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Claudette Moraine, du Front de Gauche, répond à nos questions

Voici la suite des réponses à nos questions aux candidates de Gauche pour les élections législatives de juin. Claudette Moraine pour le Front de Gauche aborde 3 thèmes dans cette réponse

Voici les trois premiers thèmes tels que nous les avions introduits.

 

  1. La ruralité et la démographie

 

Il existe un constat partagé du déclin du monde rural, perceptible en particulier dans l'Argonne où l'élevage reste dominant et où la notion de «rurbanité» ne correspond pas à la réalité du terrain.

Des mesures diverses peuvent être prises pour contenir ce phénomène, mais il faut admettre qu'elles n'auront qu'un effet limité et pas immédiat.

La Communauté de Communes de l'Argonne Ardennaise a une densité de population de 15 h/km², qui tombe à 7 h/km² pour le canton de Buzancy ( le chiffre est de 112 pour la France ).

Il faut en plus intégrer un vieillissement des habitants qui laisse peu de possibilités d'inverser la tendance.

Comment percevez-vous l'évolution de L'Argonne à moyen terme ? Sur quelles mesures structurantes pourrait-on s'appuyer ?

 

  1. Les services publics

 

Une conséquence du constat précédent est une faiblesse des services publics sur le territoire. Les collèges ruraux ont été et restent menacés, l'hôpital de Vouziers a perdu la majorité de ses services actifs (maternité, chirurgie, réanimation), le service de voyageurs par chemin de fer est inexistant, etc …

De plus, les services au public sont de plus en plus proposés par des structures privées ( groupement hôpital-clinique Courlancy, maison de retraite par ORPEA, LEP public fermé il ne reste que les filières proposées par le lycée privé Jeanne d'Arc,...).

Des batailles défensives restent à mener, mais doit-on à tout prix s'accrocher au principe d'égalité sur le territoire national quand les conditions objectives sont si particulières ? N'est-il pas plus réaliste de définir les besoins indispensables localement et de se donner les moyens de les obtenir ou de les préserver ?

 

  1. L'écologie

 

Les Ardennais et les Argonnais ont réussi à maintenir en état un patrimoine naturel exceptionnel.

C'est le cas pour les forêts et pour les vallées (Meuse et Argonne).

Au nom de la solidarité (?) avec d'autres territoires, 2 réacteurs nucléaires ont été imposés à Chooz.

Pour des prétextes de même nature, il est prévu de construire des retenues sur l'Aisne, une des dernières rivière « libre » en France.

Les besoins plus ou moins artificiellement créés dans des régions urbaines font de nos zones naturelles des ressources bien commodes à exploiter et à défigurer.

Pensez-vous que la richesse écologique dont nous disposons puisse continuer à être utiliser ainsi, ou bien que sa préservation est un objectif prioritaire au service des générations à venir ?

 

La réponse de Claudette Moraine:

 

 

 

Il est difficile pour les militants du front de gauche de séparer les trois premières questions : notre programme repose en effet sur un socle indissociable qui relie le développement économique et les questions écologiques et environnementales basé sur une redéfinition des besoins des territoires au plus près des citoyens et en rétablissant une participation de ceux-ci aux décisions.


C'est l'idée de révolution citoyenne fondée sur l' »Humain d'abord », thèmes que nous avons déclinés tout au long de ces 6 mois de campagne.


Traiter non tant les symptômes que le fond du problème !


ClaudetteMoraine.JPGEn préalable, le programme du Front de gauche prévoit des réformes en profondeur :
 -il prévoit d'abroger a loi du 16 décembre 2010 dite de « réforme des collectivités territoriales » et de mettre en place un principe général de responsabilité selon lequel l’Etat est le garant de l’égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire. Il nous parait donc essentiel d’établir l’égalité d’attribution de la DGF (dotation globale de fonctionnement ) par habitant. Car la véritable décentralisation, c'est bien de donner les moyens, démocratiques autant que financiers, aux collectivités de mener les politiques pour lesquelles les élus ont été choisis par les électeurs.
Nous considérons donc que tout frein à l'action publique locale, constitue un déni de démocratie.


 -L’autonomie financière des collectivités territoriales est indispensable et doit être garantie si l’on souhaite que les collectivités soient audacieuses et trouvent des solutions innovantes aux problèmes rencontrés par les habitants. C'est la condition impérative pour une réelle démocratie locale, c'est le moyen de faire vivre le principe constitutionnel de libre administration des collectivités.


 -Cela nécessite, en premier lieu, l'application stricte de la loi qui prévoit la compensation des dépenses générées par les transferts de compétences à l'euro près.


 -La deuxième condition demeure la mise en place d'un système de péréquation renforcé qui permette de prendre en compte les inégalités territoriales aggravées par la crise.


