voir notre note à ce sujet).
Pourtant les industriels continuent leur lobbying, et de nombreuses publications favorables au gaz de schiste continuent de paraître dans la presse. Il en a été ainsi lors de la décision de TOTAL d'exploiter des gisements en Angleterre. Certains ont comparé une France rétrograde et sectaire face à une Angleterre ouverte et moderne. Mais suite à l'expérience polonaise, la prudence écologique reste de mise, face à des résultats qui se montrent beaucoup moins brillants qu'annoncés.