 -Ce cadre général étant redéfini, il est nécessaire de s'appuyer sur les ressources locales, tout en s'appuyant sur la planification écologique indispensable. Car je suis convaincue que la reconversion écologique de l’économie est un formidable générateur d’emplois, et peut ramener des populations si on l'accompagne d'un rétablissement des services publics indispensables au plus près de chacun facilitant la vie quotidienne de chacun (école, poste, pôles de santé...)
- L'Argonne est une région boisée, qui possède encore un certain nombre d'exploitations forestières
- L'Argonne est une terre de tradition agricole de petites exploitations d'élevage et de culture
- L'Argonne possède des atouts indiscutables : faune, flore, paysages...


 - Créons des emplois dans l’agriculture et la filière bois, en garantissant une rémunération du travail paysan et des salariés de l’agro-alimentaire et de l'exploitation forestière.
 -Il faut réfléchir à des exonérations en faveur des petites entreprises, favoriser les entreprises coopératives.


 -D'autre part, la mise en place d’un pôle public bancaire garantirait l’accès à un financement à taux réduit et à un escompte à taux zéro.


 -Produisons une alimentation saine et accessible à tous..
En assurant la transition écologique de l’agriculture, en diversifiant les activités, en valorisant les savoir-faire et les écosystèmes, la culture biologique, en réduisant les gaspillages, les circuits longs et coûteux, en développant la recherche agronomique, en donnant à tous les moyens financiers de choisir une nourriture saine. L'Argonne pourrait retrouver une vitalité économique et devenir un des fournisseurs privilégiés pour ses habitants mais aussi la Métropole Régionale toute proche
 -Assurons l'aménagement équilibré du territoire, en développant ou reconquérant les services publics et les politiques publiques sur ce territoire. La fonction publique doit être au service de l’interet général et se deǵager de tout inteŕêt partisan. Elle doit être garante du respect de la mise en oeuvre des droits fondamentaux du citoyen, au travers du fonctionnement du service public: éducation, santé, justice, culture, sécurite,́ éńergie, communication, transports. Elle doit répondre aux nouveaux besoins qui s’expriment (petite enfance, dépendance…). Ceux-ci doivent ëtre placés hors du champ de la concurrence et conduire à la création de nouveaux services public


 - Développons l'aspect touristique,
en favorisant par exemple un débat citoyen autour d'un grand parc naturel de l'Argonne
 - Remettons les citoyens au centre des décisions,
en développant la démocratie participative : halte aux projets imposés qui défigurent les paysages, qui ne sont pas indispensables aux territoires ou qui menacent l'équilibre naturel.
Redéfinissons nous-mêmes les choix les plus adaptés pour notre environnement, notre santé, les générations futures. C'est le cas notamment en ce qui concerne l'énergie.
Certains nous dirons : votre programme est ambitieux, mais où trouvez-vous l'argent ? Vous ne ferez
qu'alourdir « la dette » déjà trop élevée ?
A cela Jean-Luc Mélenchon a expliqué tout au long de la campagne que les 130 milliards d’euros de mesures sociales qu’il envisage seraient financés par les mesures suivantes :
- Taxation des revenus du capital comme ceux du travail, 50 milliards.
- Taxation des revenus financiers des entreprises, 20 milliards.
- Instauration de 14 nouvelles tranches progressives à l’impôt sur le revenu, 20 milliards.
- Renforcement de l’ISF et des droits de succession, 10 milliards.
- Suppression des niches fiscales et sociales inutiles, entre 10 et 20 milliards.
- Taxation différentielle des fraudes fiscales, 30 milliards.


En conclusion :


L'Etat retrouvera sa dignité et sa dynamique en impulsant une démarche de planification concrète, structurée par un indicateur de développement humain, négociée avec les collectivités territoriales et les citoyens. Il faut un plan d'urgence, un traitement de choc, pour faire repartir la machine : tous les efforts des collectivités locales, on le voit bien, aujourd'hui ne suffisent pas.
La ruralité est aujourd'hui défigurée par le productivisme subventionné, la politique terroriste des jachères, le mitage rurbain, la casse des services publics. Il faut réinventer une vaste économie vivrière à l'échelle des pays, organiser ainsi des circuits courts et diversifiés, casser les monopoles des grands propriétaires et réorienter les politiques de subventions : pour encourager la création vertueuse d'une nouvelle économie rurale, apte à faire prospérer le sol et à modeler respectueusement les paysages. Et bien sûr, drainer des emplois de production, ressusciter les lignes ferroviaires d'intérêt local et les services publics locaux, ici aussi il s'agit du primat de l'équilibre des fonctions. Quand le bon sens ressemble à l'utopie, le retour du progrès est au rendez-vous !

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